Le maire de Val-d'Or, Pierre Corbeil, a rencontré le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) ce matin. Au sortir de cette rencontre, le maire a affirmé prendre acte des informations reçue du DPCP. Il a réitéré que la Ville de Val-d'Or demande une enquête indépendante « visant à examiner les dimensions sous-jacentes » des relations entre policiers et autochtones.
« Nous sommes sensibles à leur désarroi »
C'est dans moins de deux heures que le DPCP devrait confirmer qu'il n'y aura aucune accusation contre les six policiers de la Sûreté du Québec de Val-d'Or que des femmes autochtones avaient accusés de les avoir agressées ou maltraitées. C'est une décision que les présumées victimes et les représentantes du Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or accueillent déjà avec le sentiment d'avoir été trahies. Le maire de Val-d'Or a dit entendre « la déception des femmes. Nous sommes sensibles à leur désarroi. »
Le maire rencontre le DPCP
Entre-temps, une rencontre a eu lieu ce matin dans les bureaux de la MRC de la Vallée-de-l'Or en Abitibi en lien avec ce dossier. Le maire de Val-d'Or, Pierre Corbeil, des représentants de la MRC, du Centre d'amitié autochtone et de groupes autochtones y participaient.
« Devant cette adversité, devant ces déceptions, il ne faut pas se laisser abattre, faut relever nos manches et faut continuer à travailler ensemble. Ma foi, je pense que les décisions qui ont été prises par le conseil, entre autres, quand à la demande d'une commission d'enquête indépendante, cette commission a été demandée l'an passé, on l'a réitéré cette année, il faut poursuivre, on va les appuyer pis on va les aider dans ce sens-là », affirme-t-il.
Les peuples sont mobilisés à Val-d'Or depuis 2015
Pierre Corbeil veut que l'on assure une aide immédiate et urgente aux femmes autochtones. Il soutient que la cohabitation est pacifique à Val-d'Or. Il a souligné la mobilisation des organismes et des communautés autochtones et non autochtones afin de travailler ensemble depuis les événements d'octobre 2015. En décembre 2015, la Ville de Val-d'Or, le Grand conseil des Cris, le Conseil Anishibabé de Kitcisakik, le Conseil Anishinabé de Lac-Simon, le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni de Pikogan, ont ainsi signé la Déclaration de Val-d'Or. L'idée est de jeter les bases d'une réconciliation, d'une relation harmonieuse entre Autochtones et non autochtone.
« La balle est dans le camp du gouvernement maintenant »
De son côté, la présidente de Femmes autochtones du Québec, Viviane Michel, affirme que c'est au gouvernement du Québec d'agir. « Quand vous avez été abusée, lorsque vous avez été agressée, est-ce que vous pensez que vous allez être calme? Je ne crois pas. Je pense qu'il y a une responsabilité sociale. Comment on va calmer nos gens maintenant, si la justice ne s'applique pas, si la justice ne correspond pas à nous? C'est un gros défi que l'on a à faire, comment on va réussir à calmer nos gens maintenant. On voit toutes sortes de réactions. La balle est dans le camp du gouvernement maintenant », déclare-t-elle.
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