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Conflits d'intérêts, New York Times, collège électoral... Dans une volée de tweets, Donald Trump règle ses comptes

Dans son viseur notamment, le journal américain The New York Times, qui a plusieurs fois dénoncé le comportement du magnat de l'immobilier au cours de la campagne.

Il avait promis, une fois élu, de modérer son langage sur les réseaux sociaux. Ce sera donc le premier échec de Donald Trump, en tant que (futur) président des États-Unis. Un peu plus d'une semaine après son élection, il a choisi Twitter, son réseau social préféré, pour régler ses comptes.

Dans son viseur, l'emblématique New York Times, ouvertement favorable à Hillary Clinton, mais également les manifestants qui demandent aux grands électeurs de ne pas voter pour lui le 19 décembre prochain, et les allégations sur les possibles conflits d'intérêts entre les membres de sa famille et la politique américaine.

L'équipe de transition, un gros sujet qui fâche

Dernier accrochage en date entre le New York Times et le milliardaire: la composition de son équipe de transition. Dans un article du 15 novembre intitulé "Les renvois et la discorde plongent l'équipe de transition de Trump dans la confusion", les journalistes font en effet état d'une véritable guérilla dans l'entourage de Trump, partagé entre règlements de compte personnels et petites vengeances.

Premier exemple de la confusion, la rétrogradation brutale vendredi 11 novembre du gouverneur républicain du New Jersey Chris Christie, pressenti pour le poste de président de l'équipe de transition, au profit du vice-président Mike Pence. Une décision qui, selon le New York Times, porte la griffe de Jared Kushner, gendre de Donald Trump, et dont le père a été condamné à deux ans de prison pour évasion fiscale en 2004 par... Chris Christie, alors gouverneur fédéral.

Mais la "purge" ne s'arrêterait pas là. "Mr Kushner renvoie systématiquement les gens qui, comme Mr. Roger, ont des liens avec Mr. Christie", explique le journal qui cite une source anonyme. A cela s'ajoute l'éviction de Mike Rogers. Cet ancien élu républicain avait supervisé un rapport sur l'attaque de l'ambassade américaine en Libye en 2012 qui avait causé la mort de quatre Américains. Ce document blanchissait l'administration Obama, et donc Hillary Clinton, alors secrétaire d'Etat. Une position à l'opposé de celle de Donald Trump, qui a plusieurs fois attaqué sa rivale sur ce point pendant la campagne.

Conséquence de cette désorganisation, Donald Trump serait resté injoignable pour de nombreux chefs d'État étrangers dans les heures qui ont suivi sa victoire. La première ministre britannique Theresa May a visiblement dû attendre 24 heures avant de pouvoir entrer directement en contact avec lui.

Ces accusations n'ont fait qu'entamer davantage la crédibilité du futur chef des États-Unis. Sur Twitter, Donald Trump a donc tenté de rétablir son autorité, en rappelant qu'il était "le seul à savoir qui seraient les finalistes" à faire partie de son cabinet. Il a également cité les noms de plusieurs pays avec qui il était entré en contact.

"Un processus de transition très organisé est en train de prendre forme comme je le décide au sein du Cabinet, et sur plusieurs autres sujets. Je suis le seul à connaître le nom des finalistes!"

"L'histoire sans fondement du NYT sur la transition est totalement fausse. Tout se passe sans heurts. J'ai également parlé à de nombreux leaders étrangers"

Le collège électoral? Pas besoin, selon Donald Trump

Pour la deuxième fois depuis le début du XXIe siècle, le président élu aux États-Unis ne correspond pas au choix des électeurs américains. En effet, si Donald Trump a obtenu 290 grands électeurs sur les 270 nécessaires pour remporter l'investiture, il arrive derrière Hillary Clinton pour ce qui est du vote populaire.

Depuis son élection, les Américains sont donc nombreux à manifester dans les rues ou via des pétitions. Mardi 15 novembre, la sénatrice californienne démocrate Barbara Boxer a déposé une proposition de loi pour supprimer le collège électoral de la Constitution, avant le vote des grands électeurs le 19 décembre. "Le collège électoral est un système obsolète et antidémocratique qui ne reflète pas notre société moderne, il doit changer immédiatement. Tous les Américains doivent avoir la garantie que leur voix compte", a-t-elle défendu.

Un avis partagé par Donald Trump... jusqu'à aujourd'hui. En 2012, celui qui n'était alors qu'un homme d'affaires avait vivement critiqué le système du collège électoral, le qualifiant de "catastrophe". Mais depuis son élection, ce sujet ne semble plus être d'actualité. Sur Twitter, Donald Trump a même qualifié le collège électoral de "génial, car il met en jeu tous les États, même les plus petits."

Il est même allé plus loin, minimisant le rôle du système dans sa victoire. "Si l'élection était basée sur le vote populaire, j'aurais fait campagne à New York, en Floride et en Californie, et ma victoire aurait été encore plus écrasante et plus facile", a-t-il souligné.

L'accès aux secrets d'État pour ses enfants? Trump dément

Enfin, Donald Trump s'est exprimé sur une des dernières polémiques de son investiture, à savoir la possibilité pour trois de ses enfants d'accéder aux secrets les mieux gardés des États-Unis. Selon CBS News, l'équipe du futur président se serait renseignée pour savoir dans quelle mesure la démarche était possible. Or, selon plusieurs experts, une telle situation serait impossible pour des raisons techniques -le formulaire à remplir pour accéder aux documents sensibles étant réservé à des postes bien définis au sein du gouvernement - mais violerait également la loi de 1967 sur le népotisme.

Quelques heures après les révélations des médias américains, ces informations avaient été démenties par un membre de l'équipe de Donald Trump. Mais le milliardaire a tenu à revenir sur le sujet. "Je n'essaie pas d'obtenir des autorisations sur les dossiers secrets pour mes enfants. C'est un exemple typique de fausse information", a-t-il déclaré.

Pour Donald Trump, dont la victoire est toujours décriée, ces réponses virulentes sont à double tranchant. Interrogé par CBS News après son élection, il a ainsi déclaré que les réseaux sociaux lui permettaient de répondre lorsqu'il était attaqué. Pour autant, il doit également prendre quelques précautions: son potentiel futur secrétaire d'Etat Newt Gingrich avait suggéré au Président élu de demander l'aide d'un "relecteur" avant de tweeter, afin d'éviter toute erreur de communication, comme celles qui ont parfois terni sa campagne.

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