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Il y aura plus de débrayages en raison du projet de loi 110, selon les syndicats

Transports en commun et services municipaux: plus de débrayages en vue

Les citoyens doivent s'attendre à plus de grèves des transports en commun et des services municipaux: les syndicats ont fait savoir vendredi qu'une nouvelle loi du gouvernement Couillard les forcera à débrayer plus souvent.

Des dirigeants du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont annoncé vendredi qu'ils contesteront devant la Cour supérieure le projet de loi 110, adopté cette semaine, qui change les règles de négociations des conventions collectives dans le monde municipal.

Dans une conférence de presse commune à la Tribune de la presse parlementaire à Québec, ils ont aussi indiqué qu'ils entendent donner une raclée au gouvernement libéral aux élections de 2018, qu'ils qualifient de "pire gouvernement antitravailleurs depuis celui de Maurice Duplessis", en raison des autres lois adoptées qu'ils jugent antisyndicales.

Selon les syndicats, le projet de loi 110 change l'équilibre des forces dans les négociations en donnant avantage à la partie patronale, ce qui vient bafouer les droits des travailleurs. Résultat: ils devront exercer leurs moyens de pression beaucoup plus tôt, puisque la nouvelle loi prévoit, à la demande d'une des parties, l'intervention d'un mandataire nommé par le ministre, ce qui suspend le droit à l'arbitrage.

"Il va y avoir beaucoup plus de débrayages dans le transport en commun et les municipalités à cause de la loi", a expliqué le coordonnateur de la Fédération des employés des services publics (FEESP-CSN), Richard Fortin.

"C'est la loi qui va amener des débrayages, parce qu'elle met une pression énorme sur les syndicats, parce qu'en bout de course, ils n'auront plus de rapport de forces. Le seul moment où on va avoir un rapport de forces, c'est en début de négociations. Autrefois, il n'y avait jamais de conflit de travail en début de négociations, maintenant, il va y en avoir", a-t-il ajouté.

Les syndicats ont actuellement des discussions avec des avocats pour peaufiner leur contestation. Ils sont prêts à aller jusqu'en Cour suprême pour défendre le droit d'association et le droit à la libre négociation.

Sur le front politique, les syndicats veulent barrer la route à l'Union des municipalités du Québec (UMQ), qui a appuyé la loi, et au gouvernement Couillard, notamment au scrutin général de 2018.

"Il y a deux rendez-vous pour nos travailleurs, a déclaré le directeur québécois du SCFP, Marc Ranger. L'UMQ va nous voir partout au détour. (...) Et en 2018, on va travailler fort pour débarquer ce gouvernement-là."

"C'est à notre avis le pire gouvernement antitravailleurs depuis Maurice Duplessis, a poursuivi M. Fortin. On a beau faire l'histoire d'attaques contre les travailleurs, jamais depuis Maurice Duplessis il n'y en a eu autant. C'est inimaginable."

Curieusement toutefois, M. Ranger a refusé de faire des quatre élections complémentaires déclenchées cette semaine un test. "Aujourd'hui, je ne répondrai pas à ça, a-t-il dit. (...) On va se rencontrer et on va se parler, la loi vient d'être adoptée."

Il a assuré que ses troupes sont tout aussi mobilisées que lors des affrontements précédents, notamment sur la réforme des régimes de retraite municipaux, même si les manifestations ont été moins nombreuses.

Le projet de loi 110 a été adopté par le gouvernement Couillard avec l'appui de la Coalition avenir Québec (CAQ). Le Parti québécois et Québec solidaire ont voté contre.

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