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Le Parti vert du Canada va revoir son soutien au mouvement BDS

Le Parti vert du Canada va revoir son soutien au mouvement BDS

OTTAWA – Le Parti vert du Canada, avec Elizabeth May toujours à sa tête, va reconsidérer son appui au mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) à l’endroit d’Israël lors d’une assemblée extraordinaire avec ses membres.

Les officiers du parti tenteront de trouver une façon de reformuler ou de diluer la motion qui a créé la controverse depuis son adoption lors du congrès qui s’est tenu à Ottawa, début août. La nouvelle résolution devra ensuite être validée par une «importante majorité» des membres, a indiqué le chef adjoint Daniel Green.

«On était naïfs de croire que d’adopter le système traditionnel [50% des voix plus un] aurait créé de la cohésion dans le parti. Ce qu’on a créé, c’est de la division. Il y a des gagnants et des perdants. L’objectif, c’est d’avoir le moins de perdants possible», a-t-il décrit, en entrevue.

Le Parti vert du Canada a décidé de changer sa façon de faire au dernier congrès et de permettre aux membres présents sur place de voter sur les résolutions par une majorité absolue. Or, ces changements ont fait bien des mécontents, raconte M. Green.

«On croyait, faussement, qu’avec le système adopté que ça allait fonctionner. Et là, on s’est aperçu que le parti était déchiré. Et ça, c’est mauvais pour un parti. Elizabeth, évidemment, en tant que chef, était le point de mire de toute cette décision. Elle était tiraillée des deux côtés. Alors, on peut et on doit faire mieux.»

Selon M. Green, les membres auraient pu trouver un meilleur compromis s’ils avaient eu plus de temps. Le parti aurait pu, entre autres, modifier la résolution afin de ne pas mettre le blâme sur Israël ni sur la Palestine, ou encore élargir la résolution afin d’englober d’autres conflits territoriaux à travers le monde.

Le Canada ne peut pas se permettre de prendre position s’il veut faire partie du processus de paix et mettre fin au conflit israélo-palestinien, dit-il.

Jusqu'à ce que BDS nous sépare

Elizabeth May s’était distanciée de l’appui des membres au mouvement BDS, après le vote, et disait même réfléchir à son avenir au sein du parti. Mais elle a mis fin aux rumeurs à son sujet, lundi, lorsqu’elle a annoncé qu’elle resterait chef du Parti vert du Canada.

Du même souffle, la chef ― et seule élue de son parti ― a tenu à modérer ses propos du dernier mois. Elle disait, il n’y a pas si longtemps, qu’elle avait été déçue de l’appui des Verts à l’imposition de sanctions économiques à Israël.

«Je partage les inquiétudes des gens dans ce mouvement. Mais je trouve leurs solutions mauvaises et non efficaces pour la paix dans la région et pour les droits humains», a-t-elle dit en conférence de presse.

«Pour ma part, je pense que les gens dans le mouvement BDS sont des personnes avec une bonne volonté. Malheureusement, c’est un mouvement qui divise. Je pense que ce n’est pas un mouvement antisémite. Mais il y a des gens qui donnent leur appui à ce mouvement qui sont antisémites.»

Une assemblée extraordinaire sera convoquée 90 jours à l’avance afin de ratifier certaines résolutions, dont l’appui à BDS, qui n’ont pas obtenu le consensus souhaité par les Verts.

Deux délégués par circonscription pourront ainsi voter en personne ou par voie électronique ― que ce soit via Skype, via une téléconférence ou autres. La réunion aura lieu au mois de décembre, dans le meilleur des cas.

Mme May espère qu’avec la «bonne volonté» de tous, le parti réussira à trouver un terrain d’entente sur des questions sensibles comme le conflit israélo-palestinien.

Elle a toutefois refusé de confirmer qu’elle resterait chef si son parti appuyait officiellement le mouvement BDS au terme de cette assemblée, sous prétexte que la question était hypothétique.

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