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Séries québécoises: nos premières impressions sur «L'échappée», «Mes petits malheurs», «Les Simone», etc...

Séries québécoises: nos premières impressions

La semaine la plus attendue de l’année par les «télévores» québécois s’amorce aujourd'hui. Cette semaine bénie où nos séries adorées débutent et, surtout, où les nouvelles fictions entrent en ondes. Lesquelles vous feront craquer? Lesquelles abandonnerez-vous rapidement? Quels acteurs se démarqueront, dans la peau de quels personnages? Faites vos prédictions!<

En attendant, voici un survol des dates et des heures à retenir, et notre verdict sur les débuts de saison des titres à découvrir. La lutte s’annonce particulièrement chaude le lundi, dans le créneau de 21h…

District 31

(lundi au jeudi, 19h, Radio-Canada. Début 12 septembre)

On était dans les salles de classe, les livres et les tourments des professeurs depuis 20 ans avec Virginie, puis 30 vies, œuvres-phares du répertoire de Fabienne Larouche. Luc Dionne a donc de grands souliers à chausser avec les policiers de son District 31 mais, heureusement, l’homme a le clavier alerte et ça commence bien, avec une affaire d’enfant disparu qui ne nous laisse pas beaucoup de répit. On suivra avec intérêt l’évolution de la relation entre les deux protagonistes principaux, Nadine Legrand (Magalie Lépine-Blondeau) et Patrick Bissonnette (Vincent-Guillaume Otis), qui forment un duo d’enfer au boulot et pourraient également en être un dans l’intimité. Sans surprise, il faut aimer le genre policier et être prêt à s’investir pleinement pour plonger pleinement dans les eaux de District 31, que plusieurs n’aimeront peut-être pas simplement parce qu’ils étaient trop attachés à 30 vies. Mais un poste de police demeure un bassin sans fonds d’intrigues potentielles et, simplement pour ça, il vaudra la peine de jeter un œil.

Notre verdict : 8 / 10

Notre dossier complet ici.

Mes petits malheurs

(lundi, 19h30, Radio-Canada. Début 12 septembre)

Comédie mignonne qui plaira probablement davantage aux enfants qu’aux parents, Mes petits malheurs n’a hélas pas le charme qu’avaient Les Parent lorsqu’ils sont entrés dans le cœur des Québécois, à l’automne 2008. Les artisans de Mes petits malheurs ont reconstitué les années 80 avec beaucoup de talent : tout y est, des vêtements aux couleurs criardes aux jouets de l’époque, jusqu’à la moustache de Jean-Michel Anctil et les références à la crème Budwig. Les «grands» qui ont connu la période dépeinte apprécieront cet aspect de la comédie. Pour le reste, l’esprit demeure plutôt juvénile. Car, Mes petits malheurs, c’est ni plus ni moins que les tracas de l’enfance, vus de l’œil du petit Jeffy (excellent Antoine Marchand-Gagnon, aussi charismatique que mature dans son jeu), pour qui la consommation de barbe à papa est le nec plus ultra lors d’un party entre amis.

Le temps d’un été, au chalet familial, entouré de son frère Sylvain (Luka Limoges), de sa sœur Myriam (Rose-Marie Perrault), ses deux aînés, ses «méchants» parents (parce que trop sévères de son œil de gamin de 12 ans et ¾), Nicole (Catherine Proulx-Lemay) et Claude (Jean-Michel Anctil), et ses amis Éric (Xavier Desroches), Kelly (Marilou Forgues) et son rival Marco (Justin Simon), Jeffy grandit, devient un adolescent, comprend le sens du mot «responsabilités» et se bute à mille petits «drames»: le chantage de son père avec les enfants mourants de l’Éthiopie pour qu’il finisse son assiette, la menace se faire enlever sa «passe» de mini-putt, un nouveau venu qui prend trop de place dans son cercle d’amis, etc.

