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La musique électro du duo montréalais Pelada: ça promet (ENTREVUE)

La musique de Pelada: ça promet
Courtoisie

Plus tôt cette année, le duo montréalais Pelada a proposé deux titres, No Hay et Ten Cuidado, qui sortent pas mal de l’ordinaire. Outre leur version numérique, ils seront distribués en vinyle via le label Mind Clear, dès le 19 octobre. Formée en 2014 par le claviériste Tobias Rochman et la chanteuse Chris Vargas, la paire offrira par ailleurs un premier long jeu éponyme, en mars 2017. Ce groupe, au caractère très distinct, proposerait aussi des concerts endiablés, qui ont déjà marqué certains publics en Amérique et en Europe. Rencontre.

Elle, Chris, écrit et interprète toutes les chansons de Pelada, en espagnol. En fait, elle parle cinq langues (dont le français, l’anglais, l’allemand), mais c’est l’espagnol qu’elle a choisi pour Pelada. Ses parents sont de la Colombie, où elle a passé du temps durant son enfance. Toutefois, elle a grandi à Montréal. Désormais, elle habite Berlin. Depuis quelques années, certains mélomanes et oiseaux de nuit ont pu croiser la jeune femme dans les méandres des boîtes de musique électro montréalaise, notamment. Sur scène, elle aurait par ailleurs un magnétisme incomparable.

Lui, Tobias, adore les synthétiseurs, les drum machines et la programmation. Trentenaire, il a de nombreuses années d’expérience musicale. Il a grandi en Nouvelle-Écosse et a choisi Montréal. Il songe à s’établir en Europe où il serait plus près de Chris, pour travailler. Cela dit, il apprécie grandement la métropole québécoise. Quand il ne fait pas de la musique, Tobias oeuvre comme technicien de scène au centre Phi.

«Il y a quatre ans environ, nous avons commencé à livrer des spectacles dans des after parties et des raves, à Montréal, raconte-t-il à la table d’une terrasse sur l’avenue Mont-Royal. Durant environ deux ans, nous avons livré de nombreuses performances dans des soirées consacrées à des groupes ou des DJs. Même si Chris vit aujourd’hui à Berlin, nous continuons à créer de la musique et offrir des concerts un peu partout dans le monde.»

Deuxième phase

En octobre, les deux membres de Pelada se sont réunis pour enregistrer en studio huit morceaux (d’une durée d’une quarantaine de minutes) qui serviront à produire le premier album complet de la formation. Le disque n’est pas encore fini.

«Nous profitons de la venue de Chris au Canada dans le cadre de deux spectacles offerts à Toronto et Montréal (les 21 et 22 octobre) pour enregistrer l’album avec le producteur (montréalais d’origine bretonne) Pierre Guerineau, qui avait aussi collaboré à l’enregistrement des pièces précédentes No Hay et Ten Cuidado. En plus d’être un bon musicien, il fait notamment partie d’un bon duo montréalais électro-technopunk Essaie pas. Le groupe est signé chez le (réputé) label américain DFA Records. Il va apporter une belle touche finale à notre musique.»

Selon Rochman, sa collègue et lui maîtrisent déjà assez bien les chansons, qu’ils ont proposées déjà plusieurs fois sur scène.

«Au fond, l’album est la résultante du matériel offert en salle depuis un moment. Nous avons juste peaufiné les morceaux en studio. Notre but est de continuer à livrer le maximum de spectacles. Nous avons choisi environ la moitié des chansons de notre répertoire pour le disque. Évidemment, nous avons essayé de nouvelles avenues. Quelques morceaux ont partiellement évolué en studio.»

Punk, mais encore

Pelada, c’est un univers sonore qui allie l’électro, la techno et le punk. Certains diront post-punk. Très consciente et préoccupée par la vie en société (dont la condition féminine), Chris écrit des paroles qui participent à une sorte de militantisme humaniste, surtout pour la femme. Certes, elle témoigne d’une attitude farouche et «dans ta face» qui évoque parfois la culture punk. Or, le résultat n’est pas si agressif qu’on pourrait l’imaginer. C’est assez dansant. Et même si la chanteuse semble parfois se défouler, son énergie est relativement contagieuse. Sur scène, on dit que ça déménage.

«Les rythmes et les textes ne sont pas censés être aliénants, affirme Tobias Rochman. Notre travail est fort et, on l’espère, plaisant. C’est un peu dans la mouvance de l’EBM (electronic body music). On a souvent comparé notre travail à celui d’un groupe allemand qui s’appelle Liaisons Dangereuses. La comparaison a été tellement utilisée, qu’on tente même d’en parler le moins souvent possible (rires). On ne veut absolument pas renier nos influences punk, mais ce ne serait pas juste de nous catégoriser seulement par ce style. On fait de la musique électronique, qui est également influencée par le courant house de Chicago et la techno de Detroit. En étant indépendant, je crois qu’on assume très bien le mélange des genres musicaux.»

Pelada = nue, pelée, crue

Selon le musicien, le mot pelada (nom féminin en espagnol) signifie «mise à nu, pelée, rasée ou crue». Bref, un objet, une personne, voire une âme qui perd de son enveloppe, de sa protection. C’est aussi un argot utilisé souvent par les populations des pays d’Amérique centrale et d’Amérique latine. Pelada peut aussi évoquer une personne sans argent, sans fierté ou sans respect. Après, le mot est adapté à bien des sauces. Tantôt c’est une qualité, tantôt une insulte.

«C’est Chris qui a choisi ce nom de groupe, indique Tobias. Dans un sens plus philosophique ou artistique, je crois qu’elle veut référer à l’idée d’une artiste qui donne tout ce qu’elle possède à l’intérieur. Elle fait tomber les barrières et donne beaucoup au public. C’est une force de la nature et c’est une incroyable performer sur scène. Par la même occasion, elle apporte un élément physique très important lors d’un spectacle.»

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L’album complet de Pelada sera disponible à l’hiver 2017. D’ici là, on peut écouter quelques pièces en version numérique ou en format vinyle ici.

Dans le cas du concert à Montréal, Pelada livrera une performance dans un lieu gardé secret. Elle sera annoncée à 3h45 du matin, le 22 octobre. Pour connaître l’endroit, il faut acheter un billet en prévente ici.

Pelada entamera une seconde tournée européenne à compter du 1er février 2017.

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