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«Toutes ces grandes questions sans réponse»: Douglas Kennedy présentera son livre à Montréal (ENTREVUE)

Douglas Kennedy présentera son livre à Montréal (ENTREVUE)
Anthony Ghnassia/Kiehl's

Douglas Kennedy a profité de la 42e édition du Festival du cinéma américain de Deauville pour annoncer au Huffington Post Québec sa participation au prochain Salon du livre de Montréal qui se tiendra du 16 au 21 novembre. Auteur de succès en librairie comme L'homme qui voulait vivre sa vie et Les désarrois de Ned Allen, l'écrivain américain viendra pour l'occasion présenter son nouveau livre, Toutes ces grandes questions sans réponse, à paraître début octobre aux éditions Belfond.

«C'est un peu différent de mes autres livres parce que ce n'est pas un roman. C'est un livre de philosophie et de mémoires», nous a révélé l'écrivain. «C'est un livre qui évoque les questions auxquelles on peut être confrontées dans la vie et qui explique pourquoi on n'a pas forcément besoin de réponses. Ce n'est pas grave de ne pas avoir toujours de réponses. Personnellement, je me méfie des gens qui ont réponse à tout. Les dictateurs comme Kim Jong-Un ont réponse à tout. L. Ron Hubbard (le fondateur de l'église de scientologie), avait aussi des réponses à tout.»

Sous le choc des attentats de Paris

Dans ce livre qui fait suite à Mirage publié en 2015, Kennedy se dévoile également en racontant des épisodes marquants de sa vie. Quand on le questionne sur le sujet, l'auteur nous dit avoir été notamment très marqué par les attentats qui ont frappé la France et Paris, où il possède un appartement dans le 10e arrondissement. «Je suis très attaché à ce pays. Je dois beaucoup aux Français pour mon succès. Et la France a été blessée par ces événements. On a du mal à imaginer qu'en janvier 2017, deux ans se seront déjà écoulés depuis les attentats de Charlie Hebdo. Moins de 48 heures avant ces attentats, je me trouvais dans la rue en face de leurs locaux. J'ai été vraiment choqué par tout ça.»

Au cours de notre entretien réalisé dans les jardins de l'hôtel Barrière Le Normandy à Deauville, Douglas Kennedy s'est exprimé dans un français impeccable. «Pour moi, c'est très important de toujours parler en français, notamment quand je suis à Montréal, a-t-il expliqué. Je soutiens la défense de la langue française. C'est essentiel de garder cet îlot de francophonie en Amérique du Nord. C'est très important de garder son identité culturelle, surtout en période de mondialisation, et avec les États-Unis juste à côté.»

Un habitué de la cinémathèque québécoise

Le romancier passe beaucoup de temps à Montréal (en moyenne une semaine par mois), surtout depuis qu'il s'est remarié avec une Québecoise et qu'il a fait l'acquisition d'un appartement dans le Vieux-Montréal. Grand cinéphile, Douglas Kennedy, qui a pour film de référence Citizen Kane d'Orson Welles, a déploré la fermeture du cinéma l'Excentris sur le boulevard Saint-Laurent. «Pour moi, ça a été une tragédie. Cette fermeture m'a rendu très triste. Montréal a besoin d'un endroit comme ça pour le cinéma indépendant. Heureusement, il y a encore le Cinéma Beaubien, le Cinéma du Parc et la Cinémathèque québécoise que je fréquente régulièrement.»

Kennedy est également un habitué du Festival du cinéma américain de Deauville, où il avait reçu un prix littéraire en 2003 pour Rien ne va plus. Cette année, il était de retour en Normandie pour faire partie du jury du Festival, autour de l'ancien ministre de la culture français Frédéric Mitterrand, de l'actrice Ana Girardot, du réalisateur Radu Mihaileanu, et de l'auteur de bande dessinée et réalisatrice Marjane Satrapi.

Écrire pour le cinéma

Douglas Kennedy a déjà vu trois de ses romans adaptés au grand écran, Cul de sac (sous le titre Bienvenue à Woop Woop) en 1997, L'homme qui voulait vivre sa vie en 2010 et La femme du Vème en 2011. Lors de notre entrevue, il nous a confié avoir encore d'autres projets pour le cinéma.

