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Pascale Pageau: l'avocate derrière le succès du cabinet Delegatus

Pascale Pageau: l'avocate derrière le succès du cabinet Delegatus
Courtoisie

Il y a 10 ans, Pascale Pageau n'avait qu'un seul désir: mener de front sa carrière d'avocate remplie de grandes ambitions tout en étant une maman présente pour son enfant. Dix ans, 25 employés et 3 enfants supplémentaires plus tard, l'avocate fondatrice du cabinet d'avocats Delegatus accumule les prix et les récompenses (dont des places dans le top 100 des femmes influentes et les meilleures femmes entrepreneures au Canada - W100 PROFIT et Canadian Business - ou encore dans le Top 40 under 40 canadien). Le Huffington Post Québec a rencontré cette avocate, maman et femme inspirante pour discuter de vision d'entreprise, d'entrepreneuriat au féminin, de fibre maternelle plus forte que tout et d'ambition.

Tout avoir, c'est possible

Avocate depuis 18 ans déjà, Pascale Pageau a bâti son expérience dans le métier en bossant, très fort, dans de grands cabinets d'avocats. «J'ai toujours été ambitieuse, carriériste, dit-elle. J'ai toujours voulu aller loin et réaliser de grandes choses. Quand j'étais jeune, je voulais changer le monde. Lorsque j'ai décidé que je voulais devenir avocate, dès l'âge de 14 ans, c'était pour défendre la veuve et l'orphelin. Finalement, je le suis devenue, avocate, mais je n'ai jamais défendu la veuve et l'orphelin, car je représente des entreprises depuis toujours. Par contre, cela a toujours été un besoin pour moi, de vouloir faire une différence et de changer les choses.»

Changer les choses, alors qu'on œuvre dans un grand cabinet d'avocats et qu'on vient de mettre au monde son deuxième enfant, s'est avéré une tâche plus ardue que prévu pour cette femme qui souhaitait plus que tout s'investir à parts égales dans ses rôles de mère et d'avocate.

«Lorsque nous avons eu nos premiers enfants, l'impact a été majeur, se souvient-elle. Il y a beaucoup de gens qui ont de l'aide à la maison comme la présence d'une nanny, mais ce n'est pas ce que je souhaitais. Je voulais mener de front à la fois une carrière remplie d'ambition et de passion et être là pour mes enfants aux moments où cela comptait (l'heure des devoirs et du bain, le souper en famille, la réelle vie de famille en soirée). Je voulais être fière de mon rôle d'avocate et fière de mon rôle de mère.»

Tiraillée par un double sentiment de culpabilité, l'avocate, qui n'arrive pas à trouver le modèle d'affaire dont elle avait besoin, se met à imaginer un nouveau modèle qui satisferait à la fois ses désirs professionnels et maternels.

«L'idée est vraiment venue d'un besoin égoïste de trouver une solution à mon problème; trouver une flexibilité dans le monde de la carrière de droit. Je suis allée rencontrer de nombreux clients et entreprises pour savoir ce dont ils avaient besoin. Ils m'ont parlé, entre autres, de taux plus concurrentiels, de disponibilité et de flexibilité. J'ai créé mon modèle en me basant sur ces réponses et ces besoins. J'ai décidé de mettre de côté le côté traditionnel; nous n'avons, par exemple, pas d'associés ni de grands bureaux pour épater la galerie, pas de pression de rendement ni d'heures minimales à facturer...Notre approche est beaucoup plus axée sur le côté humain.»

Dix ans plus tard, la mère de quatre enfants âgés de 6, 8, 11 et 13 ans a quitté le bureau qu'elle gérait toute seule dans le sous-sol du domicile familial pour être à la tête d'un bureau de 25 avocats indépendants d'expérience dont le quartier général se trouve au coeur du Vieux-Montréal.

«Nous desservons les grandes entreprises qui ont déjà des avocats à l'interne, mais qui ont besoin de têtes d'expérience pour leur venir en aide avec certains mandats sans nécessairement payer les coûts élevés des grands cabinets.»

«Aujourd'hui, je peux dire qu'en créant un nouveau modèle d'affaires, autant pour les entreprises que pour les av

ocats, j'ai réussi à changer le monde à ma façon. C'est ce qui me rend le plus fière. On représente des grandes entreprises et de beaux clients, on a vraiment réussi à s'approprier le meilleur de la pratique des grands cabinets et à l'allier à une flexibilité qui est aussi gagnante pour le client que pour l'avocat. Il est là le grand exploit», ajoute-t-elle en souriant.

Faire les choses autrement

Si entre 60 et 65% des employés de Delegatus sont des femmes, il y a aussi des hommes qui ont décidé de prendre cette voie offerte par l'avocate.

«Ce ne sont pas nécessairement des gens qui ont des enfants, mais des gens qui veulent faire autre chose qu'uniquement travailler dans leur vie. Des gens qui désirent trouver un équilibre. Car travailler dans un grand bureau, si cela représente une formation exceptionnelle ainsi que des clients et des mandats incroyables, veut aussi dire vivre au quotidien avec énormément de pression. Nous avons décidé de faire les choses autrement.»

Faire les choses autrement chez Delegatus veut dire, entre autres choses, laisser libre choix aux avocats travailleurs autonomes de travailler le nombre d'heures qu'ils le désirent. «Nous sommes très sélectifs. C'est une marque de commerce qui est mise de l'avant chez Delegatus. Nos avocats ont l'expérience et les qualités requises pour travailler avec nous. Cela nous permet de proposer aux entreprises un service de grande qualité pour la moitié du prix demandé par un grand cabinet. Il s'agit pourtant du même cerveau.»

Ses nombreux prix et mentions, l'avocate les voit comme les mots d'encouragement qu'elle aurait pu s'attendre d'un patron, si elle en avait un.

«J'ai été chanceuse. Ça a transformé mon entreprise et ma vie. En 2006, alors que cela faisait un an que j'avais créé Delegatus, quelqu'un m'a dit que je devrais participer au concours de la chambre de commerce. Je l'ai fait et j'ai gagné. Déjà à ce moment, cela m'avait donné une tape dans le dos, comme si quelqu'un me disait "Continue, tu es dans la bonne direction". La communauté d'affaires a alors vu qu'il y avait enfin une solution sur le marché; quelqu'un qui faisait les choses différemment.»

D'autres récompenses, dont certaines ciblant la croissance de l'entreprise, sont ensuite venues affirmer «qu'au-delà d'une bonne idée, on pouvait prouver que cela fonctionnait.»

«J'ai exactement la carrière que je rêvais d'avoir il y a 10 ans lorsque je me cherchais une solution. En fait, c'est encore mieux que ce à quoi je pouvais rêver», affirme aujourd'hui celle qui se dit également fière de faire une différence dans la vie de nombreux avocats - maman ou pas – et de se réaliser dans son rôle de mère présente pour ses enfants.

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