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Affaire Lagacé: les patrons des médias québécois s'indignent

Affaire Lagacé: les patrons des médias québécois s'indignent

Les grandes salles de rédaction du Québec ont été fortement ébranlées d'apprendre lundi que le chroniqueur Patrick Lagacé avait fait l'objet de surveillance électronique par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et leurs patrons expriment dans une lettre ouverte conjointe, mardi matin, leur « indignation » et leur « inquiétude » devant une situation qu'ils qualifient d'« inacceptable ».

« Les élus doivent passer de la parole aux actes en réaffirmant et en garantissant la liberté de presse », estiment les signataires de la lettre, dont Michel Cormier, le directeur général de l'information de Radio-Canada

«Des actions concrètes sont nécessaires pour protéger les sources journalistiques. C'est essentiel pour la liberté de la presse, un droit fondamental consacré par la Charte canadienne des droits et libertés et reconnu par la Cour suprême du Canada.» - Les dirigeants des principales salles de rédaction du Québec

« La procédure pour obtenir un mandat de surveillance contre un journaliste doit être plus contraignante pour les corps policiers », réclament les signataires.

« Sans source, ni le scandale des commandites ni les révélations ayant mené à la Commission Charbonneau ni aucun journalisme d'enquête n'est possible », concluent les dirigeants des principales salles de nouvelles du Québec.

Une vague d'indignation

Le directeur du SPVM, Philippe Pichet, a soutenu lundi en fin de journée qu'il s'était assuré que son équipe « avait respecté toutes les règles » et que le cas de M. Lagacé constituait « un cas d'exception » visant avant tout un policier travaillant au SPVM, Fayçal Djelidi, arrêté en juillet, notamment pour parjure et abus de confiance.

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) est elle aussi « scandalisée et extrêmement inquiète » de cette affaire, a dit son président par intérim, Jean-Thomas Léveillé, qui y a carrément vu une « attaque contre le journalisme d'enquête ». La FPJQ est d'avis qu'on assiste à l'érosion de la protection des sources journalistiques et de la liberté de presse depuis quelques années.

L'affaire a même fait réagir Edward Snowden, cet ex-consultant de l'Agence nationale de sécurité américaine, qui a déclaré sur Twitter : « Êtes-vous journaliste? Que la police vous espionne pour identifier vos sources n'est pas qu'une hypothèse. C'est le cas aujourd'hui. »

Les médias étrangers ont aussi repris la nouvelle, l'agence américaine Associated Press l'ayant notamment rapportée.

La Presse a révèlé lundi matin que Patrick Lagacé avait fait l'objet de 24 mandats de surveillance entre janvier et juillet 2016. La police de Montréal a obtenu de la juge de paix Josée de Carufel qu'elle autorise la plupart de ces mandats.

« Ce qui me scandalise, c'est qu'une juge ait jugé ceci parfaitement normal dans une démocratie, a déclaré M. Lagacé. Il y a des questions à se poser sur les remparts que sont les juges qui autorisent ces mandats de perquisition.

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