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Le stress numérique, un nouveau phénomène de société

Le stress numérique, un nouveau phénomène de société
man listening to headphones and abstract city light double exposure
Jasper James via Getty Images
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Depuis leur apparition, les téléphones intelligents nous ont amené leur lot de bonnes choses : de la musique, des photos et une multitude d'applications. Mais ces téléphones nous ont aussi rendus joignables en tout temps, entraînant un phénomène appelé le stress numérique, dont des experts sont de plus en plus nombreux à s'inquiéter.

Un texte de Maxime Bertrand

Le stress numérique est plutôt le lot de professionnels qui évoluent dans des milieux où la concurrence est féroce : les secteurs financier, des communications et juridique, entre autres. Ses conséquences peuvent pousser les travailleurs à bout.

Pour ces travailleurs, souvent, le travail ne s'arrête plus à 17 h. Il peut les suivre les soirs et les fins de semaine. Parfois c'est utile, parfois ça peut devenir carrément insupportable.

Carole Larose par exemple, une avocate-réviseure, codirectrice du service de traduction d'un grand cabinet d'avocats depuis plus de 14 ans, vient de renoncer à son emploi pour échapper à la « pression du téléphone ».

Cette intrusion du travail avait des répercussions sur sa vie familiale. Chez l'avocate, les repas en famille étaient souvent écourtés. Le stress, toujours présent.

D'autres adorent ça cependant, et ne croient pas que leurs appareils les tiennent en laisse. C'est le cas de Julien Brault, le PDG de Hard Bacon, une entreprise qui compare les services de courtage de robots-conseillers en ligne.

Mais il reconnaît que les dérives sont possibles. « Le fait qu'on ait des emplois où on s'attend à ce que tout le monde réponde dans les 15 minutes à un appel ou à un message texte, ça peut être malsain », admet-il.

Un problème de santé publique

Les experts commencent à se pencher sur le problème. Une étude de la revue scientifique médicale britannique The Lancet montre que travailler plus de 35 heures par semaine augmente de 33 % le risque de faire un AVC.

En France, la crainte de l'apparition d'un problème de santé publique a poussé le gouvernement à inscrire dans son nouveau code du travail rien de moins que le droit à la déconnexion. En clair, les travailleurs ont le droit de refuser de répondre aux appels et courriels professionnels en dehors de leurs heures de travail.

Des entreprises s'attaquent au problème

Au Québec, l'entreprise Normandin-Beaudry, un bureau d'actuaires, est devenue le printemps dernier l'une des premières à faire de la déconnexion une directive.

Les résultats sont déjà palpables, affirme Étienne Boucher, associé chez Normandin Beaudry. « Même les actionnaires disent que depuis qu'on a fait le choix ensemble d'aller de l'avant avec cette pratique-là, la pression diminue », dit-il.

Et la direction sait que c'est à elle de donner l'exemple.

Une multinationale a déjà aussi pris le taureau par les cornes. En Allemagne, le constructeur automobile Volkswagen y a va d'une approche musclée : les serveurs de courriels sont déconnectés entre 18 h et 7 h le lendemain matin.

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