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Un an plus tard, le gouvernement Trudeau a-t-il effacé l'héritage de Stephen Harper? (VIDÉO)

Pour le meilleur et pour le pire.

OTTAWA – Retour du formulaire de recensement long, annulation de la loi qui révoque la double citoyenneté, fin de l’équilibre budgétaire à tout prix: les libéraux de Justin Trudeau ont renversé une foule de mesures instaurées pendant la décennie au gouvernement du précédant gouvernement conservateur. Ont-ils réussi pour autant à imposer leur marque? Tour d’horizon.

Dès ses premiers jours au pouvoir, le gouvernement Trudeau a annoncé l’abrogation de deux lois controversées sur les syndicats, ce qui lui avait valu des éloges de la part du milieu syndical et des remontrances des parties patronales. Près d’un an plus tard, le projet de loi C-4 n’a toujours pas été adopté aux Communes. Le sénateur conservateur Claude Carignan avait même laissé entendre que ses collègues au Sénat pourraient bloquer cette mesure.

Trudeau est en train de «tout foutre en l’air», dit Deltell. (Photo: PC)

Le porte-parole conservateur en matière de Finances, Gérard Deltell, n’a jamais caché son indignation par rapport à «l’odieux projet de loi C-4». Il décrie cette mesure comme un «pas en arrière qui est inacceptable» dans le domaine des relations de travail.

«Le premier signal que le gouvernement a envoyé concernant le travail, ce n’était pas une loi pour créer des jobs, c’est une loi pour attaquer la démocratie syndicale, dénonce-t-il, en entrevue. Voilà des lois qui, de notre point de vue, étaient des avancées démocratiques importantes et des avancées réalistes et responsables. Le gouvernement décide de faire marche arrière. Ça, c’est dommage.»

“Nous avions réussi à faire ce pas-là, et voilà que les libéraux, d’un trait de plume, l’ont foutu par terre." - Gérard Deltell

Idem pour l’âge des prestations pour aînés, où des «grands pas avaient été faits», dit Deltell. Les libéraux ont décidé de rétablir l’âge de retraite à 65 ans, au lieu de 67 ans comme l’avait décidé le précédant gouvernement conservateur.

«Quand on a établi l’âge de retraite à 65 ans – il y a quasiment 40 ans – l’espérance de vie était 10 ans moins longue que celle d’aujourd’hui. Donc, c’est normal que les gens travaillent plus longtemps pour payer les fonds de pension, fait valoir le député de Louis-Saint-Laurent. Nous avions réussi à faire ce pas-là, et voilà que les libéraux, d’un trait de plume, l’ont foutu par terre et là, il faut recommencer.»

Le temps de voir les vraies couleurs du PLC

Karine Trudel, députée de Jonquière pour le NPD, est pour sa part «très contente» que le gouvernement Trudeau ait entrepris de défaire des lois conservatrices et ce, dans plusieurs domaines. «Il y a beaucoup de choses qui devaient être effacées. Et ça, on ne s’en cache pas», explique-t-elle.

«Par contre, on est rendus à l’étape de voir l’essence du gouvernement libéral, mentionne la néo-démocrate. Quel leadership vont-ils exercer dans les différents projets qu’on va exercer au cours de l’année? C’est là que j’ai hâte de voir leurs vraies couleurs.»

Dans leur premier budget, en mars dernier, les libéraux ont également annulé des mesures conservatrices qui freinaient l’accès aux prestations d’assurance-emploi pour les chômeurs. Ils ont aussi bonifié la période des prestations des régions au Canada les plus durement touchées par la crise du pétrole.

«Là, on revient à la situation initiale. C’est une espèce de mise à niveau.» - Marilène Gill

La députée bloquiste de Manicouagan, Marilène Gill, convient qu’il y avait un «manque à gagner» dans le dossier de l’assurance-emploi. «Je pense que n’importe quel autre parti, excepté les conservateurs, aurait fort probablement fait la même chose. Là, on revient à la situation initiale. Mais qu’est-ce qu’on fait pour changer, pour aider? C’est une espèce de mise à niveau.»

Dans les derniers mois, elle a talonné le gouvernement pour que des régions au Québec, dont la Côte-Nord, aient accès à l’assurance-emploi bonifiée, elles aussi. La députée espère voir son souhait réalisé dans la prochaine année. «Maintenant, il faut construire», dit-elle.

Une approche différente, réplique McKenna

«Je pense que notre façon de gouverner est une façon assez différente du gouvernement Harper. On a des priorités différentes. Ce n’est pas d’effacer [l’héritage conservateur], c’est de faire des choses différemment», réplique Catherine McKenna, la ministre de l’Environnement.

Depuis un an, les libéraux ont lancé plus de 80 consultations en ligne sur divers sujets et tient des assemblées publiques à travers le Canada sur la réforme électorale et la légalisation de la marijuana, entre autres.

«On a des priorités différentes», répond la ministre McKenna. (Photo : PC)

Selon la nouvelle députée libérale d’Ottawa-Centre, le gouvernement s’assure de prendre des décisions qui «reflètent ce que les Canadiens veulent » avec ces nombreuses consultations. Elle félicite son ministère de prendre au sérieux la menace des changements climatiques, entre autres.

La ministre McKenna rejette catégoriquement les critiques de l’opposition, qui suggèrent que son gouvernement efface l’héritage de Stephen Harper, une décision à la fois, non sans écorcher ce dernier. «Alors, on a une approche différente, des priorités différentes et aussi une approche très positive où on travaille avec les gens», résume-t-elle.

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