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Ottawa veut rendre «meilleur» le système de détention des demandeurs d'asile

Ottawa veut améliorer le système de détention des demandeurs d'asile

Ottawa investira jusqu'à 138 millions de dollars pour rendre « meilleur et plus équitable » le système de détention des demandeurs d'asile, notamment en construisant au Québec et en Colombie-Britannique de nouveaux établissements de détention gérés par les autorités de l'immigration.

Le gouvernement Trudeau souhaite avoir ainsi moins recours aux installations correctionnelles des provinces, où sont incarcérés les criminels purgeant des peines de deux ans et moins. On veut donc éviter le plus possible que les demandeurs d'asile cohabitent avec ces individus.

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, en a fait l'annonce lundi matin au Centre de surveillance de l'immigration (CSI) de Laval, disant aussi vouloir accroître le nombre d'alternatives à la détention. « Une solution de dernier recours », a-t-il spécifié au sujet de la détention.

Ces alternatives doivent être élaborées à partir de consultations faites cet été et l'automne prochain.

La nouvelle enveloppe servira également à améliorer les services de soins médicaux et de santé mentale de même que le soutien donné aux immigrants qui sont détenus. On veut s'assurer qu'ils reçoivent « un traitement digne et plus humain ».

«Si nous ne nous montrons pas à la hauteur de nos responsabilités en matière de soins envers les plus vulnérables d'entre nous, nous allons échouer dans notre devoir de justice et de compassion. Nous devons faire de notre mieux.»

- Ralph Goodale, ministre de la Sécurité publique

Une enquête de la Croix-Rouge en 2014 avait montré des problèmes dans les établissements où sont détenus pour les demandeurs d'asile, notamment une surpopulation et des soins de santé inadéquats.

En moyenne, de 450 à 500 personnes sont détenues à tout moment en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Elles représentent moins de 0,02 % des voyageurs qui se présentent au Canada.

Le CSI de Laval peut accueillir jusqu'à 144 personnes. Celui de Vancouver, un établissement de détention à court terme, ne peut en recevoir que 24 pour une durée maximum de 48 heures, et les services y sont limités. Ces deux centres doivent maintenant être remplacés.

Il y a aussi un CSI à Toronto, d'une capacité de 195 détenus.

Prévenir la radicalisation

Les libéraux fédéraux devraient annoncer aussi aujourd'hui qu'ils vont de l'avant avec un programme destiné à venir en aide aux gens vulnérables à la radicalisation dans le but de prévenir des gestes terroristes.

Le ministre de la Sécurité publique discutera du programme lors d'une visite d'un centre de prévention de la radicalisation à Montréal. Les détails du programme devraient être connus à une date ultérieure.

La semaine dernière, M. Goodale avait fait valoir l'importance d'identifier les gens vulnérables à la radicalisation et de trouver la meilleure manière de prévenir à la source des situations comme celle de la mort d'un homme à Strathroy, en Ontario, soupçonné d'avoir planifié une attaque terroriste.

Le gouvernement libéral a semblé aussi la semaine dernière s'interroger sur le fait que c'est le FBI, l'agence fédérale d'enquête des États-Unis, qui a détecté le complot terroriste allégué ayant mené à la mort d'Aaron Driver.

M. Goodale avait expliqué par communiqué, dimanche, que les autorités canadiennes travaillaient constamment avec leurs alliés pour identifier les menaces terroristes potentielles.

Il mentionnait avoir prévu un budget pour un nouveau bureau national et un centre d'excellence pour la sensibilisation et la lutte contre la radicalisation.

Il souhaite améliorer l'expertise du pays sur la question de la radicalisation en accédant à la meilleure recherche internationale dans ce domaine, en améliorant la cohérence entre les travaux effectués dans les universités canadiennes et en soutenant les organismes de sensibilisation communautaire.

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