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Les accusations ne sont pas un risque majeur, estime le patron de SNC-Lavalin

Le patron de SNC-Lavalin minimise l'importance des accusations contre l'entreprise

Les accusations criminelles qui pèsent sur SNC-Lavalin au Canada ne représentent pas un risque majeur pour la firme d'ingénierie québécoise, croit son président et chef de la direction, Neil Bruce.

Au cours d'une conférence destinée aux investisseurs organisée par la Banque CIBC, jeudi, ce dernier a minimisé les risques que l'entreprise puisse à terme se retrouver sur une liste noire l'empêchant de soumissionner pour des contrats fédéraux.

En vertu d'une entente avec Ottawa, SNC-Lavalin peut participer aux appels d'offres fédéraux jusqu'à la conclusion des procédures judiciaires. De plus, l'enquête préliminaire dans ce dossier n'aura lieu qu'à l'automne 2018, a rappelé M. Bruce.

"Nous estimons que cela pourrait se conclure, si le dossier suit son cours normalement, en 2020 ou 2021, a-t-il affirmé. Si nous devions être reconnus coupables, nous irions en appel de toute façon. Nous ne voyons pas (cette cause) comme un risque."

M. Bruce s'est dit plus optimiste "qu'il y a un ou deux ans" d'en arriver à une entente avec les autorités fédérales d'ici là.

Selon lui, les mesures éthiques déployées par SNC-Lavalin (TSX:SNC) au cours des dernières années pour redorer son blason ont porté fruit, et ce, même si la firme continue d'être hantée par son passé trouble.

"Il n'y a rien de nouveau dans tout ce que vous avez lu au cours de la dernière année", a-t-il dit, faisant notamment référence à la nouvelle diffusée plus tôt ce mois-ci à l'effet que la firme avait versé près de 118 000 $ en contributions politiques illégales sur la scène fédérale pendant sept ans.

D'après le commissaire aux élections fédérales, les contributions ont été versées surtout aux libéraux et, dans une moindre mesure, aux conservateurs entre le 9 mars 2004 et le 1er mai 2011.

"Nous le savions depuis longtemps, a précisé M. Bruce. Nous nous sommes engagés à fournir l'information. La bonne nouvelle, c'est qu'une entente a été conclue. L'entreprise ne peut pas faire l'objet de poursuites et il n'y a pas d'amende à payer."

La multinationale fait face à des accusations de fraude et de corruption déposées par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en lien avec des gestes qui auraient été posés par certains de ses ex-employés en Libye.

D'après la police fédérale, SNC-Lavalin aurait versé 47,7 millions $ à des titulaires de charges publiques en Libye dans le but de les influencer. De plus, ses divisions construction et international auraient privé diverses organisations locales d'environ 129,8 millions $.

La multinationale a incité Ottawa à s'inspirer des systèmes mis en place dans certains autres pays, qui permettent notamment aux entreprises de régler des cas de corruption et ainsi d'éviter d'être désavantagées lorsqu'elles se disputent des contrats avec des firmes rivales.

"Nous savons que le fédéral examine la possibilité d'un accord de poursuite différée, a expliqué M. Bruce. Je crois que nous avons réalisé d'importants progrès. Tout ce que nous pouvions faire, à part un règlement financier, nous l'avons fait."

Partenariat chinois

Par ailleurs, SNC-Lavalin a annoncé jeudi la signature d'une entente de principe avec deux importantes entreprises chinoises _ China National Nuclear Corporation et Shanghai Electric Group Company _ pour la création d'une coentreprise qui devrait voir le jour l'an prochain.

Découlant d'un accord-cadre conclu en 2014, la coentreprise consistera à élaborer, commercialiser et construire un réacteur Candu à combustible avancé. Deux centres de conception, un au Canada et un autre en Chine, devraient être créés.

SNC-Lavalin avait acheté les activités des réacteurs Candu d'Énergie atomique du Canada pour 15 millions $ en 2011.

À terme, l'objectif de cette coentreprise vise à construire des réacteurs nucléaires en Chine ainsi que pour d'autres pays. L'entente est assujettie aux approbations gouvernementales et réglementaires habituelles.

Le nucléaire représente le troisième secteur en importance chez SNC-Lavalin, loin derrière celui des infrastructures ainsi que des activités pétrolières et gazières.

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