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A-40: «J'ai essayé de le sauver, j'ai tout fait», a confié Carol Bujold sur son lit d'hôpital

«J'ai essayé de le sauver, j'ai tout fait», a confié Bujold

Carol Bujold, l'homme qui a courageusement tenté de sauver le chauffeur mort dans l'incendie de son camion, mardi, sur l'autoroute métropolitaine, à Montréal, gardera longtemps en tête des images extrêmement troublantes.

Son patron Jean Carrière, directeur de l'entreprise spécialisée dans les matériaux construction Givesco, s'est rendu à son chevet à l'hôpital, en soirée.

«Il était évidemment sous le choc. C'est un événement qui est très, très, très tragique», a souligné M. Carrière en entrevue à Radio-Canada.

«L'événement s'est passé très rapidement, a-t-il raconté. Il y a deux autres véhicules impliqués dans l'accident. Et quand l'impact s'est produit, il a eu l'instinct de débarquer de son véhicule pour aller voir ce qui s'était passé et essayer de porter secours à l'autre conducteur qui était malheureusement pris dans son camion. Il voulait absolument lui porter secours et essayer de lui sauver la vie.»

On peut voir sur les images du drame Carol Bujold, qui était au volant du semi-remorque devant le camion-citerne, se précipiter vers la cabine du camion-citerne, du côté du conducteur, alors que les flammes commencent à prendre de l'ampleur. Il contourne ensuite l'avant du camion pour aller de l'autre côté, avant de finalement se résigner à aller se mettre à l'abri. La victime était toujours consciente à ce moment, a assuré M. Carrière.

«Il essayait de toutes ses forces d'ouvrir la porte parce qu'il entendait le monsieur en dedans, malheureusement, crier, pour lui sauver la vie. Il n'a pas été capable. Il pleurait, hier, suite à l'accident. Il était sous le choc.» ― Jean Carrière, directeur de Givesco

«C'est une image et des sons qui vont rester dans sa tête pour vraiment longtemps, a-t-il ajouté. Il voyait le monsieur pris dans le camion et il ne pouvait rien faire. La fumée montait dans le camion. Il a tout fait pour essayer de le sauver.»

Carol Bujold, qui a lui-même été impliqué dans la collision – son véhicule a été embouti par celui de la victime –, s'est coupé en tentant d'ouvrir la porte du camion avec une barre d'acier. «Il s'est légèrement blessé à la main à cause de la tôle déchirée sur le camion», a précisé M. Carrière, selon qui la coupure n'a nécessité que quelques points de suture.

«Il n'arrêtait pas de dire: "Jean, j'ai essayé de le sauver. J'ai tout fait, mais je n'ai pas été capable [...] Je voyais tout le monde fuir la scène. J'étais tout seul à essayer de le sauver. C'est la chose que je comprends le moins. Je ne me serais pas senti bien avec moi-même de laisser ce monsieur-là sans essayer de lui porter secours. Il fallait au moins que j'essaie."» ― Jean Carrière, directeur de Givesco

La bravoure de M. Bujold n'a pas semblé étonner Jean Carrière outre mesure. «Il a le coeur sur la main. Il aime tout le monde et il ferait n'importe quoi pour aider», a-t-il dit au sujet de cet employé de longue date. «On est très fiers de l'avoir avec nous.»

«C'est sûr qu'on va lui laisser le temps qu'il faut pour se remettre de tout ça.»

Incendie mortel sur la métropolitaine à Montréal

Violente collision

Un témoin de la tragédie, Normand Hamel, camionneur lui aussi, se trouvait derrière le véhicule en feu. Il a assisté à la tentative de sauvetage.

«Déjà, les flammes s'étendaient. Il avait de la difficulté à rejoindre la cabine du conducteur», a-t-il dit au sujet de Carol Bujold.

«Je voyais le feu qui courait sous le camion. J'ai un petit extincteur dans mon camion, mais je me disais : "La remorque est peut-être fracturée, le pétrole s'écoule, ça va exploser d'une minute à l'autre."» ― Normand Hamel, témoin

Il a alors pris la fuite à pied.

La collision avait été très violente, a noté M. Hamel: «Le camion a heurté avec tellement de force le camion qui le précédait que j'avais l'impression que c'en était déjà fait du camionneur.»

« Je ne comprenais pas pourquoi il y avait eu un impact aussi fort, a-t-il insisté. C'est comme si le camionneur de la citerne n'avait pas ralenti ou n'avait pas vu ce qu'il y avait devant lui. Il a percuté la remorque violemment, très violemment. »

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