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À peine arrivé au pays, le militant écologiste José Bové en sera expulsé

À peine arrivé au pays, José Bové en sera expulsé
Green Europe Ecologie party member Jose Bove attends a meeting in Lyon November 13, 2010. REUTERS/Robert Pratta (FRANCE - Tags: POLITICS HEADSHOT)
Robert Pratta / Reuters
Green Europe Ecologie party member Jose Bove attends a meeting in Lyon November 13, 2010. REUTERS/Robert Pratta (FRANCE - Tags: POLITICS HEADSHOT)

Attendu à Montréal mardi soir pour participer à une assemblée publique portant sur l'accord de libre-échange Canada-Europe, le militant écologiste français José Bové s'est vu confisquer son passeport par les autorités douanières et doit être expulsé du pays mercredi après-midi.

José Bové devait prendre la parole en soirée au cours de l'assemblée à laquelle prenaient part de nombreux groupes tels que la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Conseil des Canadiens et le Réseau québécois sur l'intégration continentale (RQIC).

Il s'est toutefois vu refuser le droit d'entrer au pays par les services douaniers qui l'ont interrogé sur son « passé activiste ».

Qui est José Bové?

José Bové s'est fait connaître dans les années 80-90 à titre de leader syndical dans le monde agricole. En 1999, il a participé à un coup d'éclat contre la chaîne de restauration américaine McDonald's en contribuant à la démolition d'un restaurant pour protester contre le libre-marché en agriculture.

Sa carrière a été ponctuée d'autres actes de désobéissance civile qui l'ont conduit deux fois en prison au début des années 2000. Il a été élu au Parlement européen en 2009 sous la bannière du Groupe des Verts.

Le militant de 63 ans est arrivé à Montréal vers 16 h en compagnie de son attaché de presse Jean-Marc Desfilhes et a ensuite été intercepté par deux agents des services frontaliers. José Bové avait un visa en règle, tout comme son attaché de presse qui a pu passer les douanes sans problème avec le même document.

En milieu de soirée, l'écologiste était toujours retenu dans une salle d'interrogatoire sans savoir s'il serait autorisé à entrer au pays. Il devait séjourner à Montréal jusqu'à jeudi et participer à d'autres événements de protestation en lien avec l'accord de libre-échange canado-européen.

Après plus de quatre heures d'attente aux douanes, José Bové a été autorisé à se rendre à son hôtel. Il accordera une conférence de presse mercredi, à 10 h 30, soit quelques heures avant son expulsion.

« Ce n'est pas un criminel. C'est un député élu du Parlement européen. C'est simplement une situation extrêmement gênante », a dénoncé l'attaché de presse de José Bové, Jean-Marc Desfilhes.

L'assemblée publique de mardi soir a tout de même eu lieu malgré l'absence de l'écologiste, mais a débuté en retard. Les organisateurs et les participants ont déploré la tournure de la situation.

« On est assez scandalisés, abasourdis, même, que M. Bové soit toujours retenu », a réagi Pierre-Yves Serinet, coordonnateur du RQIC. « On se pose de sérieuses questions [...] bien que le gouvernement Trudeau a le discours de faire des débats publics, on voit que les frontières sont fermées pour quelqu'un qui s'oppose à un accord fortement contesté ».

Peu avant le début de la conférence, l'une des organisatrices du Conseil des Canadiens, Sujata Dey, a invité les personnes dans l'assistance à interpeller l'Agence canadienne des services frontaliers sur Twitter pour les prier de laisser entrer M. Bové au pays.

« Si vraiment il est persona non grata au Canada, ce n'est pas la peine de lui faire passer la nuit ici », a soutenu M. Desfhiles. « C'est une journée déjà longue. Son souhait est donc qu'on le laisse passer ou qu'on le renvoie en France ».

L'Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l'Union européenne doit être signé par le gouvernement canadien le 27 octobre à Bruxelles. Le premier ministre français Manuel Valls est attendu au pays mercredi pour en faire la promotion.

En entrevue mardi avec la radio de Radio-Canada, avant son arrivée au pays, José Bové affirmait que cet accord mettrait en péril le « tissu social » des populations des deux côtés de l'Atlantique et devait être stoppé.

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