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Notre premier bulletin de «La voix junior» (PHOTOS)

À, il pleut des tablettes électroniques, Alex Nevsky promet des virées aux glissades d’eau et de la poutine à volonté à ses futurs petits protégés, les enfants entonnentet...

À La voix junior, il pleut des tablettes électroniques, Alex Nevsky promet des virées aux glissades d’eau et de la poutine à volonté à ses futurs petits protégés, les enfants entonnent Le retour de Don Quichotte et Angela, et tout le monde gagne… en quelque sorte. Voici notre bilan de la première édition de La voix junior, qui était diffusée dimanche, à TVA.

Nos chouchous…

Rachel Campbell, 14 ans, d’Alexandria, en Ontario, s’est réellement démarquée en jouant de la harpe au son de My Lagan Love, un air traditionnel irlandais. Sa voix lyrique, douce et intense, poussée avec grâce et finesse, a bien sûr fait pivoter les trois fauteuils rouges, dont les occupants étaient littéralement sous le charme. Hésitante, l’adolescente a fini par opter pour Alex Nevsky pour la guider dans les prochaines semaines.

Annabelle Huot, 9 ans, de Québec, aime les émotions qui se dégagent de l’opéra, comme la tristesse, la joie et «l’angoissement». Voilà pourquoi elle a sélectionné O Mio Babbino Caro, classique de Puccini, pour entamer son périple à La voix junior. Haute comme trois pommes et toute menue, la gamine a gesticulé et a propulsé les notes les plus hautes que son petit corps le lui permettait et a été renversante, à un point tel que Marc Dupré et Marie-Mai se sont serrés dans leurs bras, les larmes aux yeux, en l’écoutant, étreints par l’ahurissement et l’émotion. Fabuleux de penser qu’Annabelle ne chante que depuis deux ans et pratique l’opéra depuis seulement un an. Marc et Marie-Mai se sont retournés pour elle, et Annabelle a accordé sa confiance à Marc.

«Parce que je le trouve beau», a-t-elle justifié à Charles Lafortune après être sortie de scène.

Touchants, Zion-Luna et Camila Ribeaux Valdes, un frère et une sœur de 13 et 10 ans, avaient tout pour conquérir les cœurs. Arrivé de Cuba pour s’établir au Québec en février dernier, le tandem a uni ses forces sur Recuerdame, du groupe espagnol La Quinta Estacion et Marc Anthony. La complicité familiale qui émanait d’eux était charmante et, avouons-le, l’idée d’un tel duo, dans un cadre comme celui de La voix junior, fait rêver.

Brendan MacGowan

La Voix Junior

Les autres candidats…

Rafaël Dolan-Bachand, 11 ans, de Boucherville, adorable blondinet à l’air stoïque et candide, a cassé la glace et fut la première voix entendue de la soirée, sur I Know What You Did Last Summer, de Shawn Mendes. Il a choisi d’aller vers Marc Dupré pour continuer l’aventure.

Mathilde Robitaille, 12 ans, de Saint-Hippolyte, a instantanément arrondi grand les yeux dans sa veste colorée lorsque Marc Dupré lui a laissé miroiter qu’il pouvait contacter son idole, Stromae, pour elle. Mathilde venait justement d’interpréter Carmen, dudit Stromae, et a jeté son dévolu sur Marie-Mai devant les supplications des trois coachs.

Dynamique et attachant, Étienne Poliquin, 12 ans, de Saint-Colomban, a gigoté allègrement pendant Angela, de Gerry Boulet, mais n’a pas réussi à attirer l’attention d’Alex, Marc ou Marie-Mai. Cette dernière lui a expliqué que, de dos, elle le sentait à bout de souffle, et c’est ce qui lui a nui. Bon joueur, souriant dans la défaite, le gamin s’est hissé sur l’une des chaises rouges pour saluer le public, qui l’acclamait. «J’ai beaucoup de regrets de ne pas l’avoir choisi», a admis Alex Nevsky par la suite.

Il aurait été étonnant que le timbre chevrotant sur Dernière danse, de la Française Indila, de la très expressive Leticia Jimenez, 11 ans, de Montréal, ne trouve pas preneur. Admiratrice inconditionnelle de Marie-Mai, la jeune fille trépignait d’avoir la chance de travailler avec sa muse, qu’elle regardait avec des étoiles dans les yeux. Son enthousiasme était brut, pur et sincère.

Même s’il croyait avoir l’esprit de son héros, Elvis, en lui, Jordan Turcotte-Meunier, 12 ans, de Vaudreuil-Dorion, s’est échiné en vain sur sa guitare, sur Trouble, et ne sera pas de la compétition cette année. Marie-Mai lui a signalé que sa voix n’était pas toujours juste, mais a insisté sur le plaisir qu’avaient éprouvé les spectateurs à l’écouter et lui a demandé de rejouer pour que ses collègues et elle puissent danser.

Juliette Huot, 10 ans, de Laval, ne porte pas que le nom d’une célèbre comédienne québécoise, elle sait aussi s’approprier des monuments de la chanson d’ici. La pré-adolescente a faussé un tantinet et n’insufflait pas toujours la bonne intonation à l’immense Le retour de Don Quichotte, de Michel Rivard, et ce n’est qu’à la toute dernière seconde qu’Alex Nevsky a bougé pour elle, mais le potentiel est là.

