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Les employés de centres jeunesse sont à bout de souffle

Les employés de centres jeunesse sont à bout de souffle

Les employés de centres jeunesse au Québec disent être ensevelis de tâches administratives, ce qui nuit à leur travail auprès des jeunes, selon une nouvelle étude de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

La CSN a dévoilé dimanche matin les résultats d'une consultation auprès de plus de 1934 intervenants des centres jeunesse de partout au Québec, qui seraient "à bout de souffle et en détresse" en raison du sous-financement dans le réseau.

"On est régis par des ordres professionnels qui nous demandent d'offrir un service de qualité aux clients, mais notre employeur, par la lourdeur des tâches et le fait qu'il coupe autant de personnel, ne nous permet pas d'offrir ce service de qualité", a soutenu Julie Hamilton, vice-présidente du syndicat des employés du centre jeunesse de Laval.

Selon l'étude, seulement 5 pour cent des intervenants disent pouvoir répondre "adéquatement et en temps utile" aux jeunes dans le besoin et 71 pour cent d'entre eux expliquent ce décalage par la lourdeur des tâches administratives.

"Quand on parle de formulaires administratifs à remplir, ça va jusqu'aux commandes de nourritures dans les unités, aux commandes de sous-vêtements et aux portes qu'il faut réparer. Tout ça, c'est fait par des intervenants qui, pendant ce temps-là ne sont pas avec les jeunes", a déploré Mme Hamilton en entrevue téléphonique.

Mme Hamilton a expliqué que les centres jeunesse avaient été restructurés en 2010, ce qui a mené à l'abolition d'un poste sur deux dans l'administration. Encore l'année dernière, le réseau a d éponger des coupes de 20 millions $, selon la CSN.

"Mais toutes ces tâches-là ne sont pas disparues! Elles ont été redistribuées aux employés, donc il y a autant de tâches qu'avant, sinon plus, mais il y a la moitié moins de monde pour le faire", a relevé Mme Hamilton.

D'ailleurs, les intervenants sont confrontés à de plus en plus de cas avec le temps. Seulement à Laval, il y a eu une augmentation de 10 pour cent des signalements à la Protection de la jeunesse, a révélé la vice-présidente de syndicat.

"Chaque année, il y a une augmentation des signalements, et chaque année, il y a une coupe dans le financement", a-t-elle résumé.

La CSN réclame des États généraux pour mettre en lumière les problèmes dans les centres jeunesse, qui sont présents à tous les niveaux, selon Mme Hamilton.

La vice-présidente du syndicat reproche d'ailleurs gouvernement de ne pas s'intéresser à l'enjeu des centres jeunesse à l'exception des cas médiatisés.

"Avant l'histoire des fugues des centres jeunesse de Laval, on ne se souvient pas de la dernière fois où on avait autant parlé des centres jeunesse. Et pourtant, la situation des fugues n'était pas nouvelle", a-t-elle affirmé.

Jointe par téléphone, Bianca Boutin, l'attachée de presse de la ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, a rappelé que Lucie Charlebois avait rencontré ces intervenants dans le cadre de l'étude du projet de loi 99, la semaine dernière.

Mme Boutin a assuré que la ministre avait bien entendu les préoccupations dont lui avaient fait part les intervenants en commission parlementaire.

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