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Nouvel album de We Are Wolves: «WRONG», mais bon (ENTREVUE)

Nouvel album de We Are Wolves: «WRONG», mais bon
Courtoisie

Le respecté trio We Are Wolves (WAW) nous avait annoncé en novembre 2015 qu’il reviendrait avec un cinquième album. Voilà, c’est fait, WRONG fait enfin surface. Sans changer complètement de personnalité, le groupe montréalais offre un album plus accessible, mais toujours mordant. Rencontre.

C’est toujours un son garage mélangé au rock et à la musique électronique. Toujours les guitares électriques (Alexander Ortiz), toujours les claviers (Vincent Lévesque), toujours la batterie (Pierre-Luc Bégin). C’est toujours assez entraînant aussi.

Or, c’est moins rageur. Le punk grinçant et l’attitude délinquante ont laissé de la place à des ambiances pop mieux organisées et plus nuancées. La proposition générale évoque le travail de Depeche Mode, New Order et The Cure, notamment. Mais bon, le jeu des comparaisons ne peut allez bien loin dans ce cas-ci, car We Are Wolves offre un produit pas mal plus hargneux que les trois groupes phares susmentionnés. Disons qu’il y a dans le travail de WAW une aura des années 1980, un souffle new wave dira-t-on.

Il y a aussi des références aux années 1960 et au bon vieux rock à la sauce Black Sabbath (WAW avait d’ailleurs interprété en 2015 la fameuse Paranoid du groupe mythique britannique), très influent les décennies suivantes. Avec les synthétiseurs, qui sont encore bien présents sur la plupart des morceaux de WRONG, la formation a toujours un petit quelque chose de particulier.

Il faut dire que la fougue du chanteur-guitariste, avec sa voix nasillarde et folle (Dislocate), à la limite de l’inquiétant (à la Ozzy Osbourne), apporte toujours pas mal de caractère (In the Land Of the Real et Wrong) à la musique de WAW, qui ne réinvente toutefois rien sur son parcours: on reconnaît aisément la facture du groupe (à l’instar d’Inconsiderate), même si l’intention à quelque peu changé.

«Dans certaines pièces, il y a des éléments vraiment pop qui se superposent les uns aux autres (Cynical, Wicked Games, Unknown Flowers, Hands Around My Neck), raconte en entrevue Alexander Ortiz. On a quelques morceaux vraiment soleil.»

«On avait envie d’aller ailleurs, tout en restant nous-mêmes, renchérit Vincent Lévesque, qui donne en exemple le morceau Broken Arrow, qui propose (presque) des nappes électroniques et de délicates frappes à la batterie. On est allé chercher un autre côté de nous, qu’on avait peu exploité auparavant. De toute façon, on ne fait pas un album pour les vieux fans du début. Il faut quelque part se réinventer, avancer. On est en 2016.»

«Je ne pense pas qu’on peut mettre vraiment le doigt dessus, comme si on était dans une sorte de thérapie psychanalytique, ajoute Ortiz en souriant. Je pense que ce nouveau son n’était peut-être juste pas approprié à l’époque. Chaque chose en son temps…»

Moins brut

Au dire de Lévesque, WRONG a été produit différemment, dans le sens où l’album est plus travaillé, plus fignolé. Le groupe a pris davantage son temps afin de choisir les chansons qu’il voulait enregistrer. Les gars étaient plus préparés. L’approche était moins brute. «Pour une des rares fois, on avait des maquettes avant d’aller en studio. Nos idées étaient plus précises.»

Du côté du chanteur, la différence est particulièrement notable dans la présentation et la gestion des émotions sur certaines pièces. «C’est un peu moins dans ta face. Il y a encore des chansons comme Wrong, mais les contrastes sont en général plus prononcés sur cet album-ci.»

Enregistré à la fois dans des studios montréalais (celui du band), new-yorkais (quelques jours d’enregistrement grâce à une aide de la compagnie Converse, il y a près de trois ans) et français (La Frette Studios, visités notamment par des groupes canadiens dont Karkwa et Timber Timbre), WRONG sort sous étiquette Fantôme Records, la section plus «rebelle» de la maison de disque Simone Records.

Ce virage électro-pop de Were Are Wolves sera certainement un bonheur pour plusieurs, une déception pour d’autres. Chose certaine, les créations de WRONG risquent de bien se transposer sur scène. À suivre.

Pour connaître la liste des spectacles de We Are Wolves, on peut consulter le site internet du groupe.

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