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Les chauffeurs de taxi transportent leur colère à l'Assemblée nationale (VIDÉO)

Les chauffeurs de taxi transportent leur colère à l'Assemblée nationale

QUÉBEC - Les chauffeurs de taxi demandent une rencontre avec le premier ministre Philippe Couillard.

Déboutés par la cour la veille, ils ont manifesté mercredi midi autour du parlement à Québec contre le projet pilote d'Uber autorisé par le gouvernement.

Des dizaines de chauffeurs, certains en provenance de Montréal, ont circulé avec leur véhicule dans les rues environnantes en klaxonnant.

Les policiers ne leur ont toutefois pas permis d'emprunter la rue derrière le parlement, qui mène à l'édifice Honoré-Mercier, où est situé le bureau du premier ministre.

Les représentants du Front commun du taxi ont pu toutefois aller porter une lettre à cet édifice, sollicitant une rencontre avec M. Couillard.

"On va rester dans la rue jusqu'à ce qu'on se fasse entendre, ça va être le bordel au Québec s'il n'entend pas raison", le porte-parole du Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM), Benoît Jugand, dans un point de presse devant le parlement.

Dans leur lettre, les représentants soutiennent qu'ils sont "désireux de trouver une solution à très court terme et d'éviter les confrontations qui s'annoncent". Ils dénoncent le projet pilote d'Uber, qu'ils jugent inéquitable.

"Un projet pilote est censé tester les limites d'une industrie, pas la détruire avec une concurrence déloyale, peut-on lire. Notre industrie est réglementée, décidée et gérée par l'État. Son sort vous incombe donc directement."

Ils ont soutenu qu'ils ont des propositions à faire au premier ministre, des propositions qu'ils n'ont pas voulu étayer aux représentants des médias.

"Je pense qu'on mérite (une rencontre)", a déclaré Abdallah Homsy, du Regroupement des intermédiaires du taxi de Québec (RITQ). Il n'y a personne qui met ses culottes pour arrêter l'illégalité."

Il a laissé entendre que si les chauffeurs de taxi avaient eu des "amis" au Parti libéral, ils auraient eu droit à "plus de cadeaux".

"Faut-il être de petits amis (du parti) pour avoir raison au Québec?" a demandé, à ses côtés, M. Jugand.

Il a suggéré que le premier ministre avait rencontré les représentants d'Uber "derrière des portes closes" et que c'est maintenant au tour de l'industrie du taxi.

M. Homsy a réclamé le même traitement de faveur que celui dont Uber a joui depuis deux ans, c'est-à-dire ne pas payer de taxes et d'impôts.

"On a le droit aux arrérages, à deux ans de gratuité, le gouvernement nous doit deux ans de taxes, d'impôts, de plaques. Il doit nous rembourser tout ça."

La porte-parole de l'opposition officielle en matière de Transports, Martine Ouellet, est allée à la rencontre des chauffeurs de taxi pour les appuyer. Elle a qualifié l'entente du gouvernement avec Uber d'"ignoble, injuste, une trahison de la parole donnée du Parti libéral", parce qu'elle suscite une concurrence déloyale, avec deux catégories de chauffeurs, selon elle.

"Vous n'êtes pas des travailleurs de seconde zone, on n'acceptera pas ça au Québec", a-t-elle dit sous les acclamations des chauffeurs.

En matinée, Québec solidaire avait demandé un débat d'urgence en Chambre sur Uber, mais la proposition avait été rejetée par la présidence.

Mardi, la Cour supérieure a rejeté une requête du Front commun du taxi, qui tentait par une ordonnance de sauvegarde de faire suspendre les activités d'Uber. La demande d'injonction sera toutefois entendue plus tard sur le fond, en janvier.

Rappelons qu'au début de septembre, le gouvernement a conclu une entente avec Uber après trois mois de négociations, entente qui doit entrer en vigueur 20 jours après sa publication par les voies officielles.

En vertu de cet accord, les chauffeurs d'Uber pourront faire autant d'heures qu'ils le veulent. Aucun plafonnement ne leur est imposé, mais une redevance en escalier, établie pour chaque course, est instaurée.

Les redevances seront versées dans un fonds de modernisation de l'industrie du taxi, mais rien n'assure qu'elles serviront à indemniser les chauffeurs de taxi dont la valeur des permis achetés

à gros prix pourrait diminuer en raison de l'arrivée d'Uber.

Uber devra payer 0,90 $ par course pour les 50 000 premières heures travaillées dans une semaine. Entre 50 000 et 100 000 heures, le montant grimpe à 1,10 $, et pour plus de 100 000 heures, le prélèvement de l'État passe à 1,26 $.

Pour le reste, Uber devra se procurer un permis d'intermédiaire de taxi, mais ses chauffeurs n'auront pas à se procurer à gros prix le fameux permis contingenté actuel, qui a coûté si cher aux chauffeurs de taxi.

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