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La banque de l'infrastructure des libéraux est mûre pour des conflits d'intérêts, selon Guy Caron

Trudeau représente le parti des 1%, déplore Guy Caron.

OTTAWA – Le gouvernement libéral se prépare à vendre l’infrastructure publique au Canada à des fonds d’investissemet qui valent des milliards et ne joue pas franc jeu avec la population, ont accusé les néodémocrates, lundi.

Le porte-parole en matière de Finances, Guy Caron, a sonné l’alarme pendant que le premier ministre Justin Trudeau rencontrait des représentants de banques centrales, de fonds, d'assureurs et de caisses de retraite.

Caron a dit aux journalistes que ces investisseurs privés, dont les actifs combinés totalisent 2100 milliards $, ne se joignent pas à une banque de l’infrastructure par pure bonté.

La Caisse de dépôt et placement du Québec a dit qu’elle voulait un retour de sept à neuf pour cent sur les investissements, a mentionné Caron. « Et comment est-ce qu’on peut obtenir un taux de rendement sur des actifs comme des autoroutes, comme des ponts, comme des usines de traitement d’eau? »

« Il n’y a pas mille et une façons de le faire. C’est soit par des péages ou encore des frais d’usagers. »

S’il convient que l’actif lui-même ne sera pas privatisé, il dit que les flux de revenus reviendront aux compagnies privées et aux investisseurs.

Trudeau n’a rien dit pendant la campagne

« Jamais, au grand jamais, Justin Trudeau et les libéraux n’avaient parlé de ce plan pendant la campagne électorale », a déclaré Caron.

Les libéraux avaient promis deux modestes déficits de 10 milliards $ qui relanceraient l’économie à travers des investissements publics pour le transport en commun, les infrastructures sociales et des projets verts. « Au lieu de ça, nous avons des déficits pas mal plus importants pour éventuellement aller vers une privatisation de nos actifs publics. »

« Les libéraux de Justin Trudeau étaient supposés être du côté de la classe moyenne et des Canadiens ordinaires. Ils montrent maintenant leurs vraies couleurs, c’est-à-dire qu'ils sont le parti du 1% »

Le gouvernement Trudeau a annoncé plus tôt ce mois-ci qu’ils voulaient créer une banque de l’infrastructure avec 35 milliards $ en fonds publics – dont 15 milliards $ qui sont déjà dédiés aux transports en commun et aux logements. Le fédéral espère attirer 165 milliards $ en capital privé, a dit Caron, donnant 80% du contrôle au privé.

« Est-ce que vous pourriez me rappeler quand cette proposition a été débattue durant la campagne électorale? » a-t-il répété. « Les libéraux vont bien plus loin, présentement, que les conservateurs n’ont jamais osé aller », a-t-il ajouté plus tard.

Préoccupations à propos de conflits d’intérêts

Caron a aussi accusé les libéraux de se placer dans un conflit d’intérêts potentiel. Le Conseil consultatif en matière de croissance économique du gouvernement du ministre des Finances Bill Morneau inclut le président, Dominic Barton, de McKinsey & Company, « qui a fait son pain et son beurre dans les cinq dernières années à promouvoir la levée de capital privé par l’investissement public pour investir dans les infrastructures ».

Michael Sabia de la Caisse de dépôt et placement du Québec et Mark Wiseman, le directeur de la gestion de BlackRock, la firme d’investissement la plus large du monde avec cinq trilliards $ à gérer, sont aussi sur le Conseil.

« Tous les trois sont en position de bénéficier de ce stratagème. Leurs organisations sont en position de gagner des centaines de millions, voire des milliards, en rendements et eux-mêmes sont, personnellement, en position de pouvoir. Avoir des bonus, c’est intéressant! »

« Les libéraux de Justin Trudeau étaient supposés être du côté de la classe moyenne et des Canadiens ordinaires. Ils montrent maintenant leurs vraies couleurs, c’est-à-dire qu'ils sont le parti du 1% »

Lundi matin, le premier ministre a rencontré une vingtaine de représentants de grands fonds de capitaux étrangers.

Il a dit aux investisseurs que le Canada était engagé à investir dans les infrastructures dans les 12 prochaines années et espérait de générer du capital privé pour stimuler l’argent des contribuables.

Avec La Presse canadienne.

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