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Québec: l'aéroport et le terminal des croisières désertés par les taxis

Québec: l'aéroport et le terminal des croisières désertés par les taxis

Les voyageurs qui débarquent à Québec ont une bien mauvaise surprise depuis ce matin. Quelque 500 chauffeurs débrayent pour la journée en guise d'appui au mouvement lancé par le front commun du taxi. Les touristes sont fortement touchés: les chauffeurs boudent l'aéroport et le terminal des croisières.

Les deux plus importantes compagnies de la capitale, Taxi Coop Québec et Taxi Coop Sainte-Foy-Sillery ont suspendu leurs activités de 7 h à 18 h pour protester contre le projet pilote qui permettra à Uber d'offrir ses services légalement à compter du 14 octobre.

À l'aéroport international Jean-Lesage, des membres du Regroupement des propriétaires de taxis de la capitale (RPTC) font le guet pour s'assurer qu'aucun de leur collègue ne raccompagne des voyageurs. Même situation au terminal des croisières Ross Gaudreault dans le port, où aucun taxi n'attend les touristes.

Le tour opérateur Destinations Nord Amérique a dû mettre en place des solutions de rechange pour accommoder les croisiéristes en escale du Queen Mary 2 et ceux qui embarquent ou débarquent du Pearl Mist. L'entreprise a dû mobiliser des minibus et des autocars pour transporter les voyageurs.

« Ça nous cause un casse-tête. Il y a des frais additionnels pour tout le monde, le tour opérateur ainsi que les navires », déplore Manon Vigneux, présidente de Destinations Nord Amérique.

Malgré tout, certains touristes rencontrés au terminal des croisières craignaient de rater leur avion alors que d'autres devaient changer leurs plans faute de taxi pour les amener à la destination prévue.

« Une surprise étonnante »

Le président du RPTC, Hamid Nadji, promet d'autres actions au cours de la journée, dont « une surprise des plus étonnantes ».

Il n'entend toutefois pas perturber la circulation. « La circulation, ce n'est pas notre objectif aujourd'hui. Nous sommes en train de mijoter des choses. On va se redéployer dans plusieurs lieux dans la capitale », explique-t-il.

Une partie des chauffeurs de Québec sont par ailleurs partis à Montréal, où le front commun du taxi a pris d'assaut le centre-ville pour protester contre Uber.

Des membres sont divisés

Le mouvement de grève ne fait toutefois pas l'unanimité à Québec. À Taxi Coop Sainte-Sainte-Sillery, la direction avait décidé de débrayer entre 10 h et 13 h seulement, à l'instar des chauffeurs de Montréal.

Or, des propriétaires en ont décidé autrement. Par sondage hier, une quarantaine des 75 membres ont voté à majorité pour la fermeture du central téléphonique dès 7 h.

Le président de la coopérative, Magella Gauthier, affirme que certains chauffeurs ont fait de l'« intimidation » auprès de leurs collègues qui voulaient travailler.

« Quand je suis arrivé ce matin, il y avait au moins 50 véhicules qui attendaient pour assurer le service. Ce petit groupe-là est arrivé en disant qu'il n'y aurait pas de service. Pour éviter la casse et toute l'intimidation qu'on aurait eu à subir, j'ai décidé de couper les appels », explique M. Gauthier.

Hamid Nadji, qui est aussi membre de Taxi Coop Sainte-Foy-Sillery, affirme qu'il faut respecter la voix de la majorité. « C'est la majorité qui décide et ça se passe démocratiquement. Nous veillons à ce que la pression décrétée par la majorité soit concrétisée sur le terrain durant toute la journée », défend M. Nadji.

Il affirme que le but de cette journée de grève n'est pas de perturber les services, mais d'augmenter la pression sur le gouvernement. « Depuis deux ans, nous utilisons les méthodes les plus douces possible, mais apparemment le gouvernement, il ne comprend pas les méthodes douces », soutient Hamid Nadji.

D'autres entreprises comme Taxi Coop Beauport et Taxi Laurier poursuivent leurs activités normalement ou au ralenti pour la journée.

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Manifestation de taxis contre Uber (9 février 2016)

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