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Gala de la SOCAN: et de 25 000 fois à la radio pour Éric Lapointe et Dédé Fortin

SOCAN: 25 000 fois à la radio pour Éric Lapointe et Dédé Fortin
Frederique Ménard-Aubin

Chaque année, l’industrie de la musique québécoise se réunit pour attribuer des prix et souligner les succès de la dernière année. Au Gala de l’ADISQ? Certes, mais d’abord au Gala de la SOCAN (Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), organisation sans but lucratif qui veille au respect et à la défense des droits des créateurs de la chanson ainsi qu’à leur promotion.

L’édition 2016 de la grande fête de la SOCAN, la 26e, avait lieu lundi, 12 septembre, au Métropolis de Montréal. Une cinquantaine de distinctions y ont été remises. Parmi elles, 11 pièces populaires ont été sacrées «Classiques de la SOCAN», pour avoir tourné plus de 25 000 fois à la radio ; c’est notamment le cas de trois morceaux d’Éric Lapointe (Terre promise, Marie-Stone et N’importe quoi) et de cinq titres du défunt André «Dédé» Fortin, interprétés avec les Colocs (Julie, Passe-moé la puck, Juste une p’tite nuite, Dédé et La rue principale), ainsi que de Piaf chanterait du rock (de Luc Plamondon, interprétée par Marie Carmen), Ma mère chantait toujours (de Luc Plamondon, interprétée par Ginette Reno) et de Les bras de Satan (écrite et interprétée par Nelson Minville).

Quand il est monté sur scène cueillir ses récompenses, Éric Lapointe a rendu hommage à son complice décédé dans la dernière année, Roger Tabra, alors que Luc Plamondon a prouvé qu’il n’abandonne pas son vieux cheval de bataille en déplorant à nouveau avec véhémence la faiblesse des droits d’auteurs, l’omniprésence de l’anglais sur les ondes radiophoniques et le peu de présence de chanson francophone à la télévision.

Carry On, de Cœur de pirate, Avant de disparaître, de Claude Bégin, Debout, d’Ariane Moffatt, Fanny, d’Alex Nevsky, Nous autres, de 2 frères, Là dans ma tête, de Marc Dupré, Placebo, d’Alexe Gaudreault, L’amour est un monstre, de Karim Ouellet, Je cours après Marie, de Patrice Michaud et Paradis City, de Jean Leloup, ont été nommées «Chansons populaires francophones de l’année». Ce fut l’occasion, lorsqu’ils sont passés au micro pour remercier, pour Alex Nevsky, de blaguer qu’il n’entend jamais Fanny à la radio, mais constamment Paradis City, et pour Patrice Michaud, de badiner sur l’identité de la fameuse «Marie» de sa chanson.

Le prix «Hommage» a été décerné à Alain Chartrand (cofondateur et directeur général et artistique de Coup de cœur francophone, président du conseil d’administration des Francouvertes, membre sociétaire de l’Académie Charles Cros et vice-président du regroupement Rideau) et le prix «Excellence», à Richard Séguin. Ce dernier a brièvement relaté les points forts de son cheminement professionnel lorsqu’est venu son tour de discourir. C’est son ami Gilles Valiquette qui l’a introduit au public.

Stéphane Venne a accepté le prix «Empreinte culturelle» pour sa légendaire création C’est le début d’un temps nouveau. «Je vous souhaite à tous d’avoir une tune qui rapporte encore des droits d’auteurs 46 ans après avoir été écrite (…) Écrivez ce que vous voyez, écrivez ce que vous sentez, écoutez pour la personne qui écoute, c’est ce qui est le plus important», a déclaré Stéphane Venne.

Au nombre des autres faits saillants, Ariane Moffatt a été élue «Auteure-compositrice de l’année», Yoan a été salué dans la catégorie «Musique country», le groupe Loud Lary Ajust a été plébiscité dans la portion «Musique urbaine» et Safia Nolin a été applaudie en tant que «Révélation de l’année». Au chapitre des musiques de télévision et de film, les indicatifs et trames sonores de Comment c’est fait, 30 vies, 19-2, Les Salmigondis et Mommy ont été saluées.