La narration assurée par Louis Morissette, qui se veut la voix du jeune personnage principal devenu adulte, prend énormément de place et en devient à la longue agaçante; on aimerait sentir que les historiettes de Mes petits malheurs et les réactions de Jeffy vivent par elles-mêmes, sans avoir besoin d’être constamment décrites, de surcroît par un Louis Morissette dont on reconnaîtrait la voix entre mille. Très bon effort de l’auteur Jean-François Léger, mais qui manque un tantinet de magie, et chapeau pour le boulot accompli au niveau visuel, qui a sans aucun doute exigé de très nombreuses recherches.

Notre verdict : 7 / 10.

Feux

(lundi, 21h, Radio-Canada. Début 12 septembre)

La valeur sûre à zieuter absolument. Un suspense qui prend racine dans le passé trouble de personnages qu’on apprend à connaître 30 ans plus tard. Le mystère, les vérités qui éclatent, ceux et celles qui ne sont pas ceux et celles qu’on croyait être, la tension et les textes qui parlent si bien de «nous», de ce qu’on est, l’auteur Serge Boucher apparaît encore une fois en pleine possession de ses moyens. Et que dire des acteurs, Maude Guérin, Alexandre Goyette et Denis Bernard en tête, tous étincelants de justesse. Déjà un coup de cœur.

Notre verdict : 9 / 10.

Notre critique complète ici.

L’Échappée

(lundi, 20h, TVA. Début 12 septembre)

Il n’y a pas grand chose de fin ou subtil dans L’Échappée, nouvelle série de Michelle Allen qui meuble désormais les milieux de soirée du lundi de TVA. Musique omniprésente (et parfois agaçante), effets de ralentis, on a visiblement voulu accentuer l’effet dramatique de cette fresque familiale qui se déroule, à l’écran, dans le Bas-Saint-Laurent. Pourtant, toute cette insistance n’était absolument pas nécessaire: Julie Perrault excelle comme toujours dans le rôle-titre, et l’univers construit par l’auteure tient assez habilement la route pour captiver, sans qu’on ait besoin d’en rajouter une couche pour émouvoir à tout prix. Ce ton trop appuyé pourrait en déstabiliser certains, mais donnons néanmoins la chance au coureur. L’Échappée possède tous les éléments pour rameuter les fidèles téléspectateurs de téléromans (des personnages nuancés et attachants, un suspense à résoudre, des secrets qui jaillissent en cascade, des décors majestueux) pendant plusieurs années.

Notre verdict : 7.5 / 10.

L’Imposteur

(lundi, 21, TVA. Début 12 septembre)

Un grand cru de cette rentrée télévisuelle. Accrochez-vous bien à votre siège, car le niveau de turbulence est élevé dans L’Imposteur. Marc-André Grondin brille de sobriété dans la peau de l’ex-prisonnier Philippe, qui fait des pieds et des mains pour revenir dans le droit chemin et rétablir les liens avec sa fille préadolescente, Flavie (Alexandra Sicard), et contre qui toutes les barrières semblent se dresser. Par un époustouflant détour du destin – on ne cachera pas que les auteurs Annie Piérard, Bernard Dansereau et leur fils Étienne Piérard-Dansereau ont beaucoup d’imagination et que le fondement de leur thriller tourne un peu le coin rond, mais l’astuce propulse et nourrit efficacement l’intrigue -, Philippe aura la possibilité de s’infiltrer dans une autre existence que la sienne, sans trop savoir dans quoi il s’embarque.

L’air taciturne, mains dans les poches, prudent, le jeune homme avancera dans sa nouvelle vie et ira de découverte en découverte, sans pouvoir révéler sa véritable identité, avec comme seul allié son frère Éric (Guillaume Cyr). Ainsi, le téléspectateur ira lui aussi de soubresaut en soubresaut (ce n’est jamais tranquille, soyez-en avertis) et ne devra rater aucun détail s’il tient à poursuivre l’écoute… même si on aurait parfois envie de secouer Philippe avec énergie pour qu’il crache sa vérité et qu’ainsi tout s’éclaircisse! Votre curiosité est piquée? Remettons-en un brin en vantant les superbes images du réalisateur Yan Lanouette-Turgeon et le jeu sans failles de Grondin, Cyr et Raymond Bouchard (Gilles, le père de Philippe), Francine Ruel (Louise, sa mère protectrice), Émilie Bibeau (un peu naïve dans la peau de Marie-Pier, la conjointe d’Éric), Catherine De Léan (Isabelle, l’ex de Philippe et mère de Flavie), François Chénier, Marie Brassard et Sophie Desmarais, dont on doit taire la nature des rôles pour le moment. Marc-André Grondin est producteur associé sur L’Imposteur et a apporté son opinion à chacune des étapes du projet.

