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Débat présidentiel américain: ce que le non verbal de Trump et Clinton révèle (VIDÉO)

Le non verbal de Trump et Clinton décortiqué

Les mouvements corporels inconscients des candidats à la présidence américaine durant le troisième et dernier débat télévisé, mercredi soir, ont révélé beaucoup sur leur état d'esprit. Tant le républicain Donald Trump que la démocrate Hillary Clinton ont voulu démontrer qu'ils pouvaient tenir les rênes des États-Unis. Qui a été le plus convaincant avec son langage corporel? Nous avons posé la question à l’experte en science comportementale Christine Gagnon.

À peine trois semaines avant l'élection, la tension est de plus en plus palpable entre les deux candidats, qui encore une fois ont refusé de se serrer la main. Dès le premier instant où ils sont apparus à l'écran du dernier débat télévisé, à l’Université du Nevada à Las Vegas, les gestes des deux candidats en révélaient déjà beaucoup: rigidité et agressivité du côté de Trump, air posé et en contrôle du côté de Clinton. C'est du moins l'analyse de la synergologue Christine Gagnon, présidente-fondatrice du cabinet-conseil Christine Gagnon et associée de l'Institut québécois de synergologie.

«Ce débat a confirmé mes observations du non verbal qu'avait les candidats durant les tête-à-tête précédents, explique l'experte au Huffington Post Québec. Hillary Clinton a une gestuelle calme, qui traduit une grande assurance. Pour sa part, Donald Trump a démontré un désir de domination, tout en affichant à la fois, et de façon paradoxale, des gestes d'hésitation et de manque d'intérêt sur certains sujets».

Voici ce qui a retenu son attention dans le non verbal de chacun des candidats:

Trump, dominant, solo et enfantin

Un des gestes corporels les plus répétitifs de Donald Trump consiste à brandir sa paume face à l'auditoire. Aux yeux de Christine Gagnon, ce mouvement de la main indique qu'il veut s'afficher comme dominant, mais surtout qu'il veut poser une barrière entre lui et les autres. «Cette gestuelle traduit de quelqu’un qui veut travailler seul, qui n'est pas forcément ouvert aux idées d'autrui», souligne la spécialiste.

Mme Gagnon poursuit que dès les premières questions, l'énervement du candidat républicain était palpable par la rigidité de son corps, ses gestes saccadés, un ton de voix tonique et l’intense émotion négative sur son visage. Tous des indicateurs démontrant une impulsivité et un manque de contrôle émotif, selon elle. Le tout s'est accentué lorsqu'il a été questionné par le journaliste Chris Wallace sur les récentes allégations d'agression sexuelle qui pèsent contre lui.

Fait intéressant, Trump s'est appuyé la majorité du temps sur son lutrin, comme lors du premier débat, démontrant un manque d’ancrage et un besoin de support, possiblement pour contrôler tout risque d’emportement, suggère la synergologue. Le candidat a aussi interrompu à plusieurs reprises son adversaire, comme il l'a fait à chaque débat, en plus de faire plusieurs expressions faciales visant à «écraser» les arguments de Clinton.

En effet, Trump fait très souvent des mimiques faciales enfantines, imitant de façon déformée les expressions de sa rivale, ce qui traduit son désir de la discréditer constamment. «Ce comportement peut mener à une réflexion sur sa capacité à écouter sans jugement et avec respect», indique Mme Gagnon.

Clinton, posée et en contrôle, mais sans vitalité

L'avance dans les sondages de la candidate démocrate a dû aider cette dernière a affiché un air confiant et serein tout au long des 90 minutes du débat. Hillary Clinton est directive, mais travaille en équipe, remarque Christine Gagnon. «C'est par sa position des mains qu’on peut le voir: les mains droites avec le bout des doigts vers l’avant», dit-elle. Les doigts rassemblés ainsi en bourse et une paume de main dirigée vers le bas traduisent de sa connaissance des arguments et de son assurance à les partager.

Contrairement à Trump qui crée une division entre lui et les autres par la paume de main face à l'extérieur, Clinton a tendance à prendre ses deux mains et à les lever en même temps, de chaque côté du corps, un geste de précision et de rassemblement, qui veut dire en quelque sorte «nous avançons ensemble», analyse la synergologue.

De plus, Clinton a montré très souvent durant le débat son axe rotatif gauche, qui signifie le désir du contact avec l’autre. Ce qu’elle dit est validé par son gestuel.

Malgré sa performance qu'elle juge positive dans l'ensemble, Christine Gagnon estime que Clinton aurait pu avoir plus de vitalité. À son avis, la gestuelle de la secrétaire d'État manquait d’amplitude, car elle gardait ses bras très près de son corps. «Cela nous indique un désir d’action immédiat, mais sans intensité, ça manque de dynamisme et c'est du coup un peu moins convaincant», dit-elle. Selon l'experte, elle a clairement été conseillée afin de contrôler au maximum ses gestes, mais le résultat fait en sorte qu'elle manquait de vivacité gestuelle et surtout, «d’énergie du combattant déterminé à gagner».

Pour des analyses plus poussées

La synergologue Christine Gagnon et son équipe ont décortiqué en détail le non verbal des deux candidats à la présidence Hillary Clinton et Donald Trump et ce, à chacun des trois débats présidentiels. Visitez leur blogue ici.

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