Le Gala de la SOCAN est par ailleurs toujours le théâtre de prestations étonnantes. Lundi, on a entre autres entendu Klô Pelgag, Pierre Kwenders et Loud Lary Ajust s’époumoner sur C’est le début d’un temps nouveau, Elisapie Isaac, Luce Dufault, Coral Egan, Pierre Flynn et Patrice Michaud se sont unis dans un pot-pourri de valeurs sûres de Richard Séguin, et Fanny Bloom (Terre promise), Matt Holubowski (N’importe quoi), Alfa Rococo (Piaf chanterait du rock), Jérôme Couture (Les bras de Satan), King Melrose (Marie Stone) et Roch Voisine (Ma mère chantait toujours) ont poussé la note sur les nouveaux «Classiques de la SOCAN».

Voici quelques réactions recueillies pendant le 26e Gala de la SOCAN

Stéphane Archambault

Animateur de la soirée

«Quand ils m’ont appelé et m’ont demandé si j’étais intéressé à animer le Gala de la SOCAN, ça n’a pas pris de temps avant que je réponde oui, parce que j’aime ce gala. C’est vraiment un gala – je le dis en sachant que la comparaison est boiteuse, mais je le dis quand même – qui est au Gala de l’ADISQ ce que les Golden Globes sont aux Oscars. C’est un événement entre membres de l’industrie, plus cool, plus relax.»

Ariane Moffatt

Auteure-compositrice de l’année

Chanson populaire de l’année - Debout

«Avec Debout, j’avais envie de faire un hymne au couple. On écrit beaucoup de chansons sur des peines d’amour, des amours inaccessibles. Avec ce single, je voulais célébrer l’amour qui demande du travail et qui marche. Et c’est très spécial pour moi de recevoir le prix d’auteure-compositrice de l’année, parce que c’est vraiment le cœur, la base de mon métier, écrire des paroles, des chansons. Qu’on reconnaisse ça, ça me fait bien plaisir.»

2 frères

Chanson populaire de l’année – Nous autres

«Ce prix fait partie de la série de surprises qui se succèdent depuis un an et demi. On est encore super contents, on vit ça avec beaucoup de bonheur et on est heureux d’être là. La SOCAN est un organisme très important, qui sert à distribuer aux bonnes personnes ce qui leur revient de droit. Nous, les artistes, on n’a pas les connaissances et l’organisation nécessaires pour gérer ça seuls. On a vraiment besoin d’organisation comme la SOCAN, qui nous aident à aller chercher l’argent qui nous revient.»

Richard Séguin

Prix Excellence

«Ça me donne le vertige un peu! (rires) C’est un prix qui nous fait faire une rétrospective, vis-à-vis ce qu’on a fait, ce qu’on a accompli dans le métier, où on s’en va… C’est rare, une telle occasion, où on peut saluer tous les gens rencontrés sur ce chemin. C’est une façon de dire merci, pour moi, et une invitation à continuer. C’est une vision panoramique, on dirait qu’on voit d’en haut de la montagne, on regarde les années passées, les tournées, les musiciens avec qui on a joué, les techniciens…»

Claude Bégin

Chanson populaire de l’année – Avant de disparaître et L’amour est un monstre (succès de Karim Ouellet et Misteur Valaire qu’il a coécrit)

«Je suis vraiment content, Avant de disparaître est la chanson qui a le plus joué en 2015. Pour un premier album, on m’a dit que c’est vraiment, vraiment bon.»

Alex Nevsky

Chanson populaire de l’année – Fanny

«C’est un beau cadeau. On leur a fait croire, Les coloriés, Fanny Fanny a été une belle suite, qui n’était même pas sur l’album Himalaya mon amour. C’est une belle chanson qui est sortie, pas de nulle part, mais qui était vraiment un entre-deux. Elle n’était pas sur Himalaya…, elle est sortie un an après la parution de l’album. Et elle est devenue numéro un radio. Je suis très chanceux. J’ai été très chanceux.»

«Je pense que la SOCAN a fait un travail inimaginable par rapport à tout ce que j’ai d’acquis en ce moment. C’est ce que je trouve le plus fou. Quand j’ai parlé à Luc Plamondon et qu’il m’a raconté tout ce que c’était il y a 40 ans… Je me suis dit : «OK, on part de loin!» Moi, j’ai déjà la SOCAN qui a toute sa structure, et je me dis que c’est comme ça que ça fonctionne depuis toujours. Et ils travaillent encore activement en ce moment.»

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