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Un nouveau métier au sein des forces armées pour se protéger des cybermenaces (VIDÉO)

Un nouveau métier au sein des forces armées pour se protéger des cybermenaces

La menace de cyberattaques est de plus en plus présente et les Forces canadiennes veulent mieux y répondre. Radio-Canada a appris qu'à partir de l'année prochaine, un nouveau corps de métier totalement consacré à la cyberdéfense sera créé au sein de l'armée.

Un texte de Raphaël Bouvier-Auclair

Le risque de cyberattaques a de nouveau été exposé au grand jour la semaine dernière. Même si l'origine du problème demeure inconnue, le site de recrutement des Forces canadiennes a été ciblé jeudi.

Lorsqu'ils tentaient d'y accéder, les internautes étaient redirigés vers une page du gouvernement chinois. Par la suite, le site de recrutement des Forces est demeuré inaccessible pendant plusieurs jours.

Pour protéger les frontières virtuelles du pays de ce genre d'incident, les Forces canadiennes sont en train de développer un nouveau métier qui verra le jour l'an prochain.

Selon nos informations, les futurs opérateurs cybernétiques devront entre autres tester la vulnérabilité des réseaux, analyser les incidents liés à la sécurité et protéger les actifs informatiques.

Pour l'instant, ce sont surtout des ingénieurs et des techniciens qui sont responsables de la cyberdéfense au sein des forces.

Actuellement, 202 personnes assurent ce service. D'ici quatre ans, ce nombre doit passer à 429, notamment grâce à l'arrivée des opérateurs cybernétiques.

Attaquer ou non?

Au Canada, l'armée a pour fonction d'assurer la défense des réseaux, mais n'est pas autorisée à mener d'attaques. Ailleurs dans le monde, certains pays comme la Chine, la Russie et les États-Unis participent à des attaques dans le cyberespace.

Puis il y a des organisations terroristes comme Daech (connue aussi sous le nom de groupe armé État islamique).

Les possibilités qu'offre Internet sont quasi infinies. Prise de contrôle de sites hostiles, contrôle de réseaux électriques... Dans ce contexte le Canada devrait-il être autorisé lui aussi à aussi mener des assauts?

L'ancien directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) Richard Fadden y est favorable, mais croit qu'il faut avoir une discussion nationale sur le sujet puisque, selon lui, mener des cyberattaques vient avec son lot de risques.

Pour le professeur Thomas Keenan, chercheur associé à l'Institut canadien des affaires mondiales, les Forces canadiennes auraient tout à gagner à se concentrer sur la défense. Selon lui, ce qui s'est produit sur le site de recrutement de l'armée est la preuve qu'il y a encore du travail à accomplir.

Quant à mener des cyberattaques, Thomas Kennan souligne les risques qu'il y a à se frotter à des forces plus développées que les nôtres.

«C'est très dangereux. Nous devrions être très prudents à propos d'attaquer agressivement d'autres personnes.» –

Thomas Keenan, professeur à l'Université de Calgary

Il revient au gouvernement de Justin Trudeau de décider si les Forces canadiennes doivent développer une force de frappe dans le cyberespace. Un examen de la politique de défense est en cours en ce moment.

Au Canada, il n'y a pas que la Défense nationale qui est responsable d'assurer la cybersécurité. Le ministère de la Sécurité publique et des agences comme le Centre de la sécurité des télécommunications ont aussi un rôle important à jouer.

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