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Notre bulletin de «La voix junior»

Notre bulletin de «La voix junior»

Excellente cuvée à La voix junior, dimanche, où les tout-petits ont brillé encore plus que les grands et où quelques petites voix se sont véritablement démarquées du lot. La valeur n’attend pas le nombre des années, dit-on, et on en a eu la démonstration flagrante lors de cette deuxième tranche du populaire concours de TVA. Voici notre bulletin hebdomadaire.

Nos chouchous…

Avec sa voix qui rappelle celle d’une mini Zaz, la toute menue Lee-Anne Viens, 8 ans, de Magog, risque de se rendre loin, très loin, dans son parcours à La voix junior. Son ton cristallin, juste et timidement chevrotant, sa candeur teintée de maturité et sa douceur la rendent automatiquement attachante, et sa personnalité envoûtante a rapidement happé les occupants des trois immenses fauteuils rouges de La voix junior, qui se sont très vivement manifestés pour la «kidnapper» et l’entraîner dans leur équipe. Dans sa jolie robe décorée de pierres colorées et scintillantes, la fillette tapait sur le sol de ses pieds nus au rythme du Grand cerf-volant, de Gilles Vigneault. Elle ne sait pas encore ce que signifie «favoriser», mais a attendri son parterre en moins de deux, dimanche. «Montre-leur que, dans les petits pots, les meilleurs onguents», l’a encouragée Maripier Morin avant son entrée en piste.

Les yeux de Lee-Anne se sont mis à briller de mille feux quand elle vu les coachs virevolter pour elle. «Je pensais que t’avais environ 75 ans», s’est enthousiasmé Alex Nevsky, qui a aussitôt déchanté quand la gamine lui a fait non de la tête après qu’il lui ait dit «J’espère que tu me crois quand je te dis que je suis le meilleur coach pour toi». «Si tu viens dans mon équipe, on est nu pieds jusqu’à la fin», a relancé Marc Dupré, à la grande joie de la fillette, qui l’a sélectionné, car il était «le premier choix [qu’elle] avait en tête». «Je voulais juste lui, et il s’est retourné», a-t-elle ensuite confié à Charles Lafortune, les larmes aux yeux. «Parce qu’il a des enfants, il sait comment s’y prendre et il fait des bonnes chansons…»

Loïc Nehma-Lacasse, d’Anjou, mignon à croquer du haut de ses 13 ans, avec son allure de premier de classe malcommode, a bondi sur lui-même comme une sauterelle en voyant Marie-Mai flancher pour lui et sa relecture pas parfaite, mais réussie, de Ne me laisse pas tomber, de King Melrose. On cède nous-mêmes à l’authenticité et le talent en pleine éclosion de Loïc, qui agira comme une bouffée de fraîcheur aux micros de La voix junior cette année.

Philippe Scrive, 11 ans, de Longueuil, a été, à nos yeux, excellent. La pièce L’écrivain, d’Alexandre Poulin, pas facile à rendre, lui collait à la peau, sa voix semblait meilleure que celle de bien d’autres petits participants passés dans les décors de La voix junior depuis deux semaines et son dynamisme transparaissait tout au long de sa prestation. Allez comprendre, le trio-décideur ne l’a pas invité à franchir l’étape suivante. On se contentera (et se consolera) d’applaudir Philippe lors du spectacle de La voix junior au Centre Bell et au Centre Vidéotron, ainsi que dans la comédie Les 4 haïssables, qui prendra sous peu d’assaut les scènes du Québec. On l’ajoute quand même à nos coups de cœur de la soirée.

Ambitieux choix, pour Coralie Leblanc, 14 ans, de Carignan, que la légendaire Imagine, de John Lennon, mais la pure jeune femme aux longs cheveux blonds-châtains et au look bohème a le coffre nécessaire pour porter telle proposition. Sans surprise, car elle était divine, les trois chaises ont tourné pour elle. Marie-Mai a signalé, avec raison, que la voix de Coralie est «angélique», mais c’est finalement une Coralie hésitante qui a tendu la main à Alex Nevsky pour la suite de son périple.