Brendan MacGowan, 13 ans, d’Ottawa, était caché derrière un rideau pendant qu’il se commettait sur The House Of The Rising Sun, et les téléspectateurs ont alors pu vivre l’expérience d’une audition à l’aveugle, comme les coachs. Il ne faisait nul doute que ses sonorités, qu’on aurait d’abord cru féminines, allaient frapper fort auprès des trois pédagogues de La voix junior. Tous trois se le sont chaudement disputé – même si Marc Dupré s’est un peu laissé décourager par le fait de ne pas maîtriser très bien l’anglais, la seule langue parlée par le garçon –, et c’est finalement Nevsky qui a remporté la mise.

Non seulement chanteuse, mais aussi youtubeuse, Mathilde Johansson, 13 ans, de Saint-Hyacinthe, s’est installée au piano pour offrir sa propre version d’Encore une nuit, de Marie-Mai. Dommage qu’elle ait autant faussé, car la créatrice du morceau était en pleurs d’entendre un talent de la nouvelle génération incarner l’un des titres-phares de son répertoire. Marie-Mai a d’ailleurs chanté un bout d’Encore une nuit avec Mathilde une fois la prestation de celle-ci terminée, pour la consoler de s’être fait évincer au premier tour.

Charles Bernard, 14 ans, de Québec, est mignon à faire craquer toutes les adolescentes, mais c’est pour ses aptitudes au micro que les coachs l’ont remarqué, et ce, même si sa voix est en train de muer, et que ça s’entendait dimanche. «Je ne m’attendais pas à ça», a avoué celui qui venait de proposer Dancing On My Own, de Robyn, devant les nombreux compliments du trio. Il a tendu la main à Marc Dupré – habillé dans les mêmes teintes de gris que lui – pour le reste du concours.

Quelques observations…

- La chanson-thème de La voix junior, pondue par Alex Nevsky, Nous chanterons, un vrai ver d’oreille, colle à merveille au concept et tournera sûrement sur bien des ondes cet automne.

- Bonne idée que d’offrir à tous les jeunes candidats (85 au total, tous âgés entre 7 et 14 ans), même ceux pour qui les coachs ne se sont pas retournés, l’opportunité de monter sur scène dans le spectacle La voix junior, qui sera présenté au Centre Vidéotron le samedi 10 décembre, et au Centre Bell le dimanche 18 décembre. Marc Dupré, Marie-Mai et Alex Nevksy seront également du concert, sous la direction musicale de David Laflèche.

Une façon de démontrer que «tout le monde sort gagnant de La voix junior», a précisé le concepteur, Stéphane Laporte, par voie de communiqué, dimanche soir, même si un «vrai» grand prix de 25 000$ et un contrat de disque sera attribué au gagnant ou à la gagnante. Le spectacle se composera des meilleurs moments vus à la télévision, et de numéros inédits. Une partie des profits de la vente des billets sera versée à la Fondation CHU Sainte-Justine, à la Fondation CHU de Québec et à la Fondation de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme.

- «Salut mon meilleur ami!» ; «Tu pourrais facilement prendre ma place» ; «Je t’aime, je t’adore». ; «J’ai envie de faire de la musique toute ma vie avec toi» ; «Si tu savais à quel point je t’aime, c’est le coup de foudre»; «Juste faire l’épicerie, les trois ensemble, ça serait cool!» : à n’en pas douter, les coachs ne manquent pas de punch et, comme dans la mouture pour adultes, savent formuler des phrases-chocs et imagées pour convaincre les chanteurs et chanteuses d’adhérer à leur équipe. Et ça fait de l’excellente télévision.

Mais on espère sincèrement que les enfants sauront en prendre et en laisser devant cette avalanche de câlins et de bons mots, exagérés pour les besoins de la caméra. Les enfants s’attachent rapidement et facilement, ont parfois des rêves démesurément grands et n’ont peut-être pas encore le bagage et la maturité nécessaires pour distinguer comédie et authenticité. L’énergie déployée par les trois coachs pour attirer les jeunes dans leurs rangs, dimanche, avait de quoi faire sourciller, mais on imagine que l’équipe de production encadre bien ses petits poulains et leur offre le soutien nécessaire dans les coulisses. Car, combinée à la pression de la performance, et celle du contrat de disque et des 25 000$ qui pendent devant eux au bout du séjour, cette confusion pourrait être délicate pour les enfants. Disons que l’atmosphère légère et sans artifices de L’école des fans nous manquait parfois, mais la franchise La voix, on le sait, est reconnue pour son glam et son faste!

- Dans la même veine, il est beaucoup plus difficile, pour les âmes sensibles, de voir des enfants se faire éliminer que des adultes. On voit bien que tout est mis en œuvre pour épauler les éconduits qui, de toute façon, n’avaient pas l’air trop démoralisés dimanche, mais ça fend quand même le cœur de voir ces petits bouts d’hommes et de femmes plier bagages sans dire un mot, sourire contrit aux lèvres. C’est le mauvais côté assumé des concours, mais soulignons néanmoins le courage des jeunes aspirants.

- Maripier Morin est adorable avec les participants, mais son rôle à l’écran est plutôt ténu. On imagine qu’il est plus significatif avant que les caméras ne s’allument, et peut-être qu’il gagnera en importance au fil des semaines et selon les candidats qui se présenteront devant elle.

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