Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

«Arrival»: Denis Villeneuve, la tête dans les nuages

«Arrival»: Denis Villeneuve, la tête dans les nuages

Il n’a pas encore terminé le tournage de la très attendue suite de Blade Runner que Denis Villeneuve doit parler de son film précédent, Arrival qui vient de sortir en salles. Les deux productions se sont d’ailleurs presque entrecroisées compliquant un peu plus l’agenda du réalisateur québécois. «Je devais faire Arrival pour en arriver à faire Blade Runner, explique-t-il à l’autre bout du fil. Lorsque tu imagines des univers comme celui-ci, d’autres portes s’ouvrent.»

Librement tiré d’une nouvelle de Ted Chiang, (Story of Your Life), son troisième film américain – après Prisonners et Sicario – a été tourné au Québec pendant l’été 2015. Le film raconte la venue sur Terre d’extraterrestres aux intentions bien mystérieuses. Le scénario, écrit par Eric Heisserern met en scène Amy Adams dans la peau de Louise Banks, une brillante linguiste recrutée par l'armée américaine afin de traduire le langage de ces lointains visiteurs.

Grand admirateur de science-fiction, Denis Villeneuve en avait le fantasme depuis longtemps. «C’est un peu un rêve d’enfant qui se réalise, raconte-t-il. J’ai toujours voulu en faire, mais le genre restait inaccessible principalement pour des raisons budgétaires. Maintenant que ma carrière a pris une tournure hollywoodienne, les projets dispendieux sont arrivés sur la table. Mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi.»

Villeneuve dit avoir refusé plusieurs projets avant celui d’Arrival. «Quand j’ai lu la nouvelle, j’ai tout de suite été séduit par l’intelligence du récit. Je voyais aussi la difficulté d’adapter une histoire aussi complexe dont la richesse était surtout littéraire. C’est le scénario d’Eric Heisserern qui a fini par me convaincre. Il a réussi à donner à l’ensemble une facture cinématographique avec le langage comme pivot.»

Lancé à la Mostra de Venise où il a reçu un accueil dithyrambique de la part des critiques, Arrival poursuit dorénavant sa montée dans les salles de cinéma. Cinq films en six ans, Denis Villeneuve n'arrête pas. Il est aujourd’hui lancé, tête première, sur la suite de Blade Runner qui met à l’affiche Ryan Gosling et Harrison Ford. «À chaque fois que je rencontre Ryan [Gosling] sur le plateau de tournage, on se met à rire. On doit se pincer tous les jours pour croire qu’on est vraiment embarqué sur une telle production.»

L’action de ce deuxième chapitre du film culte de Ridley Scott sorti en 1982 se déroule en 2049. «Je suis très occupé, dit-il. Je n’ai jamais travaillé dans une aussi grosse production. Malgré les pressions, j’essaye quand même de garder la tête froide. Je suis entouré d’une équipe formidable qui me soutient à chaque étape du projet.»

Arrival: des effets spéciaux impressionnants

Des vaisseaux de formes ovoïdales stationnent sur notre planète. Le film de science-fiction Arrival raconte une invasion particulière. Derrière les effets spéciaux, le Québécois Louis Morin, directeur des effets visuels.

En entrevue téléphonique, Louis Morin explique son implication sur le film de Denis Villeneuve. «Denis avait une vision très particulière. Montrer les vaisseaux à la verticale annonçait déjà l’originalité du film», explique-t-il.

Morin a dû surmonter dès le départ plusieurs défis visuels. «Il a d’abord fallu penser à une forme unique d’extraterrestre que personne n’avait jamais vu jusqu’ici. Ensuite, Denis voulait d’abord installer une atmosphère, qu’il y est un sens à l’arrivée de ces ovnis qui semblent avoir fait un très long voyage dans l’espace. Pour m’inspirer, il me disait souvent de penser à un mardi après-midi froid et nuageux en février à Montréal.»

Et l’approche s’est faite sur le mode énigmatique. «On a travaillé un peu comme avec Les dents de la mer de Steven Spielberg. Les extraterrestres ne se dévoilent pas du premier coup. Au fur et à mesure que le récit avance, l’aspect et les intentions se précisent.»

Les contacts entre les humains et les créatures se font à l’aide de symboles écrits qu’une linguiste (Amy Adams) doit déchiffrer. «Il a fallu recréer par ordinateur tout ce que la caméra ne pouvait pas filmer, c’est-à-dire le monde vaporeux dans lequel les "aliens" vivent sans oublier les signes de communication en forme de cercles. Ce n’est pas pour rien que la production a mis 20 % du budget du film dans les effets visuels et plus de 150 artistes ont travaillé sur cette production.»

Arrival (L’arrivée) – Science-fiction –Paramount – 116 minutes – Sortie en salles le 10 novembre 2016 – États-Unis.

INOLTRE SU HUFFPOST

«Arrival», de Denis Villeneuve (2016)

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.