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Allégations d'agression sexuelle : Le député Gerry Sklavounos se retire du caucus

Allégations d'agression sexuelle : Le député Gerry Sklavounos se retire du caucus

QUÉBEC – Au centre d’allégations d’agression sexuelle, le député Gerry Sklavounos se retire du caucus libéral.

La nouvelle a été confirmée par un court communiqué du premier ministre du Québec, jeudi soir.

«Compte tenu des informations qui ont été publiées dans les médias le mettant en cause dans une plainte pour agression sexuelle, j’annonce que le député de Laurier-Dorion, à la demande de la présidente du caucus du gouvernement, Nicole Ménard, s’est retiré du caucus et siégera comme député indépendant à compter de ce jour», affirme Philippe Couillard.

Une jeune femme, Alice Paquet, affirme avoir été agressée par un élu libéral en 2014. Elle a fait ces révélations mercredi soir, lors d’une manifestation en appui aux victimes d’agressions sexuelles à l’Université Laval, sans nommer son agresseur présumé.

Le Service de police de la Ville de Québec a confirmé qu’une plainte a été déposée en mars 2016 dans cette affaire et qu’une enquête est en cours. Le SPVQ ne confirme toutefois pas le nom du député visé par l’enquête.

Aucune accusation criminelle n’a été déposée contre Gerry Sklavounos. Celui-ci occupait le rôle de leader adjoint du gouvernement. Ses fonctions seront attribuées à un autre élu libéral dans les prochains jours.

Appel à sa démission

«C’était l’action que monsieur Sklavounos avait à faire, de se retirer du caucus, étant donné la gravité de l’accusation», estime la critique péquiste en matière de Condition féminine, Mireille Jean.

Celle-ci se questionne toutefois sur le fait que c’est la présidente du caucus libéral, Nicole Ménard, qui a demandé le retrait du député, et non son chef, Philippe Couillard. «On peut se poser des questions sur le leadership de monsieur Couillard, dit-elle. C’était à lui de démontrer que cette situation était, pour lui, inacceptable.»

Même son de cloche du côté de la CAQ. «Je suis extrêmement surprise de lire dans le communiqué que son retrait s’est fait ‘‘à la demande de la présidente du caucus’’, souligne sa porte-parole en matière de Condition féminine, Nathalie Roy. Je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas monsieur Couillard qui a demandé à monsieur Sklavounos de se retirer. Ça, ça m'inquiète.»

Gerry Sklavounos (Crédit: PLQ)

Pour sa part, Québec solidaire réclame carrément la démission de Gerry Sklavounos à titre de député. «M. Sklavounos doit démissionner par respect pour les citoyennes et les citoyens de Laurier-Dorion, affirme sa porte-parole, Françoise David, dans un communiqué. Étant donné la gravité des allégations qui pèsent contre lui, il n'a plus la hauteur et la sérénité pour les représenter dignement à l'Assemblée nationale.»

Agression violente

Alice Paquet n’a pas pris la parole publiquement jeudi, mais son amie, Rosalie Genest, qui était sur la scène avec elle mercredi quand elle a fait cette déclaration, a décrit les circonstances de l’agression alléguée.

«Ça a été une agression violente, a-t-elle révélé au micro de l’animateur Jérôme Landry, sur les ondes d’Énergie Québec. Ça a été violent. Elle a été blessée.»

Alice Paquet se serait rendue à l’hôpital le lendemain pour faire soigner ses blessures. «Elle a eu besoin de points de suture», a affirmé Rosalie Genest, sans donner plus de précisions.

La victime alléguée travaillait dans un restaurant de Québec, où le député serait un client habituel. Elle s’était d’ailleurs fait dire par son patron de bien s’occuper du député et que celui-ci était «un croqueur de femmes».

L’événement serait toutefois survenu dans la chambre d’hôtel du député, selon Rosalie Genest, alors que le message Facebook d’Alice Paquet laissait croire à une agression sur son lieu de travail.

L’homme aurait invité Alice Paquet à prendre un verre pour «parler de politique». Il l’aurait ensuite invité dans sa chambre d’hôtel, où l’agression aurait eu lieu.

Travail des policiers

Par ailleurs, Alice Paquet affirme avoir été découragée de porter plainte par les policiers du SPVQ qui l’ont rencontrée au printemps dernier.

«Ce qu'on me disait, c'est ‘‘comprends-tu dans quoi tu t'embarques?’’, ‘‘ça va briser sa carrière’’, ‘‘es-tu certaine d'avoir dit non?’’», a-t-elle écrit sur sa page Facebook dans un message retiré depuis.

Le SPVQ affirme avoir appris jeudi ces allégations au sujet du travail de ses policiers. «Nous désirons avoir la collaboration de la victime pour établir les circonstances dans lesquelles se sont produites ces affirmations qui ne représentent aucunement les valeurs du Service de police de Québec», affirme le corps policier.

Un porte-parole du SPVQ, David Poitras, a été incapable de dire si le SPVQ enquêtera sur les allégations au sujet du travail des policiers dans ce dossier. «L’enquête est toujours active et on a besoin de la collaboration de la victime pour continuer l’enquête», s’est-il contenté d’affirmer.

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