Notre verdict : 8.5 / 10

Les Simone

(mercredi, 21h30, Radio-Canada. Début 14 septembre)

Kim Lévesque-Lizotte (de son nom complet) dit avoir voulu rendre hommage à sa génération avec sa comédie Les Simone. «Hommage», voilà un bien grand mot pour quiconque ne s’y reconnaîtra pas. Présentée comme un produit féministe, Les Simone est d’abord et avant tout une comédie intéressante, amusante, sans plus, avec des personnages très typés (et qui pourraient à la longue tomber sur les nerfs – les filles un peu hystériques et constamment en train de texter, ou encore les gens de la banlieue dépeints comme des obsédés de leur architecture et les résidants de Québec, comme des mentalités arriérées, ou presque).

Pour ce qui est du féminisme, soulignons simplement que le mouvement n’a peut-être pas la même définition dans toutes les bouches et que Les Simone représente le féminisme de l’équipe derrière Les Simone. Non, ce n’est pas un comportement propre aux «Y» que de refuser la vie rangée avec marmots, patio et abri-tempo, et il en faut davantage pour s’autoproclamer féministe.

Quelques comportements évoqués dans Les Simone feront hurler certaines filles, alors que d’autres admettront en riant de bon cœur avoir vécu pareille situation. Or, Kim Lévesque-Lizotte se défend bien d’avoir voulu rédiger un manifeste et se dit fière des contradictions de ses héroïnes. Quelques répliques «féministes» amenées en noir foncé et surlignées à double-tour exaspèrent plus qu’elles ne font réfléchir, trop insérées comme des «messages» ; en revanche, des lignes lancées ici et là sont très comiques et bien tournées. Pas toutes bien servies par leur personnage, les actrices, Anne-Élisabeth Bossé en premier lieu, se tirent bien d’affaire.

On reconnaît dans Les Simone la signature du producteur Louis Morissette et du réalisateur Ricardo Trogi, la parenté évidente avec Le mirage et C.A. Même si on adore Trogi et qu’on a encensé – avec raison – ses plus récentes offrandes, de 1987 au Berceau des anges, un geste résolument féministe n’aurait-il pas été de confier la réalisation des Simone à une jeune cinéaste montante? Trop, autre fiction que Radio-Canada proposera éventuellement sur Tou.tv Extra, écrite par Marie-Andrée Labbé et réalisée par Louise Archambault et Chloé Robichaud, et mettant en vedette une jolie brochette de têtes d’affiche féminines, apparaît aussi «féministe», sur papier, que Les Simone, que Radio-Canada illustre pourtant comme «la» série féministe, «le» portrait d’une génération. Les Simone est le genre de série que les unes (et les uns) adoreront, et que les autres détesteront probablement avec véhémence. Une future série-culte? Disons qu’on est loin de La vie, la vie, et que Kim Lévesque-Lizotte n’est pas (encore) Lise Payette.

Notre verdict : 6 / 10

En vrac:

Les séries de retour…

Boomerang (lundi, 19h30, TVA. Début 12 septembre)

L’Auberge du chien noir (lundi, 20h, Radio-Canada. Début 12 septembre)

Unité 9 (mardi, 20h, Radio-Canada. Début 13 septembre)

Mémoires vives (mardi, 21h, Radio-Canada. Début 13 septembre)

O’ (mardi, 21h, TVA. Début 13 septembre)

Au secours de Béatrice (mercredi, 20h, TVA. Début 14 septembre)

Les pêcheurs (mercredi, 21h, Radio-Canada. Début 14 septembre)

Complexe G (mercredi, 21h30, TVA. Début 14 septembre)

Mensonges III (jeudi, 21h, TVA. Début 14 septembre)

On continue de les suivre…

Prémonitions (jeudi, 22h, addikTV)

Ça décolle (mercredi, 19h, V)

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