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La Maison Albatros refuse d'administrer une première demande d'aide médicale à mourir

Un établissement refuse d'administrer une demande d'aide médicale à mourir
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La Maison Albatros de Trois-Rivières a fait face cet été à une première demande d'aide médicale à mourir. Comme l'établissement de soins palliatifs n'offre pas cette intervention médicale, le patient a dû être transféré au centre hospitalier de Trois-Rivières, tel que prévu par la loi.

Radio-Canada a appris qu'un premier patient vivant dans une maison de soins palliatifs de la Mauricie et du Centre-du-Québec s'est vu redirigé pour recevoir l'aide médicale à mourir. La Maison Albatros, qui ne souhaite toutefois pas relancer le débat, a confirmé l'information avant la parution des données officielles.

Le cas est survenu au cours de l'été et a été redirigé vers le centre hospitalier, conformément à la procédure légale.

Une demande qui a « ébranlé » le personnel

La majorité des membres du personnel ont été « ébranlés » par la demande du patient, relate la directrice de la Maison Albatros, Anne-Marie Hébert. Elle explique que celui-ci y a séjourné un certain temps avant d'être transféré. « C'était un peu troublant quand c'est arrivé », ajoute-t-elle sachant que plusieurs membres du personnel s'étaient attachés au patient.

Comme c'est le cas pour tous les établissements de soins palliatifs, la maison Albatros a le devoir de se doter d'une politique sur les soins de fin de vie qui précise la nature et l'étendue des soins disponibles.

« Est-ce que ce monsieur, il lui manquait une part d'information? », questionne Anne-Marie Hébert, qui se demande si le patient savait qu'il ne pourrait pas recevoir le soin dans l'établissement.

Un soin encore marginal dans les maisons de soins palliatifs

Sur 31 maisons de soins palliatifs au Québec, seules deux maisons offrent l'aide médicale à mourir : la maison René Verrier de Drummondville et la maison Aube-Lumière de Sherbrooke.

La loi concernant les soins de fin de vie est entrée en vigueur le 10 décembre 2015.

Un cas qui a changé les façons de faire

La direction de la Maison Albatros affirme que le cas survenu cet été a changé les façons de faire. Dorénavant, le patient doit signer un formulaire papier avant d'être accueilli à la Maison Albatros et accepter que les soins offerts ne soient que des soins de confort. Ce n'était pas le cas avant que cette première demande d'aide médicale à mourir ne survienne.

«Le patient est informé formellement par écrit, avant de rentrer.» — Anne-Marie Hébert, directrice de la Maison Albatros

Le patient qui choisi de finir ses jours à la Maison Albatros le fait en toute connaissance de cause.

Vers un changement de position?

Les membres du conseil d'administration sont divisés sur la question d'offrir ou non le soin d'aide médicale à mourir, et ce depuis les premiers balbutiements du projet de loi à l'Assemblée nationale du Québec. Une bénévole de l'établissement avait remis sa démission dans la foulée du débat entourant les soins de fin de vie.

La direction soutient que le cas survenu ces dernières semaines « n'a pas changé fondamentalement la position de la maison », mais « ça va se rediscuter », assure Anne-Marie Hébert.

La prochaine réunion du conseil d'administration de la Maison Albatros est prévue en septembre. Même si la question n'est pas à l'ordre du jour, la directrice s'attend à ce que le sujet soit soulevé par des membres du conseil d'administration.

Les prochaines données de la Commission sur les soins de fin de vie seront disponibles dans le rapport déposé à la fin du mois de septembre. Il sera alors possible de savoir si d'autres demandes ont été formulées dans l'une ou l'autre des maisons de soins palliatifs du Québec.

Les soins de fin de vie en Mauricie et au Centre-du-Québec au 10 juin 2016 :

  • 11 demandes d'aide médicale à mourir
  • 9 demandes administrées
  • 2 demandes non administrées (1 personne décédée avant administration et 1 demande volontairement retirée)

Source : CIUSSS Mauricie et Centre-du-Québec

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