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Le juge Robin Camp admet qu'il ne connaissait pas le droit criminel canadien

Un juge de la cour fédérale admet qu'il ne connaissait pas le droit criminel canadien
Gavel on desk. Isolated with good copy space. Dramatic lighting.
Marilyn Nieves via Getty Images
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Un juge de la Cour fédérale risquant de perdre son emploi en raison des commentaires inappropriés qu'il a faits à l'endroit d'une présumée victime d'agression sexuelle a admis que sa connaissance du droit criminel canadien était "inexistante" à l'époque où il a tenu ces propos.

Le Conseil canadien de la magistrature (CCM) doit décider du sort de Robin Camp, qui s'est excusé au sujet de son attitude envers une jeune femme âgée de 19 ans durant un procès pour agression sexuelle qu'il présidait en 2014.

Les transcriptions des débats judiciaires montrent que M. Camp a demandé à la plaignante pourquoi elle n'avait pas gardé les genoux ensemble afin de freiner son agresseur et l'a informée que le sexe et la douleur allaient parfois de pair.

Selon les transcriptions, le magistrat a également appelé la jeune femme "l'accusée" durant toutes les procédures. La Cour d'appel de l'Alberta a plus tard renversé le verdict rendu par Robin Camp et ordonné un nouveau procès pour l'homme qu'il avait acquitté dans cette affaire.

L'expérience professionnelle de M. Camp, qui est né en Afrique du Sud et a déménagé à Calgary en 1998, a été examinée de près durant les audiences.

Robin Camp a d'abord pratiqué dans le domaine de l'aide juridique, ce qui lui a permis de faire un peu de droit criminel, avant de se concentrer sur le droit relatif aux contrats, aux faillites et aux fiducies ainsi que sur les litiges dans le secteur du pétrole et du gaz naturel.

Il a été nommé juge à la Cour provinciale de l'Alberta en 2012, mais n'a reçu aucune formation sur la législation en matière d'agression sexuelle ou sur comment mener des procès traitant de cette question.

"Mes collègues savaient que mes connaissances du droit canadien étaient très minimes. En fait, elles étaient inexistantes", a avoué le magistrat après avoir été questionné par les membres du comité du CCM vendredi.

Plus tôt, M. Camp avait présenté ses excuses concernant ses remarques à l'égard de la jeune femme, les qualifiant de "grossiers et insultants", tout en faisant de nouveau référence à elle en utilisant le terme "l'accusée" avant de rectifier rapidement le tir.

"D'une certaine manière, je n'étais pas conscient que j'étais influencé par un préjugé, le préjugé qui veut que toutes les femmes se comportent de la même façon et doivent opposer une résistance", a-t-il déclaré durant l'audience.

Robin Camp a assuré que s'il conservait son emploi, il ferait tout en son pouvoir pour éviter les erreurs commises par le passé.

"Je ne peux pas garantir que je n'ai pas de préjugés dans d'autres domaines, mais j'ai appris à demeurer vigilant et à demander de l'aide lorsque j'en ai besoin, a-t-il affirmé. J'étais et je serai toujours vigilant, mais je ne serai jamais parfait."

Les conclusions finales doivent être présentées lundi. Le comité transmettra ensuite sa recommandation au CCM, qui communiquera à son tour sa propre recommandation à la ministre fédérale de la Justice.

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