Cynthia Marquis, 9 ans, de Trois-Rivières, ne manque pas d’assurance, de confiance en elle et est dotée d’un sens du spectacle à faire pâlir une Diane Dufresne ou une Brigitte Boisjoli. Prononciation irréprochable, timbre égal et profond, attitude et charisme d’une diva aguerrie, Cynthia va faire son chemin à La voix junior comme un bulldozer. On écrit sur les murs, récemment popularisée dans la Belle Province par la chanteuse Raffy, était un choix tout à fait approprié pour elle. Les coachs n’ont ménagé aucun superlatif pour l’attirer, Alex Nevksy allant jusqu’à lui offrir un bracelet d’amitié qu’il a lui-même conçu au rythme de «trois tutoriels YouTube» (un moment long et un peu exagéré de l’émission de dimanche). Pas de chance, la petite dynamo a jeté son dévolu sur Marc Dupré.

Beau comme un mini Dieu, Marc-Antoine Brunelle, originaire de Saint-Jules, en Beauce, a réellement «tout cassé» sur Casser la voix, de Patrick Bruel, mais il n’y a qu’Alex Nevsky qui a saisi son potentiel au vol et a pivoté pour lui. Marc-Antoine a 9 ans, en paraît trois de moins, a gagné en ferveur au fur et à mesure que sa chanson avançait, a occupé tout l’espace pendant son petit concert et s’est approprié le texte de Bruel comme un pro. Les aptitudes du garçonnet sont remarquables, et il pourrait être un sérieux rival à Lee-Anne, autre perle découverte dimanche. Marc-Antoine et Alex Nevsky formeront sans doute un clan du tonnerre.

Un coup de poing. Voilà comment on qualifie l’instant – magistral, à faire frissonner- offert par Andy Khun, 11 ans, de Montréal sur la mythique Hallelujah, de Leonard Cohen. C’est également d’un vigoureux coup de poing que Marie-Mai et Marc ont pirouetté pour lui au bout de quelques secondes, de même qu’Alex Nevsky, une minute plus tard. Les coachs lui ont beaucoup parlé, mais paraissaient néanmoins sans mots pour le féliciter, trop secoués par sa performance, tandis que le garçon, sérieux, calme, poli et gentil, accueillait leurs compliments avec humilité, droit comme un chêne. «Ma quête, c’est de chanter cette tune-là de même, une fois dans ma vie», s’est excité Marc Dupré à la caméra après qu’Andy lui ait accordé sa confiance. «Phénomène», «solide chanteur», «Mario Lemieux de la chanson, qui en a scoré quatre-cinq en première période» : aucun qualificatif n’était exagéré pour définir Andy Khun, autre aspirant sur lequel on devra miser pendant le concours.

Les autres candidats…

Gros morceau que le classique Somewhere Over The Rainbow, du Magicien d’Oz, pour la jeune Madison Tucker, 13 ans, de Terrebonne, qui a insufflé beaucoup de puissance à son interprétation, mais qui a néanmoins faussé un brin. Émotive, très glamour dans sa robe noire parsemée de perles brillantes, Madison a fondu en larmes à la fin de son morceau, honorée de voir les trois coachs se retourner pour elle, et Alex, Marc et Marie-Mai se sont empressés de se précipiter vers elle pour la consoler. «C’était la plus belle fin de chanson ever», a encensé Marc Dupré, ne donnant ainsi pas tout à fait dans la nuance. «J’étais même pas la moitié bonne comme toi», a vanté Marie-Mai, en se remémorant ses débuts à Star Académie, à 18 ans. Madison a choisi Marie-Mai pour la guider dans la suite de l’aventure, «avec son cœur».

Ses efforts au ukulélé sur I’m Yours, de Jason Mraz, n’ont pas permis à Milo Dubé, 13 ans, de Québec, de se démarquer. Les coachs l’ont encouragé à écrire et composer son propre matériel… avant de regretter, à voix haute, de ne pas avoir bougé pour lui.

