OTTAWA – Le premier ministre Justin Trudeau n’abroge pas la controversée Loi antiterroriste C-51 de peur de se faire accuser de laxisme vis-à-vis le terrorisme, estime Edward Snowden.
Le célèbre lanceur d’alerte, qui vit présentement en Russie, a formulé ces commentaires par le biais d’une vidéo lors de la conférence SecTor sur la cybersécurité à Toronto, mardi.
Snowden lors d'un événement à New York, en 2014. (Photo : AP)
Depuis qu’il a dévoilé au grand jour les intrusions de l’Agence nationale de la sécurité aux États-Unis, en 2013, il est devenu l’une des personnes les plus recherchées de la planète.
En campagne électorale, l’an dernier, les libéraux avaient promis d’enrayer les « dispositions problématiques » de C-51. Ils devaient aussi présenter de nouvelles mesures législatives qui ramèneraient un équilibre entre la sécurité et les droits et libertés de chacun.
Or, un an plus tard, le gouvernement Trudeau n’a toujours pas amendé la loi antiterroriste mise en place par les conservateurs de Stephen Harper, dénote Snowden.
« Parce qu’il a peur d’être attaqué sur le plan politique sur la base qu’il est mou à l’égard du terrorisme, peu importe si cette loi aide à prévenir des attaques terroristes ou non, a-t-il dit. C’est comme ça que la politique de la peur fonctionne. »
Selon Snowden, le langage utilisé dans C-51 est trop vague et fait en sorte que des criminels ordinaires peuvent être accusés d’être des « terroristes ». Il suggère la création d’une instance judiciaire qui se pencherait sur ces nouveaux pouvoirs, au cas par cas.
Le gouvernement Trudeau a lancé une série de consultations publiques au pays afin de modifier ses politiques sur la sécurité nationale, dont fait partie C-51. La rencontre à Montréal se tient jeudi soir à 17h30 à l’hôtel Sofitel.
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