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Camille Poliquin, de Milk & Bone, propose un premier album solo sous le nom de KROY

L'album «Scavenger» de KROY: l'amour après la mort
JF Cyr

Camille Poliquin n’est pas que l’autre moitié féminine de Milk & Bone, groupe qui connaît un joli succès depuis quelque temps. La chanteuse et musicienne montréalaise pilote aussi un projet solo appelé KROY. Elle propose un premier long jeu anglophone titré Scavenger. Ce disque d’électropop influencé par le trip-hop suggère des ambiances un brin sombres, mais enrobantes. Il flirte tantôt avec la mort, tantôt avec la vie. Surtout avec l’amour. Rencontre.

Camille Poliquin, âgée dans la vingtaine, a d’abord été connue pour son travail de choriste avec David Giguère et Jason Bajada. Elle a aussi collaboré avec le groupe VALAIRE, notamment sur le récent disque paru en septembre. En juin 2014, sous le nom d’artiste KROY, elle a fait paraître un EP, Birthday, dont certains morceaux se retrouvent de nouveau sur Scavenger.

KROY, c’est un mot inventé. À la création du projet à la fin 2011, Camille Poliquin cherchait un nom pouvant la définir en tant qu’artiste, une appellation qui ne trahirait pas son style musical ou son origine. «Je voulais un nom mystérieux qui puisse permettre à l’auditeur de découvrir mon travail [sans un préjugé, favorable ou non]», explique Camille Poliquin à la table d’un café situé sur la rue Sherbrooke, à Montréal.

Une esthétique de contrastes

Tout comme avec Milk & Bone, les esthétiques musicale et visuelle de KROY semblent très influencées par le jeu des contrastes. Les images qui accompagnent la promotion de l’artiste, la pochette du disque, voire les vidéoclips, sont souvent proposées en noir et blanc. Tout, ou presque, est contrasté et léché, à l’instar de la délicate voix de Poliquin, qui chante l’amour tout comme la mort. Le sentiment est souvent gris. La musique, qui mise sur les synthétiseurs, est texturée et soignée. En outre, il y a ce mystère, un peu partout.

Scavenger a été écrit entre 2 h et 6 h, la nuit. Quand tout est calme, quand tout sombre. Scavenger, c’est un charognard, un animal (ou un insecte) qui se nourrit la plupart du temps de la proie abandonnée par un autre chasseur. D’ailleurs, sur certaines photos promotionnelles, la chanteuse elle-même ressemble à une vamp qui se nourrit des relations humaines. «C’est un mot que j’aime beaucoup, affirme Poliquin. J’adore l’image de cet animal, seul, qui attend la mort. Je trouvais que le mot scavenger correspondait parfaitement avec le thème central de l’album, qui est la mort. Je pense aux pièces Cold, Bones, Learn, Hull, Stay et même River au sens figuré…»

Dans l’album physique, il y a également une citation que j’ai empruntée d’un standard de jazz: «For love that cannot live yet never dies». «Ça résume très bien l’univers du disque, qui traite d’espoirs amoureux et d’amours impossibles», mentionne-t-elle.

Ce classique, c’est You Don"t Know What Love Is, qui a été composé par Don Raye (texte) et Gene de Paul (musique) à la fin des années 1930. Il a ensuite été interprété par une myriade de chanteurs au fil des ans: Chet Baker, Nina Simones, Billie Holliday, Marvin Gaye, Bill Evans, Tony Bennett…

Et la musique sur Scavenger

«Il y a de la guitare acoustique classique (l’introduction de Cold, par exemple), qui a été échantillonnée, dit Poliquin. Il y a aussi de la guitare électrique qu’on a aussi faite avec une approche shoegaze (sur Bones et Montrosity). La quasi-totalité des synthétiseurs utilisés pour l’album sont analogues tandis qu’on avait juste des soft synths pour Milk & Bone. Pour KROY, on a branché des gros turcs et on a joué. À tout ça, on a ajouté quelques percussions à la fin.»

Selon Camille Poliquin, il est évident que certaines ressemblances existent entre KROY et Milk & Bone. «Puisque je fais partie des deux projets, il est normal que l’on y retrouve des similarités. Milk & Bone est la rencontre de mes goûts, de ceux de Laurence Lafond-Beaulne (l’autre musicienne-chanteuse) et du réalisateur Gabriel Gagnon. KROY, c’est plutôt le mariage de mon univers avec ceux des coréalisateurs Marc Bell (qui avait aussi réalisé le EP) et Pascal Shefteshy.»

Cela dit, la chanteuse a composé et écrit l’entièreté de la musique et des paroles des pièces de Scavenger. «Je me suis inspirée d’artistes et d’ambiances qui me plaisaient beaucoup à l’époque de la composition. La plupart ont été écrites en 2013. J’écoutais beaucoup de Lykke Li, The National, Youth Lagoon et pas mal de trip-hop comme Portishead et Goldfrapp. Il existe parmi tous ces artistes certaines ressemblances, mais aussi de gros clashes. Ce n’est pas très électro comme sélection, mais leurs univers m’ont grandement inspiré.»

Les spectacles

KROY offrira les chansons de Scavenger sur scène dès cet automne. Elle, aux claviers et drum machine, sera accompagnée de deux musiciens. «Le batteur (Charles Blondeau) aura un drum machine, une cymbale et un snair, tandis que le claviériste-choriste (Charles Guilbault) utilisera deux énormes claviers extrêmement puissants et beaucoup de pédales. Nous formerons une mini-cellule sur les planches. Je nous veux le plus près possible les uns des autres.»

KROY a déjà assumé quelque fois la première partie du spectacle de Cœur de pirate, notamment à Brooklyn. Elle devrait aussi la suivre au Québec pour des concerts livrés au cours des prochains mois. Bien que ce ne soit pas encore confirmé, elle espère aussi pouvoir accompagner Cœur de pirate lors d’une tournée européenne, en novembre et décembre. En fait, KROY sera passablement occupée jusqu’au printemps.

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Scavenger

KROY

Sous étiquette Dare To Care Records

Disponible dès le 23 septembre

VOIR AUSSI:

Milk & Bone au Théâtre Corona Virgin Mobile - 7 octobre 2015

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