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Agressions à l'Université Laval: le recteur Denis Brière sur la défensive

Agressions à l'Université Laval: le recteur sur la défensive
Claudine Pelletier-Paquin/Radio-Canada

Critiqué de toutes parts pour son silence depuis les agressions survenues dans un pavillon des résidences de l'Université Laval, le recteur Denis Brière affirme qu'il ne s'est pas exprimé pour ne pas nuire à l'enquête en cours.

Denis Brière a pris la parole mardi pour la première fois depuis les événements. Il était aux côtés de la ministre de l'Enseignement supérieur Hélène David, préoccupée par la situation, qui s'est rendue sur les lieux.

Le recteur sur la défensive a esquivé la plupart des questions sur la gestion de la crise et a surtout justifié le fait qu'il avait mis du temps avant de prendre la parole publiquement.

« Ce n'est pas le rôle du recteur lorsqu'il y a une enquête parce que ça fait partie du protocole d'une enquête et je l'ai toujours respectée chaque fois qu'il y a eu une enquête sur le campus, je ne me suis jamais présenté en face des médias. »

Le recteur affirme qu'une cellule de crise a été formée et que la priorité était de mettre en place des mesures pour sécuriser le campus. Il se défend de banaliser l'événement.

« Il n'en est pas question que des événements comme ça se reproduisent sur le campus et on va aller jusqu'au fond des choses », a-t-il dit.

La sécurité a été rehaussée « de façon significative » et le sera encore davantage si nécessaire, affirme le recteur Brière qui par ailleurs a eu peu de mots à l'endroit des présumées victimes. Il a précisé que de l'aide psychologique a été offerte sur le campus.

De son côté, la ministre David qui s'est déplacée à l'Université Laval pour rencontrer les associations étudiantes, de même que la direction de l'institution se dit prête à aider financièrement l'Université Laval si cela s'avérait nécessaire.

« Si l'Université Laval me dit : "On va peut-être avoir besoin de plus d'argent ou plus de moyens parce qu'on a identifié des failles dans la sécurité », c'est sûr qu'on sera au rendez-vous le gouvernement. »

Insatisfaction sur le campus

Les explications de M. Brière trois jours après les événements ne satisfont pas le responsable du syndicat des employés de soutien, Éric-Jan Zubrzycki.

« La première journée, même s'il y a une enquête, il aurait pu à tout le moins offrir ses sympathies à ces femmes-là, c'est des étudiantes, des jeunes filles qui arrivent ici. [...] C'était quoi d'aller sur les lieux et simplement offrir son aide, son soutien? C'est le recteur qui avait ces responsabilités et il ne les a pas prises », soulève-t-il.

Un peu plus tôt, le professeur titulaire en science politique Thierry Giasson s'est dit « renversé par le manque d'empathie et de leadership des membres de la haute administration » qu'il a qualifié « d'injustifiable ».

Le comité Femmes ULaval a aussi dénoncé un manque de courage de la part de l'administration.

« On est extrêmement déçues. Nous, on veut surtout féliciter les femmes qui ont brisé le silence et, au contraire, Denis Brière par son silence tombe dans le même panneau qu'on voit tellement souvent de ne pas traiter comme un sujet sérieux, une priorité », a affirmé une porte-parole, Sophie Marois.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, estime quant à lui que la sortie du recteur arrive un peu tard. « Il y a des filles qui se sont fait agresser, il faut qu'elles sentent du soutien rapidement, ça peut juste venir des autoritées et je trouve ça un peu tard. »

La police de Québec enquête sur 11 plaintes, dont 4 à connotation sexuelle, pour des gestes commis dans la nuit du 15 octobre aux résidences du Pavillon Alphonse-Marie-Parent en fin de semaine.

Un rassemblement est prévu demain à 19h sur le campus de l'Université Laval en soutien aux victimes.

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