Les jeunes enfants qui regardent trop la télévision ont plus de risques d'adopter un comportement agressif et antisocial à l'égard d'autres élèves à l'âge de 13 ans, montrent les travaux de la Pre Linda Pagani et de son équipe de l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal.
Ces résultats s'ajoutent à ceux publiés en juillet 2015 qui montraient une corrélation entre le nombre d'heures passées à regarder la télévision chez les enfants d'un peu plus de 2 ans et la probabilité que ceux-ci deviennent victimes d'intimidation à la fin de leur école primaire.
L'âge de 2 ans est particulièrement déterminant pour le développement des zones cérébrales qui régulent l'autocontrôle de l'intelligence émotionnelle.
L'établissement de relations solides avec ses pairs, la bonne entente avec les autres et la construction d'une identité sociale positive au sein d'un groupe constituent des éléments essentiels pour une transition réussie de l'enfance vers l'adolescence, explique la Pre Pagani.
C'est pour cette raison que son équipe a cherché à examiner l'influence à long terme de la consommation de télévision durant la petite enfance sur quatre indicateurs clés de dysfonctionnement social chez des jeunes de 13 ans au développement normal.
Pour y arriver, la chercheuse et son équipe se sont basées sur l'information fournie par des parents quant aux habitudes télévisuelles de leurs enfants à l'âge de 2 ans, puis elles ont examiné les expériences sociales rapportées par ces enfants à l'âge de 13 ans.
En grandissant, les enfants qui avaient beaucoup regardé la télévision étaient plus susceptibles de préférer la solitude, d'expérimenter la victimisation par les autres élèves et d'adopter un comportement agressif et antisocial envers ceux-ci à la fin de la première année du secondaire.
L'importance du contact avec les autres
Le nombre d'heures d'éveil dans une journée est limité en bas âge. Ainsi, plus l'enfant passe du temps devant un écran, moins il a de temps pour le jeu créatif, les activités interactives et d'autres expériences sociocognitives fondatrices.
La chercheuse explique qu'« une vie quotidienne active à l'âge préscolaire permet d'affiner des aptitudes sociales fondamentales qui seront utiles par la suite et qui finiront par jouer un rôle clé dans la réussite personnelle et économique ».
Le détail de cette étude est publié dans la revue Psychological Medicine.
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