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G20 : le pouvoir discret de la Chine

G20 : le pouvoir discret de la Chine

Le sommet du G20 revêt une importance cruciale pour le président chinois Xi Jinping. L'hôte de l'événement tente d'y montrer que son pays peut devenir une alternative sérieuse aux États-Unis sur la scène internationale et gérer l'économie mieux que l'a fait Occident. Plusieurs analystes parlent d'un moment pivot dans l'histoire des relations internationales.

La Chine a beau être la deuxième économie de la planète, elle joue un rôle plutôt effacé sur la scène internationale. Une situation que compte corriger le président Xi Jinping le plus rapidement possible.

Il a entrepris de grandes réformes qui ont permis d'augmenter la présence de Pékin dans les missions de paix des Nations unies.

Le gouvernement communiste a aussi créé ses propres organisations internationales pour faire contrepoids à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international.

Il a entre autres mis sur pied la banque asiatique d'investissement dans les infrastructures auquel compte se joindre le Canada, et pourrait maintenant se servir du sommet du G20 pour faire avancer d'autres de ses dossiers.

En plus de promouvoir l'innovation, un nouveau secteur dans lequel la Chine veut se démarquer souligne le professeur, Xi Jinping a profité de sa tribune pour changer l'image négative qu'a son pays en disant que « les montagnes vertes et l'eau pure avaient autant de valeur que l'or et l'argent ».

Ce discours minutieusement préparé visait à prouver au reste de la planète que la Chine comprend les préoccupations internationales, croit John Kirton

« Tout le monde a acquiescé lors de son discours, explique-t-il. C'était très habile de sa part. Xi a montré qu'il peut être un grand communicateur. Le problème est que le jour suivant, l'environnement avait disparu des écrans radars et il n'était question que d'économie. »

Imposer les valeurs chinoises?

C'est ce que l'on appelle « le pouvoir discret » (soft power) explique Helene Emorine du groupe de recherche sur le G20. La crainte, selon elle, est qu'en plus de ses visées économiques, la Chine pourrait aussi imposer ses valeurs au reste de la planète.

« On ne sait pas encore comment la Chine réussira à gérer cette tension à l'internationale, tout en gardant le contrôle en Chine », poursuit Mme Emorine.

Censure, droits de la personne, il y a aussi l'enjeu du respect des règles internationales. Pékin les rejette lorsqu'elles ne lui conviennent pas. C'est ce qui est arrivé dans le dossier de la mer de Chine méridionale. La cour permanente d'arbitrage de La Haye a jugé que le pays ne possédait aucun droit historique dans la région. Le gouvernement communiste a simplement ignoré la décision.

« Les chefs d'État doivent être extrêmement vigilants, soutient le professeur Kirton. Il faut surveiller la Chine plus attentivement que par le passé, mais il fait aussi être intelligent. La Chine n'est plus le pays que l'on a connu lors de la guerre froide ».

Xu Jinping lui, dit simplement qu'il veut occuper la place qui lui revient. Personne ne sait cependant ce qu'il a exactement en tête.

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