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«Saloon – Cavale au cœur du Far West» du Cirque Éloize: la fête au village! (PHOTOS)

«Saloon» du Cirque Éloize: la fête au village!
Cirque Eloize

Le Cirque Éloize n’a pas joué de chance pour l’avant-première de sa nouvelle production, Saloon – Cavale au cœur du Far West, campée sous chapiteau sur le site du Festival western de St-Tite jusqu’au 18 septembre prochain.

Jeudi, alors que – ô malchance – les médias étaient invités à assister et rendre compte du spectacle, la fresque mise en scène par Emmanuel Guillaume et portée de tout son long par l’omniprésente musique d’Éloi Painchaud, a été amputée de trois de ses numéros-phares. La blessure d’un artiste a d’abord causé l’annulation du segment du mât chinois, puis la pluie diluvienne qui s’abattait sur la région et s’infiltrait sur scène a obligé la violoniste qui s’écarte normalement dans la roue Cyr au son de Crazy, de Patsy Cline, à simplement manier son archet sans exhiber ses autres talents.

Les conditions météorologiques ont de surcroît entraîné la non-présentation de la finale acrobatique avec planche coréenne, pour des questions de prudence et de sécurité. Le temps maussade de jeudi a, en fait, forcé toute l’équipe à remanier chacun des tableaux de ce Saloon quand même divertissant.

Heureusement, il n’en sera pas ainsi tous les soirs. D’ici la fin de ce 49e Festival western de St-Tite, qui s’ouvre officiellement aujourd’hui, quand le ciel clair le permettra, le public aura droit à l’intégralité de la présentation, extravagances corporelles inclues. Mais on ne blâmera certainement pas le Cirque Éloize de protéger ses têtes d’affiche et de leur éviter des blessures potentielles.

De toute façon, mât chinois, roue Cyr et planche coréenne ou pas, Saloon – Cavale au cœur du Far West demeure essentiellement, dans l’ensemble, un enchaînement festif, pas spécialement spectaculaire ou époustouflant, où la danse occupe une aussi grande place que les acrobaties. On s’y amuse bien et on y tape du pied sans trop s’extasier et, surtout, on se laisse emplir les oreilles de titres country célèbres, de Ring of Fire à Cotton Eye Joe, qu’Éloi Painchaud, cousin de Jeannot Painchaud ― président et directeur artistique du Cirque Éloize, et directeur de création de Saloon ― a revisités, en plus d’avoir mitonné d’autres échantillons originaux pour emplir le reste de l’espace sonore. Car le silence n’existe pas dans Saloon.

«Saloon» du Cirque Éloize

Éparpillé

C’est un terreau fertile que celui de nos racines. Avec un peu d’imagination, celui-ci se marie très bien à l’univers du cirque. Le Cirque Alfonse, par exemple, avait utilisé le filon des camps de bûcherons dans Timber!, œuvre audacieuse qui lui a permis de se distinguer à l’international, pour amuser la galerie en jonglant avec des haches, entre autres.

Saloon – Cavale au cœur du Far West n’a pas la même originalité, mais transpire la même énergie rustique, très terre-à-terre, celle qui évoque les western spaghetti, l’Amérique en construction. Pas de délires oniriques ou abstraits ici, que du concret, des chemises à bretelles, des chapeaux de cowboys et un décor reposant sur une structure de bois étagée et ses escaliers, dans laquelle les artistes montent et descendent au gré de l’histoire. Histoire qu’on aura un peu de mal à saisir si on est assis trop loin de l’action.

Saloon, c’est l’incarnation d’un party qui lève allègrement au tournant des années 1800, de la fête au village qui s’anime jusqu’au petit matin, avec ses emportements, ses excès et ses débordements. Pour compenser l’absence de prouesses physiques, peu nombreuses ― les classiques tels le main à main et les sangles aériennes y sont tout de même tous, qu’il pleuve ou pas ―, on a inséré des fantaisies qui ne tromperont pas les connaisseurs de cirque, mais raviront sûrement le très large bassin de visiteurs du Festival western de St-Tite, comme les chorégraphies dansées agréables à l’œil sans être impressionnantes, les marionnettes géantes et les musiciens en activité, qui donnent de la substance à l’ensemble. Un journaliste a fait remarquer à voix haute, jeudi, que Saloon relève davantage du théâtre que du cirque, une observation très juste.

Fourre-tout de disciplines variées, le dernier-né d’Éloize, qui a d’abord été proposé en août à Foxwoods, au Connecticut, n’est pas la meilleure carte de visite de ses créateurs, mais on doute que le «facteur wow» ait été la première motivation de ces derniers, qui devaient d’abord et avant tout mettre sur pied un événement rassembleur qui colle à l’esprit de St-Tite et respecte l’ambiance de son festival-culte. Ce n’était peut-être pas le cadre parfait pour oser et dérouter.

Car rappelons que le Cirque Éloize a conclu un partenariat d’affaires de trois ans avec le Festival western de St-Tite, lequel inaugure cette année son Village Cirque où on trouve, en plus de la tente qui abrite Saloon – Cavale au cœur du Far West, une aire de restauration, des bars et des ateliers de cirque pour toute la famille. Le projet se devait donc ratisser large, ce qui explique peut-être le caractère un peu éparpillé de Saloon – Cavale au cœur du Far West.

Le 49e Festival western de St-Tite se tient du 9 au 18 septembre 2016. Une moyenne d’environ 600 000 personnes y sont attendues, et des personnalités comme Renée Martel et Patrick Norman, Édith Butler et Annie Blanchard, entre autres, doivent s’y produire.

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