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Un caucus libéral sous le signe de la grogne (encore) et de l'insatisfaction

Un caucus libéral sous le signe de la grogne (encore) et de l'insatisfaction
Quebec Premier Philippe Couillard attends the World Climate Change Conference 2015 (COP21) at Le Bourget, near Paris, France, December 5, 2015. REUTERS/Stephane Mahe
Stephane Mahe / Reuters
Quebec Premier Philippe Couillard attends the World Climate Change Conference 2015 (COP21) at Le Bourget, near Paris, France, December 5, 2015. REUTERS/Stephane Mahe

Alors que les députés libéraux convergent vers Gatineau pour un caucus de deux jours, plusieurs pensent qu'ils ne sont pas au bout de leur peine. Les gaffes continuent de s'accumuler, si bien que les libéraux, généralement très discrets sur leurs états d'âme, sont beaucoup moins gênés de partager leurs frustrations.

La goutte qui a fait déborder le vase a été versée quand le bureau du premier ministre a décidé de boycotter l'émission de radio de l'ex-vice-première ministre Nathalie Normandeau.

Une décision unilatérale qui n'a été discutée ni au caucus, ni au conseil des ministres. Or plusieurs députés, et ministres, connaissent bien Mme Normandeau. Et malgré les accusations criminelles qui pèsent contre elle, elle est toujours très appréciée. Le mot d'ordre a donc été perçu comme une condamnation sans procès.

Ce n'est pas la première fois que les députés constatent que les décisions « viennent d'en haut » sans qu'on les consulte. Ils ont encore en tête la déclaration du premier ministre lors de la Conférence de Paris qui annonçait la fin du pétrole sur l'île d'Anticosti. La surprise a été totale.

Manque de cohésion

La pause de l'été devait permettre de tourner le dos à la dernière session difficile du gouvernement.

Mais, selon plusieurs sources, le dossier de Rona a rappelé que le cas de Jacques Daoust « aurait dû être réglé au printemps ».

L'ancien ministre, qui a mérité bien des surnoms, comme le « king » ou le « coq », parce qu'il avait la prétention d'avoir toujours raison, n'a jamais eu de bonnes relations avec le bureau du premier ministre.

La décision, tardive, de le laisser partir a eu pour effet de ramener le nom du chef de cabinet du premier ministre dans l'actualité. Le travail de Jean-Louis Dufresne a été mis en question deux fois plutôt qu'une : dans le dossier de la vente des actions de Rona et dans celui des irrégularités au ministère des Transports que le député Robert Poéti a dénoncées.

Encore une fois les langues se sont déliées. Jean-Louis Dufresne a la réputation de ne pas faire dans la dentelle et de ne pas être très accessible aux députés. On lui reproche son ton bref, sans appel.

S'ajoutent les cabinets ministériels, qui ont aussi leurs griefs. Les communications avec le bureau du premier ministre sont déficientes. La semaine dernière encore, sur le salaire minimum à 15 dollars, les positions du ministre des Finances et du premier ministre sont apparues contradictoires. L'anecdote n'est pas unique.

Norm MacMillan au bureau du premier ministre

Pour pallier les relations difficiles, l'ancien whip Norm MacMillan a été appelé à la rescousse. Même si M. MacMillan est surtout reconnu pour avoir asticoté sans relâche l'ex- députée caquiste Sylvie Roy, son embauche au bureau du premier ministre est considérée comme « la meilleure décision de l'été ».

On estime que son expérience de parlementaire lui donne l'ascendant nécessaire pour faire passer les messages. Norm MacMillan, qui est reconnu pour ne pas avoir la langue dans sa poche, « n'est pas du genre à se laisser intimider par un ministre ».

Est-ce que ce sera suffisant pour apaiser la grogne alors que l'atmosphère au bureau même du premier ministre est, selon plusieurs sources, tendue?

Les libéraux mènent dans les sondages

La nouvelle session parlementaire commence pour le gouvernement de Philippe Couillard comme la précédente s'était terminée. Même le puissant ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a réussi à faire la première bourde de la saison en conjecturant de façon douteuse sur les motivations qui ont mené à l'attentat au Métropolis en 2012. Il a dû s'excuser.

Malgré tout, les libéraux continuent de se maintenir en tête des sondages. Un fait qui contribue certainement à atténuer la grogne, mais les frustrations du caucus, elles, sont bien réelles.

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