«Je travaille actuellement sur un scénario pour une actrice française. Mais je ne peux pas en dire plus, parce que c'est en cours d'écriture. J'adore écrire pour le cinéma, mais c'est un vocabulaire différent. Le processus créatif n'est pas le même. Quand j'ai terminé un roman, j'ai des discussions avec mes éditrices à Londres, Paris et New York. Mais la décision finale me revient. Pour un scénario, il faut passer par un producteur, un réalisateur, des dirigeants de studio et tous ont leur mot à dire. C'est quelque chose qu'il faut savoir accepter.»

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La librairie "M'Enfin" à Rennes
Corps et âme de Matz, Walter Hill et Jef aux éditions Rue de sèvres."C'est un polar. Un jour une femme se réveille dans une chambre glauque. Très surprise de se voir dans la glace. Très surprise car normalement c'est un homme.A partir de là l'histoire d'une vengeance est racontée. Pourquoi lui a-t-on fait ça ? Comment ? Que lui est-il arrivé ? C'est une bande-dessinée divertissante et sombre, avec un peu les mêmes ambiances que les films de Tarantino. C'est une BD pour adultes."
Librairie "La lison" à Lille
Même les pêcheurs ont le mal de mer de Diane Peylin aux éditions Les escales"Ce livre est très beau. C'est l'histoire de trois générations d'hommes: le grand-père, le fils et le petit-fils. Tout commence avec le décès du grand-père qui va briser le mal commun qui lie ces trois hommes: l'incapacité à dire ce qu'ils ressentent.Il se divise en trois partie. Chacune d'entre elles raconte la vie d'un homme avec de nombreux aller-retour entre le passé et le présent.Un vrai roman chorale."
Librairie "La Belle Lurette" à Paris
Tardigrade de Pierre Barrault aux éditions Arbre Vengeur"Tardigrade est un premier livre. On ne peut pas le qualifier de "roman", tant il est fragmentaire et singulier. Dans ce petit texte bourré d’humour et de fantaisie, il est question d’un animal minuscule aux propriétés extraordinaires, et de bien d’autre chose encore... Un narrateur pour le moins mystérieux nous fait part de son quotidien : ici, on fait chaque matin l’inventaire de ses organes, il se met à pleuvoir dès que l’on demande un peu d’eau, le sol se dérobe et les invités tombent des balcons, certains hommes ont deux têtes, d’autres n’ont qu’un seul côté, les visages se déforment quand on les regarde avec trop d’insistance et les pandas sont alternativement noirs, puis blancs; le tout raconté en une succession de passages plus ou moins brefs et sur un ton faussement léger, parfait pour ceux qui souhaitent rire ou sourire en laissant le réel de côté le temps d'une lecture."
Librairie "Vivement Dimanche" à Lyon Gabriel
Les méduses ont-elles sommeil ? de Louisiane C.Dor aux éditions Gallimard, collection Nos Vies"C'est un livre très court de 80 pages. Il m'a épaté. L'auteur a écrit 9a à 16 ou 17ans ! L'histoire est celle d'une jeune fille de 18 ans qui arrive à Paris. Pour elle, rien que d'arriver ici lui donne le sentiment d'avoir réussi sa vie. C'est une chronique d'une jeunesse sans horizon. Cette jeune femme va tomber dans la cocaïne sans s'en rendre compte. Ce qui est genial ce sont les descriptions de ses trips. On monte avec elle et on descend avec elle. Ca sent le vécu, c'est très réaliste et les descriptions sont poétiques. Un livre très original, étonnant et enthousiasmant. C'est vraiment génial !"
Librairie "Les Beaux Titres" à Levallois-Perret
Le miroir des illusions de Vincent Engel aux éditions Les Escales"Ce roman historique raconte une histoire de vengeance. Genève, 1849. Atanasio, jeune homme fraîchement arrivé de sa campagne toscane, apprend le décès de son protecteur Don Carlo, et la mission qui lui incombe pour toucher l'héritage de celui qui se révèle être son père. Il s'agit, selon un strict protocole, de le venger des quatre personnes qui ont fait de sa vie un enfer : son épouse Alba, son amant Wolfgang, et les deux bâtards engendrés par les autres infidélités de la première.Ce roman extrêmement bien construit m'a beaucoup plu dans sa peinture très touchantes des personnages. Les dialogues sont particulièrement bien menés, les longues descriptions, rares. Le lecteur accroche dès le prologue et ne relève pas la tête avant la fin des 500 pages. Un parfait roman pour l'été, profond et divertissant qu'il vaut mieux lire au calme pour pouvoir suivre l'intrigue à rebondissements."
