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Réfugiés syriens: une forte proportion sans travail après un an, croit McCallum

Réfugiés syriens: une forte proportion sans travail après un an, croit McCallum
The Governor General of Canada David Johnston greets Syrian refugees at the Pearson Toronto International Airport in Mississauga, Ontario, December 18, 2015. REUTERS/Mark Blinch
Mark Blinch / Reuters
The Governor General of Canada David Johnston greets Syrian refugees at the Pearson Toronto International Airport in Mississauga, Ontario, December 18, 2015. REUTERS/Mark Blinch

OTTAWA - Près d'un an après le début de l'arrivée massive des réfugiés syriens au Canada, le ministre fédéral de l'Immigration, John McCallum, ne s'attend pas à ce qu'une majorité d'entre eux aient déjà trouvé du travail.

En entrevue à La Presse canadienne, jeudi, M. McCallum a signalé qu'il n'a pas de chiffre précis sur le taux de chômage des réfugiés qui ont fui la Syrie depuis la fin de 2015 pour prendre racine au Canada.

Mais compte tenu de la grande vulnérabilité des réfugiés accueillis au pays - et particulièrement de ceux parrainés par l'État - M. McCallum croit qu'il y aura "une forte proportion qui n'aura pas de travail à la fin de l'année".

"Ils n'ont pas la langue, ils n'ont pas beaucoup d'éducation, donc ça prend du temps", a expliqué le ministre.

Mais il ne s'inquiète pas outre mesure. Selon lui, la situation était semblable lors des dernières vagues d'immigration provenant du Vietnam ou de Hongrie, par exemple.

"On savait dès le début que, quand on a des réfugiés qui sont très vulnérables, ça prend du temps pour trouver du travail. Cela a déjà été comme ça pour les réfugiés dans le passé", a-t-il noté.

Depuis un an, le Canada a accueilli 33 239 réfugiés syriens dont environ la moitié sont exclusivement pris en charge par le gouvernement.

Yézidis

John McCallum peut se targuer d'avoir rempli la promesse libérale d'accueillir 25 000 réfugiés syriens _ quoique avec un peu de retard. Il doit désormais se mettre à la tâche pour un autre mandat, qui promet lui aussi d'être compliqué.

En effet, le gouvernement s'est engagé, en appuyant une motion des conservateurs, à offrir d'ici quatre mois le refuge à des femmes yézidies et leurs familles. Les yézidis, un groupe kurdophone d'Irak et de Syrie, sont victimes d'intenses persécutions par Daech (groupe armé État islamique). La Commission d'enquête des Nations unies sur la Syrie a conclu qu'ils étaient victimes de génocide.

Or, M. McCallum ignore encore de quelle façon il s'y prendra pour faire en sorte que cette minorité puisse fouler le sol canadien au cours des 120 prochains jours.

"On n'a pas de réponse finale encore, mais on regarde la situation dans au moins deux pays, l'Irak et la Turquie, et il y a plusieurs partenaires possibles", a noté le ministre.

Le Canada devra procéder d'une façon différente que pour la sélection des réfugiés syriens. Dans le cas des Syriens en général, le Canada collabore avec le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, lequel identifie des réfugiés vulnérables dans les camps en Jordanie, au Liban et en Turquie. Mais l'organisation n'identifie pas les candidats selon leur appartenance ethnique ou religieuse.

Le ministre croit qu'il faudra collaborer avec plusieurs interlocuteurs, comme par exemple "Operation Ezra", un groupe de défense des Yézidis établi à Winnipeg, qui pourrait donner un coup de pouce à Ottawa pour l'identification.

M. McCallum ne sait pas non plus combien de ces réfugiés yézidis seront accueillis, alors que des groupes de défense de cette minorité aimeraient qu'Ottawa adopte un objectif de 3000 personnes. "On n'a pas de chiffre en ce moment", a-t-il mentionné.

Les réfugiés yézidis qui sont parvenus à fuir et trouver refuge dans les camps courent-ils aujourd'hui un plus grand danger que les autres réfugiés? "Je ne sais pas s'ils sont plus en danger. Il est clair qu'ils sont en danger et c'est pour ça qu'on peut les accueillir au Canada", a insisté M. McCallum.

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Trudeau Greets Syrian Refugees

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