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À VOIR – Cette jeune femme accuse un élu de l'Assemblée nationale d'agression sexuelle (VIDÉO)

À VOIR – Cette jeune femme accuse un élu de l'Assemblée nationale d'agression sexuelle (VIDÉO)

Une jeune femme, Alice Paquet, a affirmé mercredi avoir été agressée sexuellement par un élu de l’Assemblée nationale.

La jeune femme a pris la parole lors d’un rassemblement en appui aux victimes d’agressions sexuelles dans les résidences de l’Université Laval la fin de semaine dernière. Elle n’a toutefois pas identifié son présumé agresseur.

Le Service de police de Québec affirme enquêter sur ces allégations. Selon la jeune femme, un policier l’aurait découragée de porter plainte.

Voici le message publié par Alice Paquet sur Facebook:

Après la vague de dénonciations qu'ont fait, avec courage, les survivantes des aggressions sexuelles qui on eues lieu dans les résidences de l'université Laval, je sentais que de ne pas en parler, c'était de protéger mon agresseur et c'est aujourd'hui le message que je veux faire passer en le criant haut et fort, comme j'ai fait ce soir au vigile en soutient aux survivantes

L'été 2014, je travaillais dans un resto comme hôtesse à Québec. Déjà, on me mettait de la pression pour que je m'habille "léger", parce qu'ils disaient que c'était de cette manière que les clients allaient vouloir venir manger au resto. On m'appelait "la brouteuse", aussi, parce que je gardais mes poils sur les jambes et refusais de les raser -selon eux, c'était parce que j'étais une «lesbienne refoulée», parce que tsé, quand une femme décide de garder son poil, ce doit être parce qu'elle est homosexuelle hein ! (Logique ???)

Quand des politiciens arrivaient, fallait que ce soit le traitement royal: peu importe ce qu'ils veulent, s'ils te parlent, tu réponds et tu souris. Ce sont des gens importants!

L'un d'entre eux, homme dont je ne nommerai pas le nom mais qui siège présentement comme député libéral à l'assemblée nationale, semblait me trouver bien de son goût.

Cet homme m'a agressé sexuellement, à mon lieu de travail. Et aujourd'hui encore, il prend des décisions

Aujourd'hui il peut continuer de travailler, comme si rien était.

C'est triste, parce que cet homme, en plus de m'avoir fait perdre mon travail, parce que c'est un "vieil ami du patron", m'a fait perdre ma sexualité, l'estime que j'avais de moi-même

Il m'a non seulement blessé physiquement, mais psychologiquement, et ce, pour la vie.

Je suis allée voir la police, un an plus tard. J'avais même une trousse médico-légal

Mais ce n'était pas suffisant. Ce qu'on me disait, c'est «comprends-tu dans quoi tu t'embarques?» «ca va briser sa carrière» «es-tu certaine d'avoir dit non?»

NON je ne suis pas certaine d'avoir dit non, effectivement.

Mais sans oui, c'est non. J'ai eu peur, et à tout moment dans une relation sexuelle, on doit se sentir TOTALEMENT à l'aise de ne plus avoir envie. À l'aise d'arrêter, et de ne pas se faire blâmer pour ça non plus.

En plus d'avoir fait du chantage pour que je n'en parle à personne, il me disait que si j'en parlais, on n'allait pas me croire moi.

Sa voix serait plus forte que la mienne.

Et ca été le cas. Et ce l'est encore. L'enquête n'a pas aboutie, entre autres parce qu'on me mettait beaucoup de pression puisqu'il est un personnage public, salir son image serait la pire chose à faire. Je ne voulais plus de ca sur les épaules. Ma parole ne suffit pas.

Je dis aux survivantes : On vous croit

Je dis aux présumés agresseurs VOUS ÊTES des agresseurs, pas des présumés. Si une fille/femme dit avoir été agressée, c'est qu'elle l'a été

Pour ce qui est de cet homme qui a bousillé ma vie, un jour je me lèverai et j'aurai le courage de poursuivre mes démarches.

Merci à toutes celles et ceux qui étaient là ce soir, merci aux comités femmes, aux survivantes qui ont témoigné

Merci pour les câlins, le soutient.

Merci pour les doux mots [...] ❤️

Un jour j'aurai le courage

Il ne gagnera pas

Ils ne gagneront pas

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Rassemblement à l'Université Laval contre les agressions sexuelles

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