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La victoire de Trump est un «message» pour Trudeau, selon Rona Ambrose

La chef conservatrice l'accuse de ne pas être à l'écoute des « gens ordinaires ».

OTTAWA – Le premier ministre Justin Trudeau devrait réajuster le tir avec les « gens ordinaires » s’il ne veut pas subir le même sort que la démocrate Hillary Clinton, soutient la chef par intérim du Parti conservateur du Canada.

Rona Ambrose tenait une conférence de presse devant les bureaux du ministre fédéral de l’Infrastructure, Amarjeet Sohi, à Edmonton, pour dénoncer les pertes d’emplois du secteur pétrolier en Alberta.

À son avis, les électeurs américains n’ont pas voté contre Hillary Clinton parce qu’elle est une femme, mais bien parce qu’ils ne se sentaient pas écoutés par les « politiciens au centre et à gauche ».

« C’est un message pour M. Trudeau, qui s’intéresse davantage à impressionner les bureaucrates aux Nations unies avec ses grandes politiques qui font mal aux gens qui travaillent dur », a affirmé Mme Ambrose.

« Et le plus déconnecté tu es avec les gens ordinaires, je pense, le plus que tu seras rejeté. L’élection américaine était le rejet de ces politiques de gros gouvernements qui n’aident pas ceux qui travaillent dur. C’est ce que j’en ai compris. »

Depuis qu’ils sont dans l’opposition, les conservateurs martèlent que le gouvernement Trudeau a laissé tomber l’Ouest canadien, ainsi que tous les Canadiens qui ne vivent pas dans les grands centres urbains.

Ils les accusent aussi de laisser tomber les emplois dans le secteur du pétrole, alors que les prix sont à la baisse et que le chômage est à la hausse.

« Tous les emplois comptent, pas seulement ceux qui sont les plus à la mode, a balancé Rona Ambrose. Les emplois du secteur énergétique, les emplois du secteur public, les emplois dans le secteur des ressources naturelles – tous les emplois sont importants. M. Trudeau doit le reconnaître. »

Au lendemain de l’élection américaine, la chef par intérim a pressé le premier ministre de faire du pipeline Keystone XL une « priorité absolue » avec le président élu Donald Trump. L’ancien premier ministre Stephen Harper a lui aussi soulevé cet enjeu, dans une publication sur les réseaux sociaux.

Trump s’était prononcé en faveur de la construction de l’oléoduc – qui doit transporter du pétrole canadien des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’à l’État du Nebraska –, mais à condition d’obtenir de meilleures conditions pour le pays.

« Je l’approuverai à 100%, mais je veux de meilleures conditions. Je dirai: "Les gars, on va vous laisser construire l’oléoduc, mais donnez-nous une part du gâteau" », a-t-il déclaré pendant la campagne électorale.

Trudeau s’est brièvement entretenu au téléphone mercredi soir avec le prochain président des États-Unis. Mais il n’a pas précisé s’ils ont parlé de Keystone XL.

« J'ai dit combien la relation (entre nos pays) est importante, combien je suis impatient de continuer à travailler à la promotion des intérêts canadiens et des opportunités pour tous, et que nos deux pays ont beaucoup à réaliser ensemble », a-t-il dit lors d’une conférence de presse, jeudi.

Le premier ministre a cependant laissé entendre qu’il était « ouvert » à renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), un accord que Donald Trump avait traité de « désastre » pour les États-Unis.

Rona Ambrose somme plutôt Trudeau de miser ses efforts sur la création d’emplois au pays.

« À la place de parler de renégocier l’ALENA, qui pourrait causer des pertes d’emplois dans ce pays, il devrait prendre le téléphone et parler à M. Trump de construire le pipeline Keystone XL dans les plus brefs délais », a-t-elle répété.

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