La tenancière de bar bien connue Thérèse Drago est décédée lundi matin à l'âge de 89 ans dans son domicile du quartier Montcalm à Québec.
La dame, qui a été propriétaire du bar La Grande-Hermine sur la rue Cartier, est morte doucement dans son sommeil dans son logement du boulevard René-Lévesque où elle a aussi tenu durant plusieurs années un bar clandestin.
Mme Thérèse, comme les gens l'appelaient, était une femme généreuse et ouverte, souligne la réalisatrice Élisabeth Paradis, qui prépare un documentaire à son sujet.
« C'était une femme avec qui tu pouvais aller jaser de tes problèmes sans aucune censure, sa porte était toujours ouverte, c'était vraiment quelqu'un d'exceptionnel », dit-elle.
Élisabeth Paradis a passé de nombreuses heures depuis 2011 auprès de Mme Drago. Elle considère cette dernière comme une sorte de travailleuse sociale, proche des gens.
« Ce que je retiens le plus d'elle, c'est son amour pour les autres et le don de soi, s'occuper des gens, le non-jugement, je l'appelle la travailleuse sociale de l'underground », illustre-t-elle.
Le personnage mythique a aussi inspiré la pièce de théâtre Mme G de Maxime Beauregard-Martin l'an dernier au théâtre Premier Acte. Marie-Ginette Guay, qui y tenait le rôle principal, souligne que Thérèse Drago a notamment accueilli des prostituées pour éviter qu'elles ne travaillent dans la rue.
« C'était une femme aussi pleine de culture, qui aimait la musique, jouait du piano qui menait sa petite affaire en aidant beaucoup les filles pour qu'elles ne soient pas dans la rue », évoque la comédienne qui sera aussi du long métrage Mme Thérèse.
Le documentaire d'une heure trente, qui fait actuellement l'objet d'une campagne de sociofinancement, devrait être finalisé en 2017. Thérèse Drago souhaitait que son histoire soit diffusée après sa mort, mentionne Élisabeth Paradis.
Thérèse Drago est née dans le quartier Saint-Sauveur où devraient se tenir ses funérailles.