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Le prochain chef du NPD aura du pain sur la planche (VIDÉO)

Le prochain chef du NPD aura du pain sur la planche

MONTRÉAL – Le prochain chef du Nouveau parti démocratique (NPD) aura du travail à faire pour que le parti redevienne une « force politique majeure » au Canada, estime un expert de la question.

André Lamoureux, un professeur de science politique à l’UQAM qui observe le mouvement social-démocrate et le NPD depuis des années, met en garde les néodémocrates de suivre l’aile ultra-gauche du parti qui a dominé la dernier congrès du parti à Edmonton.

Mulcair estime avoir l'appui «unanime» de son caucus jusqu'en 2017. (Photo : PC)

« La tangente qui a été prise au dernier congrès du NPD, où Thomas Mulcair a été congédié, n’est pas la voie à suivre. Si le NPD s’en va sur cette voie-là, il va retomber à 4, 5, 6% des voix dans les élections. Il va se marginaliser, en quelque sorte. Le NPD n’a pas d’avenir en se cantonnant dans une voie ultra-gauche, en mon sens. »

Le prochain chef devra composer avec un parti décimé en Ontario et dans les Maritimes, surtout, en plus de tenir en compte les réalités régionales du gouvernement néodémocrate en Alberta. Il ou elle devra également adopter une « position mitoyenne » pour rejoindre la plus grande base possible, estime-t-il.

« C’est extrêmement difficile de rallier tout ce monde-là, mais ça prend quelqu’un qui a une capacité politique en termes d’élaboration, de prises de position, d’interventions à la Chambre des communes. Quelqu’un qui est capable de rallier tout le monde sur un programme qu’on pourrait qualifier de social-démocrate », explique André Lamoureux.

À environ un an de l’élection, aucun député n’a confirmé sa candidature pour succéder à Thomas Mulcair. Seule Cheri DiNovo, députée torontoise de l’Assemblée législative de l’Ontario, avait confirmé sa candidature « non officielle » avant de se désister début août pour des raisons de santé.

Jusqu’à présent, les favoris Nathan Cullen et Alexandre Boulerice ont confirmé qu’ils ne se présentaient pas à la direction du NPD pour des raisons familiales, entre autres. La députée défaite Megan Leslie a également confirmé qu’elle ne serait pas candidate.

Des noms circulent

Les députés consultés en marge du caucus pré-sessionnel à Montréal ont indiqué que plusieurs candidats allaient annoncer leurs intentions sous peu, mais qu’il était encore trop tôt pour confirmer qu’ils se lançaient dans la course.

Brian Masse, un député ontarien, admet que la tâche de chef est un « engagement colossal ». Il croit que l’année qui suit permettra aux candidats sérieux de consulter leur famille et de se faire une tête sur le rôle qu’ils veulent jour au sein du NPD.

« Il y a beaucoup de personnes qui, en ce moment, parlent à leur famille et à leurs amis et se préparent à d’éventuels changements dans leur vie avant même de considérer les ramifications politiques », avance-t-il.

Ruth Ellen Brosseau, députée de Berthier-Maskinongé, n’écarte pas une possible candidature. Mais elle compte consulter ses proches avant d’annoncer sa décision finale.

« Il faut que je m’assure que mon fils soit d’accord que maman va être encore bien plus occupée qu’elle l’est présentement. Il faut que j’ai l’appui de ma famille, mais aussi s’assurer que j’ai un appui à travers le Canada. »

Brosseau veut consulter son fils avant sa décision finale. (Photo : PC)

Si elle se lance dans la course, Brosseau devra également se départir de son rôle de porte-parole en matière d’Agriculture, alors qu’elle mène la charge contre le gouvernement dans le dossier du lait diafiltré, entre autres.

Le député ontarien Charlie Angus, qui est aussi président du caucus national, compte aussi consulter sa famille avant de décider s’il se lance dans la course.

« Avant de prendre une décision, je dois téléphoner à ma mère! » a-t-il répété, ajoutant qu’il lui parle à tous les jours.

Le leader parlementaire du NPD, Peter Julian, dit qu’il est toujours en réflexion. « J’ai dit en juin que la porte est ouverte; la porte est toujours ouverte. J’entends ce que les gens ont à dire, je sais que des collègues font la même chose. »

Les députés Niki Ashton et Guy Caron ont eux aussi laissé entendre par le passé qu’ils pourraient être de la course. Tous les deux ont évité les médias, lors des deux journées du caucus.

Mulcair restera neutre

Thomas Mulcair, qui restera chef jusqu’à l’automne 2017, dit que son parti a du « pain sur la planche » jusqu’à l’élection de son successeur.

Tous les députés mettront la main à la pâte pour améliorer la santé financière du parti, recruter de nouveaux membres et améliorer leur présence sur les médias sociaux, entre autres.

Lors d’une conférence de presse, Mulcair a confirmé qu’il resterait d’une « neutralité totale » dans la course pour lui succéder. Il espère cependant que le prochain chef aura « les qualités nécessaires pour rallier la majorité des votes des membres ».

« C’est la seule chose sur laquelle je vais me prononcer, parce que je dois, pour des raisons évidentes, rester d’une neutralité à toute épreuve dans cette course-là. Ça se comprend », dit-il.

Avant de céder sa place, le député d’Outremont a quelques conseils pour son successeur. « Voyager le plus possible, parler avec le plus de monde possible et écouter. »

Le nouveau chef du NPD sera choisi entre le 17 septembre et le 31 octobre 2017.

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