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«Prank»: la comédie déjantée québécoise agite la Mostra de Venise (ENTREVUE)

«Prank»: la comédie déjantée québécoise agite la Mostra de Venise (ENTREVUE)

VENISE - En compétition à la Semaine de la critique, le premier long-métrage de Vincent Biron n'est pas passé inaperçu à Venise. Et pas seulement parce que le réalisateur québécois de Prank et son équipe sont débarqués en grand nombre à la Mostra. Le jour de la première de la nouvelle série très attendue de Paolo Sorrentino, The Young Pope, Vincent Biron et sa bande ont eu la bonne idée de se promener près du tapis rouge avec une bannière représentant un énorme phallus, que l'on peut également voir dans Prank.

Les carabinieri sont conquis

«Au début, les policiers ont pensé que c'était une action politique. Puis quand ils ont pris la bannière, ils se sont dit "Mais qu'est-ce qu'on va faire avec ça!"» a raconté Vincent Biron au Huffington Post Québec, juste avant la grande première de Prank à Venise. «Ils voulaient la jeter, mais on leur a dit qu'elle était importante parce que d'autres festivals nous l'avaient demandée. Ils nous ont dit alors de venir la chercher au poste le lendemain et ils l'ont repliée assez soigneusement. Mais quand je suis allé la chercher, elle était toute chiffonnée. Ça veut dire clairement qu'ils l'ont dépliée au poste, et qu'ils se sont tous pris en photos devant. Je suis sûr que présentement à Venise, il y a beaucoup de selfies avec cette bannière là et des carabinieri devant!»

L'anecdote est un peu à l'image de Prank, qui fait tout sauf se prendre au sérieux. Le film suit une bande d'ados qui décident de filmer avec leur cellulaire les blagues et autres mauvais coups qu'ils mettent eux-même à exécution. Mais qu'on se rassure, aucune victime apparaissant à l'écran n'a été maltraitée. Et toutes ont été consentantes... «Au début, je voulais faire de vrais pranks, en impliquant de vrais gens. Mais ça aurait été trop long à accomplir», nous a expliqué Vincent Biron. «Il faut savoir que pour chaque coup réussi que tu peux voir sur YouTube, il y a beaucoup d'erreurs et de coups d'essai.»

Supermalades

Quand on l'interroge sur ses influences, le réalisateur cite volontiers Kevin Smith, et Judd Apatow, et déplore le manque de comédies irrévérencieuses et déjantées au Québec. «On aime Superbad (Supermalades en V.F) de Judd Apatow, mais au Québec, on ne fait pas trop de films comme ça. On ne voit pas ces influences là au Québec, et c'est pas normal, parce qu'on a tous vu ces films là. Superbad, je me suis vraiment bidonné devant. J'espère que notre film aidera à changer un peu la donne. On espère que les gens vont se dire que c'est correct maintenant un film où ça sacre, où les jeunes disent des jokes de cul, et où ça parle de pénis.»

Faire un film de jeunes qui parle aux jeunes peut aussi se révéler un exercice casse-gueule. «Ce que Vincent (Biron) a bien réussi à faire, c'est de ne pas juger les jeunes qui sont dans le film», nous a confié l'acteur Alexandre Lavigne qui joue le personnage de Martin, le leader «spirituel» de la gang de Prank,. «Ce qui me fait tripper dans le film, c'est qu'on peut le comparer à un teen movie américain parce qu'il y a cette même folie. On n'est pas dans le commentaire. C'est juste du fun

Et Vincent Biron d'ajouter: «C'était important pour moi de faire un film sur l'âge ingrat, mais sans exploiter uniquement ce côté ingrat. Quand un réalisateur fait un film sur son adolescence, souvent il va trouver une façon d'expier tout ce qu'il a vécu de difficile. Il y a de ça dans Prank. Mais l'adolescence, ce n'est pas juste un âge où tu vis des choses intenses et tristes. Il y a aussi le côté on déconne avec les amis.»

Clarinette et inspection des toilettes

Simon Pigeon, qui incarne le personnage de Jean-Sé, se reconnaît aussi dans Prank, même si à 26 ans, il a depuis longtemps laissé l'âge ingrat derrière lui. «On parle vraiment comme ça. Je mentirais si je disais que je n'ai jamais fait de jokes épouvantablement vulgaires entre amis», dit-il. De son côté, Vincent Biron s'identifie plus au personnage de Stefie, le «souffre-douleur» de la gang, joué par Etienne Galloy.

«Quand j'étais jeune, j'étais Stefie, je jouais de la clarinette comme lui, j'avais ma petite gang, mais j'étais pas quelqu'un de très populaire. Et je faisais aussi des pranks avec mes amis. On allait dans des cabines téléphoniques, on appelait des gens pour leur dire qu'on était l'agence d'inspection des toilettes, puis on leur demandait d'aller flusher leur toilette pour s'assurer que ça allait tourner du bon côté. Et ils le faisaient!»

Après Venise, Vincent Biron et ses acteurs sont attendus - avec leur bannière - à Toronto pour le TIFF. Ils poursuivront ensuite leur tournée des festivals qui les conduira notamment à Hambourg en Allemagne, et à Montréal pour le Festival du Nouveau Cinéma (FNC). Coécrit par Vincent Biron, Alexandre Auger, Éric K. Boulianne et Marc-Antoine Rioux, Prank, qui met également en vedette la jeune comédienne Constance Massicotte, prendra l'affiche au Québec le 28 octobre.

Les frais de ce voyage ont été payés par Téléfilm Canada.

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