Le I’d Rather Go Blind d’Arabella Yacoubian, 11 ans, de Dorval, a résonné comme une tonne de briques dans le studio et l’énergie investie par la jeune fille au veston jaune et à la chevelure abondante dans ses mouvements ne laissait planer aucun doute sur sa détermination. Alex Nevsky n’a pas non plus caché la sienne en étant le seul des trois mousquetaires de La voix junior à dire «Je te veux».

Maxyme Bouchard, 13 ans, de Bromont, a visiblement tenté d’imiter Rihanna au son du tube de la star,Only Girl (In the world), en gesticulant et en gigotant allègrement. Natif de Granby, Alex Nevsky a bien tenté d’utiliser la fibre régionale comme appât mais, puisque Marie-Mai avait aussi craqué pour elle, Maxyme a opté pour la «team Bouchard». La chanteuse avait, quelques minutes plus tôt, louangé le caractère de bête de scène de Maxyme, dont les beaux grands yeux bleus et la sincérité rayonnaient.

Gabrielle Jouanno-Guilbert, 11 ans, de Saint-Sauveur, a faussé, mais nous en a mis plein la gueule en se donnant corps et âme sur Vivante, de France D’Amour, qui lui allait très bien, tout

comme ses craquants vestes et pantalons de cuir. Elle a dansé autant qu’elle a chanté, s’ajoutant ainsi un défi supplémentaire, ce qui est tout à son honneur. «Bonjour, ça va bien, tout le monde?», a-t-elle lancé, ravie et bonne joueuse, à la fin de son passage, pendant lequel les juges sont restés stoïques. «J’aimerais vous dire merci d’avoir pris le temps de m’écouter. Pour moi, ça représente vraiment quelque chose», a dignement remercié l’adolescente, en retenant ses larmes, avant de retourner auprès de ses proches. Marc, Alex et Marie-Mai ont salué sa réaction de gagnante, même si son essai n’a pas été concluant. Gabrielle a été émouvante et on a hâte de la revoir.

Quelques observations…

- Même s’il est enrobé de bons sentiments et que les coachs dorent la pilule au maximum aux exclus, l’exercice La voix junior demeure cruel pour les petits éliminés, dont certains en imposent autant que ceux et celles qui sont retenu(e)s. On répète qu’on comprend le principe de la compétition – qui est le même dans le sport et dans d’autres loisirs -, mais devant deux millions de téléspectateurs, on avale encore plus de travers. Heureusement, la plupart ont du courage et gardent la tête haute. Et, en revanche, quelle fierté ce doit être pour ceux et celles qui sont élu(e)s.

- Davantage drôles que grandiloquents dans leurs commentaires, les coachs en ont crémé moins épais dans leurs flatteries et compliments que la semaine dernière, ce qui faisait plaisir à entendre. Il y a bien eu des «Je pense qu’on va être des bff» ici et là, mais Marc, Alex et Marie-Mai ont été plus terre-à-terre dans leurs supplications, misant plus sur l’humour que sur les promesses possiblement non fondées pour gagner les cœurs des candidats et agrandir leur écurie. Marc Dupré a été particulièrement comique : «Moi, à ton âge, je m’amusais encore à compter le nombre de Legos que je pouvais me rentrer dans le nez» ; «Si tu viens pas dans mon équipe, je braille comme un ado qui s’est fait couper le wi-fi» ; «Je pense que tu as craqué un de mes verres de contact», et autres répliques du genre, ont abondé. Chapeau pour la retenue.

- Alors que, la semaine dernière, Marie-Mai était la principale porteuse de mauvaises nouvelles, dimanche, les coachs se sont mouillés à tour de rôle pour expliquer leurs décisions. Alex Nevksy a, entre autres, fait preuve de beaucoup de tact. La tâche doit tellement être ardue pour ces trois pédagogues qu’on ne peut qu’être avec eux de tout cœur.

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