Librairie "Les Volcans" à Clermont-Ferrand
La revue Reliefs aux éditions Panorama 5"C'est une revue dont deux numéros sont parus. Le prochaine arrive en semptembre. La ligne ? L'exploration au sens le plus large: des sciences, de l'histoire, des technologies, de la littérature... Un bel objet très instructif ."
Librairie "Violette and Co", à Paris
Mémoire de fille de Annie Ernaux aux éditions Gallimard"C'est un excellent livre d'une grande écrivaine, auteure de La Femme gelée ou encore Passion simple, qui écrit beaucoup de récits autobiographiques, comme c'est le cas ici. Dans ce livre, Annie Ernaux revient sur ses 18 ans, et raconte comment elle a vécu, pendant l'été 1958, sa première relation sexuelle avec un homme, ainsi que les deux années qui ont suivi et comment est née sa vocation d'écrivaine. C'est un livre très fort pour deux raisons. D'abord parce qu'elle revient sur cette expérience sexuelle qui fut un choc, un traumatisme et qu'elle essaye de retranscrire ce qui s'est passé. Ensuite parce qu'elle opère un va-et-vient entre son travail d'écrivaine, aujourd'hui et ce moment-là. C'est un ouvrage sur ce choc initial, sur le travail de mémoire."
Librairie "L'autre Rive" à Toulouse
Cinq Kopecks de Sarah Stricker aux éditions Piranha"Ce livre nous emmène dans la vie de la narratrice. Il parle de la seule faille. Enfant parfaite, élevée par un père tyrannique qui voulait qu'elle soit un géni en tout. Elle se promet une vie professionnelle assez grandiose puis épouse un homme qu'elle n'aime pas trop et tout à coup tombe amoureuse. Et toute la distance qu'elle avait auparavant s'écroule. L'amour s'incarne dans la personne d'un voisin. Il la chamboule. C'est un livre à la fois grave et très drôle. Les personnes sont danss l'exagération. La mère par exemple fait penser à Juliette Binoche dans le film Ma Loute. Le ton grave et humoristique m'a fait aimer ce livre mais aussi la peinture social du Berlin est après la chute du mur. Un roman assez complet et une chronique sociale de cette époque. Très beau style, assez chirurgical et avec un humour souvent grinçant."
Librairie "L'odeur du Temps" à Marseille
Boy, Snow, Bird de Helen Oyeyemi"Ca se passe dans l'entre deux guerre aux Etats-Unis. Il raconte l'histoire d'une jeune fille de 16 ans dont le pere a la main lourde. Elle s'enfuit et au bout de la ligne trouve refuge dans un foyer de jeune fille. Elle rencontre ensuite plusieurs personnes dont un type qu'elle ne supporte pas. Elle en tombe finalement amoureuse. Il s'agit d'un roman sur la question noire aux Etats-Unis mais pas seulement. Il se lit très facilement grâce à cette belle histoire et son humour un peu cynique par moment."
Librairie "Mollat" à Bordeaux
Le nuage d'Obsidienne d'Eric Mc Cormack aux éditions Bourgois"L'auteur est l'un des grands écrivains canadiens contemporains. Ce livre est le récit d'une vie, un livre d'aventure, un roman d'amour et de mystère. Un homme, en marge d'un colloque, découvre dans une librairie un livre qui parle d'un phénomène climatique en Ecosse. Un pays dans lequel il a vécu. Il va s'intéresser profondément à ce phénomène.Le récit de sa vie très fragmenté est très agréable à lire. Il joue sans arrêt sur les contre-pieds. Mais tout se tient . Le récit est bien construit et intelligent. Il y a un vrai plaisir à la fin de comprendre comment les fils ont été tressés, ce qui suscite l'envie de le relire, pour repérer tous les indices semés tout au long du livre."

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