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Procès Corriveau: l'ami de Jean Chrétien n'aurait jamais usé de son influence

Procès Corriveau: l'ami de Jean Chrétien n'aurait jamais usé de son influence

Oui, Jacques Corriveau était un bon ami de l'ancien premier ministre Jean Chrétien. Certes, « il a eu du flair » en choisissant son camp dans les années 1980. M. Corriveau aurait facilement pu passer un coup de fil à des ministres. Mais jamais il ne s'est servi de sa position privilégiée au sein du Parti libéral du Canada pour influencer l'octroi des commandites. C'est la position de l'avocat de la défense qui livre sa plaidoirie finale au procès de Jacques Corriveau.

Jacques Corriveau, 83 ans, et sa femme Madeleine sont beaucoup plus détendus en ce mardi. Après avoir eu des gestes d'impatience et soupiré hier pendant la plaidoirie de la Couronne, le couple est maintenant assis calmement et ne manque rien des explications données par l'avocat Gérald Soulière.

« La question n'est pas de savoir si Jacques Corriveau avait de l'influence, affirme Me. Soulière devant le jury. Il faut savoir s'il l'a utilisée pour faire pencher la balance des commandites. » Et la réponse est évidente selon lui : non.

Contrairement à ce que la poursuite martelait hier, M. Corriveau ne se vantait pas de ses liens d'amitié avec l'ancien premier ministre Jean Chrétien. Me Soulière a cité plusieurs témoins, dont l'ancienne secrétaire de Jacques Corriveau, Lise Migneault, qui ont déclaré qu'il « ne discutait pas de ses contacts ».

« Tout le monde avait accès »

Me Soulière plaide devant le jury que les voies du PLC étaient loin d'être impénétrables.

L'ancien directeur général de l'aile québécoise du parti, Benoît Corbeil, recevait régulièrement des appels de plusieurs directeurs d'agence de publicité. C'est ce que son adjointe Nathalie Côté a raconté à la cour.

Pour la défense, c'est une preuve que « tout le monde avait accès (à M. Corbeil). Le parti pouvait interférer dans le processus des commandites. » Donc si des ficelles ont été tirées, M. Corriveau n'a peut-être rien à voir avec cela.

Crédibilité des témoins

Lors de son témoignage, Luc Lemay, anciennement à la tête du groupe Polygone, a déclaré : « N'eut été Jacques Corriveau, je n'aurais jamais eu de commandites ». Une phrase lourde d'implication que la Couronne n'a pas manqué de rappeler dans sa plaidoirie, lundi.

La Défense tente maintenant de miner la crédibilité de ce témoin-clé en évoquant son passage devant la commission Gomery, chargée de faire la lumière sur le scandale des commandites.Dans les dernières semaines, Luc Lemay a affirmé que l'accusé avait parlé quatre fois à Jean Pelletier, l'ancien directeur de cabinet de Jean Chrétien, pour lui permettre d'obtenir des commandites. Or, en 2005, il avait passé cette information sous silence, devant le juge John Gomery.

La Défense poursuit sa plaidoirie cet après-midi.

Jacques Corriveau est accusé de fraude envers le gouvernement, fabrication de faux documents et recyclage des produits de la criminalité.

La Couronne affirme qu'il a obtenu 6,5 millions dollars grâce à un système de fausses factures, en échange de l'obtention de généreux contrats de commandites pour des entreprises de communication du Québec entre 1997 et 2003.

Au cours des prochains jours, le juge donnera ses directives aux jurés et ils seront séquestrés jusqu'à ce qu'ils s'entendent sur un verdict.

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