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«Two Lovers and a Bear»: Kim Nguyen, le cinéaste des extrêmes (ENTREVUE/PHOTOS)

Kim Nguyen, le cinéaste des extrêmes
Ismaël Houdassine

Présenté au dernier Festival de Cannes, Two Lovers and a Bear, la dernière offrande de Kim Nguyen, invite le spectateur dans les entrailles de l’Arctique. Le réalisateur de Rebelle dresse le portrait de deux amoureux du Grand Nord en proie à leurs démons intérieurs.

Tirée d’une courte nouvelle de Louis Grenier – fondateur des célèbres manteaux d’hiver Kanuck – Two Lovers and a Bear (Un ours et deux amants pour la version française) s’attarde sur l’amour impossible pour deux écorchés vifs exilés dans un nulle part non identifié.

«Le tournage a été une véritable aventure avec des moments magiques et d’autres, plus contraignants, raconte en entrevue Kim Nguyen. Ce n’est pas facile de tourner dans le Grand Nord avec des températures qui peuvent facilement descendre à - 40 degrés Celsius. Mon équipe a fait preuve de beaucoup de courage.»

De toute façon, qu’il soit au cœur de la jungle (Rebelle) ou quelque part en Europe de l’Est (Le marais), le cinéaste de 42 ans imprègne sa filmographie de lieux à forte résonnance. Et sa dernière proposition ne fait pas exception à la règle avec son décor extrême habité par un ours blanc doué de parole.

«Il est vrai que dans l’Arctique il n’y a déjà plus d’arbres, cela a un impact visuel important. Comme dans Rebelle, Kinshasa faisait partie de l’histoire et c’est la même chose pour Two Lovers and A Bear. De plus en plus souvent, je remarque que la géographie influence ma scénarisation», explique-t-il.

«Two Lovers and a Bear» de Kim Nguyen

Fable mythologique

Le thriller qui fera l'ouverture mercredi du Festival du nouveau cinéma est bourré d’énigmes. Par exemple, d’où viennent donc les deux personnages interprétés par l’actrice Tatiana Maslany et l’Américain Dane DeHaan? «On dit que ceux qui se retrouvent à vivre si loin veulent fuir ou trouver quelque chose, répond Nguyen sans donner plus de détails. Il y a une part de mystère renforcée par un environnement brutal où les frontières entre le réel et la réalité deviennent étanches.»

Pour Nguyen, son film est surtout une fable mythologique dont les immenses paysages arctiques donnent un écho aux âmes tourmentées des protagonistes. «Les conflits extérieurs sont la représentation de leurs tensions intérieures. C’est ce que j’essaye de révéler dans presque chacun de mes films.»

Western glacial dans lequel les icebergs s’élèvent au rythme d’une respiration organique, l’œuvre invite au voyage. «Je n’impose pas de message, mais j’offre au public un ailleurs comme une réflexion sur notre propre vie», ajoute le cinéaste.

Des projets pleins la tête, Nguyen est en montage de son prochain long métrage anglophone Eye on Juliet, tout en préparant le scénario du suivant qui concernera cette fois l’univers de la finance. Des séries sont dans ses plans aussi, puisqu’il est en pourparlers pour la réalisation de plusieurs épisodes d’une production destinée au réseau Netflix.

Two Lovers and a Bear n’en a toutefois pas fini avec son circuit international, puisque le film sera au programme de la 5e édition du Festival du film de Los Cabos au Mexique.

Two Lovers and a Bear (Un ours et deux amants) – Les Films Séville – Drame sentimental – 97 minutes – Sortie en salles le 7 septembre 2016 – Canada, Québec.

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