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Après l'élection américaine, voici comment se passera la transition

Après l'élection, voici comment se passera la transition

Les États-Unis ont un nouveau président élu. Mais que se passe-t-il maintenant? Qui dirige le pays? Et qui occupe la Maison-Blanche? Quatre questions pour comprendre.

Un texte de Ximena Sampson

1. Qu'est-ce qui arrive le 9 novembre?

Rien ne change dans l'immédiat. Même si Donald Trump a remporté l'élection le 8 novembre, ce n'est qu'après le vote du collège électoral qu'il sera véritablement élu.

Les grands électeurs se réuniront le 19 décembre dans la capitale de leur État afin de faire leur choix. Ils devront ensuite envoyer leurs bulletins au président du Sénat (qui est le vice-président), à Washington. Ces bulletins seront dépouillés le 6 janvier 2017 en présence du nouveau Congrès élu. Le candidat qui obtiendra la majorité, soit 270 voix, sera proclamé président et investi le 20 janvier.

Le candidat qui reçoit la majorité du vote populaire obtient l'appui de tous les grands électeurs de son État (sauf dans le Maine et le Nebraska, qui fonctionnent selon un mode proportionnel). Cela fait en sorte que, parfois, le vote populaire et celui du collège électoral ne se rejoignent pas. C'est arrivé à quelques reprises, notamment en 2000, lorsque George Bush a été déclaré vainqueur, même si son adversaire, Al Gore, avait recueilli 540 000 voix de plus à l'échelle nationale.

2. Quelle marge de manœuvre aura Barack Obama après l'élection de son successeur?

Le président doit rester en poste jusqu'à l'échéance de son mandat, le jour de l'investiture de son successeur. « Légalement, c'est lui le responsable », affirme Elaine Kamarck, directrice du Centre pour l'efficacité de la gestion publique à l'Institut Brookings, à Washington. « S'il devait y avoir une urgence, c'est lui qui aurait le pouvoir d'agir. »

Par contre, il n'a plus beaucoup de marge de manœuvre. Selon l'expression consacrée, il est un canard boiteux.

« Le déclin du pouvoir d'un président commence dès le moment où il est réélu, parce qu'il est sur du temps limité », explique Christophe Cloutier-Roy, chercheur en résidence à l'Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l'Université du Québec à Montréal.

Dans les semaines suivant l'élection, son rôle sera essentiellement de préparer la transition et, éventuellement, de tenter de faire adopter quelques mesures symboliques.

Barack Obama, qui ne contrôle plus le Congrès depuis les élections de mi-mandat, aurait encore plus de difficulté à faire approuver de nouvelles mesures législatives.

Le déclin des pouvoirs du président est déjà bien amorcé et devrait s'accentuer après les résultats du 8 novembre.

Christophe Cloutier-Roy, chercheur en résidence à l'Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand à l'UQAM

Les analystes s'attendent à ce qu'il se concentre sur des initiatives diplomatiques (comme le rapprochement avec Cuba) et qu'il tente de consolider son héritage.

3. Qu'arrive-t-il au Congrès?

De nouveaux représentants et sénateurs ont également été élus le 8 novembre. Ils seront officiellement assermentés le 3 janvier.

Entre-temps, le Congrès actuel demeure en place, mais on ne s'attend pas à ce que les représentants prennent des décisions majeures. C'est ce qu'on appelle une « session de canards boiteux », puisqu'aux yeux de plusieurs, ils n'ont plus la légitimité pour adopter de nouvelles lois ni pour s'engager dans des dossiers controversés.

« Si les membres [du Congrès] souhaitent adopter des lois, ils ont toute l'autorité légale pour le faire », précise cependant Elaine Kamarck. C'est toutefois plutôt rare qu'ils le fassent, préférant expédier les affaires courantes.

4. Comment s'organise la transition?

« C'est le moment où l'on définit les priorités de la prochaine administration », explique Christophe Cloutier-Roy, « et où l'on trouve des personnes qui vont cadrer dans les objectifs [...], tout en ayant des chances d'être acceptées par le Sénat. »

En effet, les 15 membres du cabinet ainsi que les secrétaires adjoints doivent être confirmés lors d'audiences du Sénat dans les jours suivant l'investiture.

Quant à la composition du cabinet, il est difficile de faire des prédictions. « C'est beaucoup plus dur de spéculer que dans le cas canadien, où l'on sait que les ministres seront choisis dans la députation, alors que là, n'importe qui peut être choisi », résume Christophe Cloutier-Roy. « On a vu des choix surprenants par le passé, comme lorsque Barack Obama avait décidé de garder le secrétaire à la Défense de l'administration Bush. »

Le nouveau président doit également nommer un chef de cabinet et son équipe à la Maison-Blanche.

C'est peu après son investiture, le 20 janvier, que le nouveau président et sa famille déménagent dans la Maison-Blanche, lors d'un défilé le long de l'avenue Pennsylvanie.

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