Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Serena Williams: face à la violence policière, «le silence devient une trahison»

Serena Williams: face à la violence policière, «le silence devient une trahison»
U.S. tennis star Serena Williams poses for photographers prior to the start of the Giorgio Armani women's Spring-Summer 2017 fashion show, that was presented in Milan, Italy, Friday, Sept. 23, 2016. (AP Photo/Luca Bruno)
ASSOCIATED PRESS
U.S. tennis star Serena Williams poses for photographers prior to the start of the Giorgio Armani women's Spring-Summer 2017 fashion show, that was presented in Milan, Italy, Friday, Sept. 23, 2016. (AP Photo/Luca Bruno)

Face aux bavures policières répétées qui touchent des citoyens noirs aux États-Unis, la joueuse de tennis Serena Williams a décidé de ne plus être silencieuse.

"Il y a un stade où le silence devient une trahison", écrit la championne, citant Martin Luther King, dans un message publié sur sa page Facebook mardi.

Elle y raconte le moment où, dans une voiture conduite par son neveu de 18 ans, elle s'est inquiétée pour lui à la vue d'une voiture de police. "Je ne pourrais jamais me pardonner si quelque chose arrivait à mon neveu", commente-t-elle. Elle raccroche cet épisode à "l'horrible vidéo" où Philando Castile, mort début juillet, est filmé dans sa voiture par sa petite-amie, alors qu'il vient de se faire tirer dessus par la police.

Le texte de Serena Williams est à retrouver en intégralité ci-dessous:

"Aujourd'hui j'ai demandé à mon neveu de 18 ans (il est noir, soyons clairs) de me conduire à différentes réunions pendant que je travaillais sur mon téléphone. Au loin, j'ai vu une voiture de police sur le bord de la route. J'ai rapidement vérifié s'il respectait les limitations de vitesse. Ensuite je me suis souvenue de cette horrible vidéo d'une femme qui se filme dans sa voiture au moment où un policier tire sur son petit ami. Tout cela m'est passé par la tête en l'espace de quelques secondes. J'ai même regretté ne pas être au volant moi-même. Je n'aurais jamais pu me pardonner si quelque chose arrivait à mon neveu. Il est tellement innocent. Comme l'étaient "les autres".

Je suis de ceux qui pensent que tout le monde n'est pas "mauvais", ce sont juste ceux qui sont ignorants, apeurés, inéduqués, et insensibles qui affectent des millions et des millions de vies.

Pourquoi je dois penser à ça en 2016? N'avons nous pas déjà traversé assez d'épreuves, ouvert tellement de portes, influencé des milliards de vies? J'ai réalisé que nous devons avancer à grands pas, pour l'instant il ne s'agit pas de regarder le chemin accompli mais celui qui nous reste devant nous.

Je me suis alors demandé si j'avais déjà élevé ma voix. J'ai dû me regarder en face. Qu'en est-il de mes neveux? Et si j'ai un jour un fils ou des filles? Comme le disait le Dr. Martin Luther King: "Il y a un stade où le silence devient une trahison."

Je ne serai pas silencieuse.

Serena.

D'autres sportifs engagés

Serena Williams n'est pas la première sportive à s'opposer aux violences policières. Fin août, le joueur de football Colin Kaepernick est resté assis pendant l'hymne national avant un match, ce qui est considéré comme une offense aux États-Unis.

D'autres sportifs se sont joints à lui dans cette forme de protestation, qui est vivement critiquée aux États-Unis. Ainsi, un sondage Yahoo! réalisé les 13 et 14 septembre révèle que 47% des Américains sondés sont contre ces protestations lors de l'hymne national, quand 32% seulement sont pour.

Alors que 63% des Noirs questionnés soutiennent Colin Kaepernick, ils ne sont que 24% des blancs et 39% des hispaniques.

En prenant la parole sur Facebook, Serena Williams a elle choisi une forme moins controversée de protestation.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.