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Le ministère de la Sécurité publique abandonne État islamique et adopte Daesh

Pour le ministère de la Sécurité publique, l'État islamique n'existe plus
CP

Le ministère fédéral de la Sécurité publique emploiera dorénavant l'acronyme arabe Daesh pour désigner le groupe armé État islamique (ÉI).

Dans l'avant-propos du rapport public de 2016 sur la menace terroriste pour le Canada, le ministre Ralph Goodale explique qu'il s'agit d'une décision réfléchie.

"C'est une grave et triste réalité que des groupes terroristes, en particulier le soi-disant État islamique en Iraq et au Levant (EIIL), aient recours à la propagande extrémiste violente pour encourager des personnes à soutenir leur cause", écrit-il.

"Ce groupe n'est ni islamique, ni un État, et sera donc appelé Daesh (son acronyme arabe) dans le présent rapport", tranche M. Goodale dans son avant-propos.

Daesh, qui est en fait l'acronyme arabe désignant le groupe armé État islamique, déplaît particulièrement aux combattants du groupe terroriste, selon Sami Aoun, politologue spécialiste du Moyen-Orient.

"Le terme Daesh est un terme péjoratif pour les combattants de ce qu'on appelle l'État islamique pour la simple raison que ça pourrait avoir une connotation péjorative, même dans la langue arabe, ce qui n'est pas très apprécié de leur part", explique-t-il en entrevue.

En choisissant d'employer ce terme, le Canada emboîte le pas à d'autres pays occidentaux, notamment les États-Unis et la France, relève M. Aoun, qui y voit une façon de "préserver la paix civile et l'harmonie dans des sociétés de plus en plus plurielles et multireligieuses".

"On préfère Daesh pour contourner l'appellation islamique, qui pourrait être offensante ou porter préjudice aux adeptes de cette religion qui ne se voient pas dans les paroles, les propos et les actions de Daesh", précise-t-il.

Le rapport rendu public jeudi par le ministère de la Sécurité publique fait le bilan des menaces terroristes auxquelles fait face le Canada.

On y annonce entre autres que le nombre de "voyageurs extrémistes canadiens" a augmenté de façon assez significative, passant de 130 personnes en 2014 à 180 personnes à la fin de l'année 2015.

"On croit que plus de la moitié se trouvent présentement en Turquie, en Iraq ou en Syrie", est-il spécifié dans le document.

Le ministère évalue que les femmes représentent maintenant "environ 20 pour cent" du nombre total de voyageurs extrémistes provenant du Canada.

"Le rôle des femmes qui voyagent en Syrie n'est pas toujours clair. L'hypothèse la plus commune est que celles-ci vont à l'étranger pour se marier avec des terroristes; toutefois, les raisons du voyage et le rôle de ces femmes varient", peut-on lire dans le rapport.

"Certaines peuvent occuper des rôles secondaires au sein des groupes terroristes alors que d'autres semblent s'entraîner et prendre part aux combats. Certaines ont également facilité le voyage d'autres femmes", poursuit-on.

Le rapport précise d'autre part que le niveau actuel de la menace terroriste au Canada est établi à "modéré", et ce, depuis le mois d'octobre 2014, lorsque le pays a été frappé par deux attentats.

L'échelle compte cinq niveaux de probabilité d'un attentat terroriste violent: très faible (très peu probable), faible (possible, mais peu probable), modéré (pourrait survenir), élevé (va probablement survenir) et critique (très probable et pourrait être imminent).

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