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Oubliez les films, les vrais sont bien plus beaux

Oubliez les films, les vrais sont bien plus beaux
©Michael Muller / Taschen / CPi Syndication

Michael Muller avait fait ses preuves. Faire les affiches des plus gros blockbusters de ces dernières années, photographier les stars du cinéma, les rock stars, des gangs de motards, des sportifs de légende. Il a heureusement trouvé un nouveau défi à relever en 2007. Pour son anniversaire, sa femme lui offre un séjour sur l'Île de Guadalupe au large du Mexique, un lieu paradisiaque pour les amateurs de requins. Le premier face à face est un tournant. Le photographe, très actif sur Instagram, sait que désormais son travail sera sous l'eau, avec les requins.

Quand Mickael Muller parle des requins, on est loin, très loin des requins d'Hollywood, ces monstres sanguinaires comme dans le film The Shallow (Instinct de survie, en français) avec Blake Lively qui sort ce mercredi 17 août. En développant une technique inédite, Michael Muller est parvenu à recréer sous l'eau un vrai studio avec bien plus de lumière que les photos sous-marine traditionnelles. Conscient que ces animaux qu'il affectionne tant sont en danger de mort à cause de la pêche et de leur mauvaise réputation, le photographe espère faire évoluer l'opinion. C'est aussi ce qui l'a motivé à publier un recueil de ses plus belles photos aux éditions Taschen.

Pas question de les faire passer pour des chatons, les photos de Michael Muller donnent à voir de vrais prédateurs, avec leur dentition impressionnante. Pour ne rien simplifier, lui-même ne plonge jamais en cage et sans porter de cote de maille. Muni de son appareil photo et d'une simple combinaison, il vit pour croiser aussi souvent que possible le regard de l'un des animaux qui inspire le plus la crainte. Voici quelques uns de ses plus beaux clichés:

©Michael Muller / Taschen / CPi Syndication
Requin océanique, île de Cat, mars 2014.

Cette espèce de requin est en grand danger. Dans certaines zones où il était fréquent, il a vu sa population chuter de 99%. Ce requin fréquente les mers tropicales et tempérées chaudes. Il se nourrit de poissons, de raies et même de tortues.
©Michael Muller / Taschen / CPi Syndication
Requins-citrons, Tiger Beach, novembre 2014

Les requins-citrons s'appellent ainsi à cause de leur couleur jaune gris. Il s'agit de l'un des requins les plus étudiés au monde. Il est surtout actif la nuit. Dans les mangroves, les récifs et les lagunes, il chasse les poissons, les crabes et les mollusques.
©Michael Muller / Taschen / CPi Syndication
Grand requin blanc, False Bay, juin 2012

Cette espèce de requin est certainement la plus connue et la plus redoutée par l'homme. Présente dans toutes les mers du globe, il est peu craintif et curieux. Il se nourrit de poissons, de requins, de phoques, de dauphins et de cétacés morts.
©Michael Muller / Taschen / CPi Syndication
Grand requin blanc, False Bay, Août 2013
©Michael Muller / Taschen / CPi Syndication
Grand requin blanc, Gadalupe Island, octobre 2009.

"Avez-vous déjà vu un grand requin blanc surgir de la lumière? Moi non plus, sauf en imagination. Ce que j'adore dans le processus créatif, c'est que vous avez une vision, un rêve, dans votre tête et qu'ensuite tout le travail consiste à la faire devenir réalité. Ni ce moment, ni cette image n'auraient été possibles sans mon flash de 1200 watts dans son caisson étanche fabriqué sur mesure"
©Michael Muller / Taschen / CPi Syndication
Requins peau-bleue, 60km au sud du Cap, janvier 2014.

"Au fil des années, de nombreux acteurs, athlètes ou musiciens célèbres ont demandé à venir plonger avec moi, mais se sont toujours dérobés au dernier moment... Sauf Ben Stiller. Je savais que si je commençais par l'emmener voir des requins blancs, il ne remettrait jamais les pieds dans l'eau. J'ai donc décidé de commencer par le requin plat-nez, une espèce préhistorique assez placide - en tout cas tant qu'il n'y a pas de poissons dans les parages. Nous sommes descendus dans une sorte de jungle sous-marine où 25 à 30 d'entre eux tournaient en cercle: Ben était au paradis.

Le deuxième jour avec Ben Stiller, nous nous sommes éloignés de la côte là où la profondeur de l'océan dépasse 900m pour nager avec 130 requins peau-bleue et une demi-douzaine de requins-mako. Nous étions entourés de requins! J'ai tendu un de mes appareils à Ben qui m'a dit: "Écoute Mike, je ne veux pas prendre de photos juste regarder me suffit". En riant je lui ai expliqué que l'appareil était un moyen de défense qui nous servait à repousser les requins lorsqu'ils devenaient trop curieux ou voulaient savoir si nous avions bon goût." Michael Muller
©Michael Muller / Taschen / CPi Syndication
Michael Muller, septembre 2009 par William Bradford.

Comme le dit très justement Alison Kock, docteur en biologie marine au Cap, qui signe un texte passionnant dans le recueil de photos de Michael Muller: "La prochaine fois qu'une attaque de requin fera les gros titres, rappelez-vous que la peur est certes un sentiment sain, indispensable à notre survie mais qu'elle ne doit pas nous empêcher de voir à quel point les requins sont multiples et essentiels pour nos océans, ni nous rendre aveugles à leur calvaire."

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