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Dix-huit militaires canadiens se sont suicidés en 2015

Dix-huit militaires canadiens se sont suicidés en 2015

Alors que l'on apprenait que 18 militaires canadiens se sont enlevé la vie l'an dernier, le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, a promis que son gouvernement n'épargnerait aucun effort pour s'occuper des membres des Forces armées.

Dans un rapport publié mercredi par le Médecin général des Forces armées canadiennes (FAC), on apprend aussi que plusieurs des 18 victimes de suicide avaient déjà fait appel à une forme de soutien psychologique avant de se suicider.

Selon le brigadier général H.C. MacKay, de plus en plus de données suggèrent par ailleurs que les membres des forces terrestres sont plus à risque que ceux de l'armée de l'air ou de la marine. Et les probabilités qu'un militaire s'enlève la vie sont encore plus grandes s'il a été déployé pour une mission à l'étranger, comme en Afghanistan.

Le ministre Sajjan, lui-même un vétéran de l'Afghanistan, a rappelé qu'il était bien placé pour parler de ce sujet, tout comme d'ailleurs le chef d'état-major, Jonathan Vance, qui a été commandant de la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan et de la Force opérationnelle à Kandahar, en 2009 et 2010.

"Nous estimons important de rappeler encore une fois que le suicide est un phénomène qui fait intervenir de multiples facteurs et qui ne peut être expliqué par les seuls antécédents de déploiement", précise cependant le Médecin général dans son rapport. "Par conséquent, il serait contraire à l'approche de santé publique des FAC en matière de prévention du suicide de placer une importance disproportionnée sur certains facteurs choisis."

Le gouvernement libéral prépare actuellement la nouvelle politique canadienne en matière de défense pour les 20 prochaines années. Le ministre Sajjan promet que cette révision se penchera aussi sur le bien-être du personnel. Les Forces armées canadiennes tentent depuis quelques années d'améliorer le soutien psychologique aux militaires, notamment en offrant plus de services et en facilitant la transition vers la vie civile.

Des 18 militaires qui se sont suicidés l'an dernier, 15 (dont une femme) étaient des soldats de la force régulière, alors que trois étaient des réservistes. Le rapport du Médecin général des Forces se penche d'ailleurs sur le sort des soldats masculins de la force régulière, étant donné le nombre relativement restreint de suicides chez les femmes et les réservistes. Ce bilan de 14 suicides chez les soldats masculins de la force régulière en 2015 constitue le troisième plus important depuis 1995 (après 21 suicides en 2011 et 16 en 2014).

Sur une période de 20 ans, de 1995 à 2015, on dénombre 239 suicides chez les soldats masculins de la force régulière, dont 82 au cours des cinq dernières années seulement. Près des deux tiers de ces hommes souffraient d'un ou de plusieurs problèmes de santé mentale _ dépression, trouble de stress post-traumatique, toxicomanie. Plus des trois quarts éprouvaient plus d'un problème dans leur vie personnelle ou au travail.

De ces 14 hommes, 10 avaient déjà eu recours à des soins en santé mentale _ dont huit pendant l'année précédant leur suicide et quatre le mois précédent. Neuf de ces hommes avaient manifesté des idées suicidaires ou tenté au moins une fois de s'enlever la vie.

Les Forces armées canadiennes ont amélioré les services de soins de santé mentale depuis une épidémie de suicides en 2013, qui avait alerté l'opinion publique. Mais certains estiment que ces services sont toujours insuffisants, particulièrement pour les militaires forcés de quitter l'armée pour des raisons médicales.

L'Ombudsman des vétérans et l'Ombudsman des Forces canadiennes ont tous les deux plaidé pour une meilleure transition vers la vie civile des vétérans blessés ou malades.

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