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Mission de paix des Nations unies: les partis d'opposition à Ottawa exigent un vote

Mission de paix: les partis d'opposition à Ottawa exigent un vote

OTTAWA – Les partis d’opposition à Ottawa montent au front pour demander un vote sur la mission canadienne de maintien de la paix des Nations unies.

« Pour un gouvernement qui tient autant à la consultation, je m’explique mal pourquoi il ne veut pas consulter le Parlement lorsqu’il vient temps de s’engager dans des missions de combat ou de paix », critique Hélène Laverdière, porte-parole du NPD en matière d’Affaires étrangères.

Les ministres Sajjan et Bibeau disent qu'il n'y aura pas de vote. (Photo : Reuters)

« Comme on disait dans mon ancien métier, on tire d’avance et on pose des questions après. C’est un peu comme ça qu’on se sent en ce moment. Les libéraux tirent d’avance et poseront les questions après », exprime pour sa part le député bloquiste Michel Boudrias, qui est un ex-officier du Royal 22e Régiment.

Deux ministres du gouvernement Trudeau ont déjà confirmé que les députés fédéraux n’auraient pas le mot final sur la mission à venir, qui enverra 600 hommes et femmes en uniforme dans des destinations encore inconnues jusqu’ici.

La ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, a déclaré plus tôt cette semaine au Huffington Post Québec que la décision ne serait pas soumise à l’approbation des parlementaires. Elle pourrait toutefois faire l’objet de débats aux Communes.

Même son de cloche du côté du ministre de la Défense, Harjit Sajjan. Sous prétexte que les missions de paix des Nations unies faisaient partie de la plateforme électorale libérale, le cabinet ministériel devra prendre des décisions dans les plus brefs délais, a-t-il dit en entrevue avec le Globe and Mail.

Mais selon le porte-parole conservateur en matière de Défense, Pierre Paul-Hus, cette décision du gouvernement Trudeau est « complètement idéologique ». L’ancien commandant accuse les libéraux d’avoir « peur de répondre aux questions » de l’opposition.

« Quand M. Sajjan dit : "Je connais ça, je suis un soldat, je sais comment ça marche", il reste que c’est la politique qui noue les parlementaires, dit Paul-Hus. On doit poser des questions et avoir des réponses. Il n’a pas à prendre de décision unilatérale. »

Décider sans consulter

Lorsqu’il était au sommet de l’OTAN, en Pologne, plus tôt cet été, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que 450 militaires canadiens seraient déployés en Lettonie dès 2017. Il s’agit du plus grand déploiement militaire en Europe depuis la Guerre froide.

« Plutôt que de tisser des liens avec les partis d’opposition et de parvenir à un consensus sur l’approche à adopter par rapport à la Russie, le premier ministre Justin Trudeau a décidé d’agir seul sans consulter le Parlement », indique Hélène Laverdière du NPD.

Les conservateurs accusent les libéraux de vouloir envoyer les militaires canadiens dans des zones de guerre pour s’assurer un siège au Conseil de sécurité des Nations unies ou encore « répondre aux aspirations politiques du premier ministre ».

« Les missions que le gouvernement va renvoyer aux Nations unies, c’est très dangereux, soutient Pierre Paul-Hus en entrevue téléphonique. Ce n’est pas des missions comme les gens s’imaginent. On est loin du maintien de la paix qu’on a connu à l’époque. »

« Nos soldats sont professionnels. Nos soldats peuvent être envoyés n’importe où dans le monde, dit-il. Mais l’important, c’est d’avoir les moyens de faire la mission. C’est ce qu’on n’a pas comme information. »

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